Merci aux modérateurs pour leur travail de nettoyage.
Attention, je remplis cette réponse progressivement en fonction de ma charge de taches ménagères du soir 
Bien, ceci étant dit, revenons sur mon assertion initiale :
Bref, sérieusement, il n'existe plus aucun placement sans risques, le livret A ayant perdu ce statut récemment.
A) Quel était le statut du livret A (avant la réforme):
Catégorie : épargne réglementée, exonération de fiscalité, collecte effectuée dans certains réseaux bancaires, dépôts enregistrés à la CDC (100%), l'état rémunérant les réseaux collecteurs en échange de cette mission de "service publique".
Après la réforme de fin 2008, peu de choses changent hormis l'extension du nombre d'établissement autorisés à collecter, permettant aux 3 grandes banques françaises de collecter.
Attention, par arrangement, seulement 65% de la collecte est déposée à la CDC, les 35% restant présent au sein des organismes collecteurs pour être alloué à d'autres projets que le financement de la construction de logements sociaux.
Voici un lien intéressant à lire à ce propos :
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B) Les ratios
Maintenant, clarifions la situation concernant les différents ratios :
1) le ratio de liquidité
2) le ratio de solvabilité
3) le ratio de risque ou d'effet de levier
Ces 3 ratios apparaissent progressivement dans Bâle 1 à Bâle 3 et sont mis en place progressivement (
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Le ratio de liquidité est le nerf de la guerre en cas de "credit crunch" tel que celui de 2008 mais ne nous interesse pas directement ce soir.
Les 2 ratios importants pour ma démo sont le ratio de solvabilité et le ratio d'effet de levier (cher à JP.Chevallier).
Attention, le hors bilan des banques n'entre à aucun moment dans le calcul de ces ratios !!!!
C) les fonds propres :
Définition des fonds propres :
*les fonds propres de base (tier one):
+ Le capital
+ Les réserves (autres que les réserves de réévaluation)
+ Les primes d'émission ou de fusion
+/- Le report à nouveau (- s'il est débiteur)
+ Le résultat du dernier exercice clos, dans l'attente de son affectation, diminué de la distribution de dividende
+ Le fonds pour risques bancaires généraux
- La part non versée du capital
- Les actions propres détenues, (évaluées à leur valeur comptable [A vérifier en normes IFRS ?])
- Les actifs incorporels, y compris les frais d'établissement
- Le cas échéant, le résultat déficitaire déterminé à des dates intermédiaires
*les fonds propres complémentaires
*les fonds propres sur complémentaires
(source wikipédia)
De plus la lecture de ce lien, résume bien les objectifs :
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D) le mécanisme tel que je le conçois :
C'est un article de l'AGEFI qui m'a mis la puce à l'oreille, je me permets de reciter ma source n'ayant plus le lien :
Le nouveau dispositif issu de Bâle III aura pour objectif de renforcer en qualité et en quantité les fonds propres des banques (le Core Tier one, c’est-à-dire les actions et les bénéfices mis en réserve devront atteindre 7 % des actifs au minimum, contre 2 % sous Bâle II). Dans cette perspective, ces titres hybrides ne seront plus éligibles en tant que capital réglementaire à partir du 1erjanvier 2013 en Europe (sauf pour les titres existants qui conserveront ce statut jusqu’en 2022). Actifs obligataires, ils intéressent les investisseurs obligataires mais « les dettes Tier one sont aujourd’hui considérées comme du capital par les régulateurs, car s’ils délivrent un rendement supérieur à la dette senior, ils présentent en contrepartie un risque plus élevé : le coupon peut ne pas être versé en cas de difficulté de l’émetteur (ce n’est pas considéré comme un défaut) et le nominal peut être temporairement réduit », détaille François Lavier, analyste-gérant d’Objectif Capital Fi. En France, il était prévu que si une banque ne parvenait pas à combler ses pertes grâce à une augmentation de capital, elles devaient être imputées sur la dette subordonnée. Pourtant, « celle-ci n’a pas joué le rôle d’absorption des pertes qui aurait dû être le sien, car les Etats ont pris les devants, ils ont préféré ne pas risquer la défaillance de leurs établissements bancaires et leurs aides ont comblé les pertes », rappelle Julien de Saussure.
Afin d’être assimilées à du quasi-capital, ces obligations subordonnées ont aussi la spécificité d’être en théorie perpétuelles. Mais une porte de sortie est offerte et « la pratique veut que l’émetteur rembourse ses souscripteurs à l’échéance de cinq ou dix ans (à la première date de ‘call’), sous peine de devoir payer un coupon plus élevé (clause de renchérissement du coupon), précise Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion de fonds chez Tikehau IM. Aussi, conserver une obligation qui ne serait pas remboursée à la date de ‘call’ peut procurer un surcroît de rendement ». Il combine une gestion buy and hold (achat pour conserver) et des arbitrages, si le contexte est favorable aux prises de bénéfice, voire s’il est préférable de désensibiliser le portefeuille à l’évolution des taux en privilégiant des titres dont les dates de call sont proches.
Dans la mesure où les dernières émissions importantes sur ce segment de marché datent de 2009, voire de début 2010, il a tout de même vocation à s’éteindre progressivement d’ici à 2020. Chez Tikehau IM, ce sont les émissions des compagnies d’assurances qui pourraient représenter un intéressant relais : « Les assureurs européens sont très bien capitalisés et n’ont pas de tombées de remboursement significatives en 2011-2012. Mais leurs titres sont moins suivis par le marché que ceux des banques, ils offrent donc des rendements équivalents », analyse Jean-Marc Delfieux, qui envisage de renforcer ce secteur à hauteur du tiers du portefeuille de Tikehau Subordonnées Financières (contre un quart aujourd’hui).
Et les obligations à conversion contingente, dites « Coco », pourrait aussi représenter une intéressante alternative si le Comité de Bâle décide de leur offrir le statut de capital réglementaire
Pour que le mécanisme marche et permette de transformer des dettes en fond propre complémentaire, il faut un tiers, en l'occurrence la BCE.
Cette institution accepte en dépôt tout type d'actifs financiers mais bien sûr établi une graduation concernant la qualité de ces actifs (
[lien réservé abonné]).
Là ou celà devient intéressant c'est que j'ai supposé le mécanisme suivant :
a) collecte par les banques de l'épargne via le livret A (qui est en France le principal instrument de placement liquide à court terme utilisé par les français)
b) 65% reversé à la CDC
c) 35% placé en dépôt à la BCE, du coup la dette de la banque se transforme, la banque devient créancier de la BCE. Dans le bilan de la banque, les 2 lignes s'annulent.
Mais au vu de la qualité de cet actif, la BCE autorise la création d'obligations subordonnées qui, comme le fait remarqué l'AGEFI, sont considérées comme des dettes TierOne !!!! C'est fou non !
E) Lecture du bilan de la BNP sur 3 ans (2009/2010/2011)
en 2009, nous pouvons lire dans le bilan
[lien réservé abonné] à la page 95 :
DETTES SUBORDONNÉES
Les dettes subordonnées sont en augmentation de 54 % à 28,2 milliards
d’euros au 31 décembre 2009 contre 18,3 milliards d’euros au
31 décembre 2008.
La contribution de BNP Paribas Fortis, de BGL BNP Paribas et de leurs
filiales aux comptes de dettes subordonnées au 31 décembre 2009 s’élève
à 11,6 milliards d’euros au 31 décembre 2009 (soit 41 % du total groupe
consolidé BNP Paribas), composé pour 9,1 milliards d’euros de dettes
subordonnées remboursables et pour 2,4 milliards d’euros de dettes
subordonnées perpétuelles
en 2010
[lien réservé abonné] en page 92 :
DETTES SUBORDONNÉES
Les dettes subordonnées sont en diminution de 12 % à 24,7 milliards
d’euros au 31 décembre 2010 contre 28,2 milliards d’euros au
31 décembre 2009.
au 1er semestre 2011 : pas encore trouvé :/
Qu'en ai je déduis : l'explosion des dettes subordonnées n'est possible que par l'intégration via le mécanisme que j'ai décrit de la collecte importe sur 2009 fait par le réseau BNP au profit des livret A (
[lien réservé abonné] la BNP récoltant un peu plus du 1/3 des 24,5 milliards de l'année 2009 => comme par hasard correspondant au 9.1 milliards de dettes subordonnées remboursables.
F) Pourquoi ce mécanisme ?
Tout simplement c'est le mécanisme le plus légal et le moins cher pour renforcer les ratios et aller dans le bon sens,
c'est à dire ne pas pénaliser les actionnaires en les diluant dans des augmentations de capital importante (en 2009 la capitalisation boursière de BNP est de 25 milliards seulement).
Le mécanisme perdure en 2010 mais est moins utile car la remontée des cours de l'action renforce naturellement les fonds propres.
G) Quel impact sur les épargnants :
Clairement, en cas de "credit crunch", les banques seront tentées de garder ces liquidités et donc les retraits (donc remboursement) seront à mon avis moins évident à faire et les transferts, de banque à banque, impossibles.
Bon ben je vais faire dodo
A demain
A toute