Bâle III - Notion de fonds propres - Ratio de solvabilité

Bonjour,

OK pour toutes ces explications mais - pour ce qui me concerne - elles ne me permettent pas de comprendre comment "la dette de la CDC/Etat à la BCE "dépend du remboursement initial" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?

NB) - Une idée de l'impact/incidence du procédé (% d'économie de fonds propres par exemple ?)

Cdt
 
Une idée de l'impact/incidence du procédé (% d'économie de fonds propres par exemple ?)

Pour les big three françaises = 35 Milliards
pour les réseau mutualistes qui collectaient déjà le livret bleu = 7.5 Milliards environ
pour le reste je ne sais pas.
 
tbw a dit:
Pour les big three françaises = 35 Milliards
pour les réseau mutualistes qui collectaient déjà le livret bleu = 7.5 Milliards environ

Merci mais ces chiffres ne sont pas très parlant relativement à l'ensemble des fonds propres.

Ce qui serait intéressant c'est le poids des fonds propres issus de ce procédé dans le total des fonds propres (0,01%...1%....10%...30%...???)
pour le reste je ne sais pas.
Est-ce la réponse à cette question :
OK pour toutes ces explications mais - pour ce qui me concerne - elles ne me permettent pas de comprendre comment "la dette de la CDC/Etat à la BCE "dépend du remboursement initial" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?

Merci

Cdt
 
Ces chiffres :

SG + BNP + CA = environ 220 milliards de fonds propre (chiffres des stress test 2011) dont les fonds complémentaires.

Mais la capitalisation boursière des 3 banques est de 100 milliards seulement (au 18/7/2011)

Donc tu comprends que 35 Milliards de fonds sur complémentaire évitant de faire appel au marché pour un effet dilutif pour les actionnaires de 35% minimum est bienvenu.

Quand je disais que je ne savais pas, c'est pour toutes les autres banques françaises (mais il y en a peu en fait)

A+
erwan
 
OK, merci.
Reste à expliquer comment et pourquoi le remboursement de la dette "CDC/Etat" dépend "du remboursement initial des autres créanciers" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?

Cdt
 
Très intéressant.

Une question : pourquoi donc, puisque BNP est la principale banque et celle qui tire le mieux son épingle du jeu dans la récolte Livret A, pourquoi donc BNP a-t-elle eu recours à une AK, ce qui lui a permis monter son tier one à plus de 9% (en Bale II seulement), puis par mise en réserve des bénéfices, d'atteindre 8% en Bale III ?

On rappellera, pour les non initiés, que le ratio tier one se calcule sur la seule base des fonds propres durs, c'est à dire sans prise en compte des fonds complémentaires et surcomplémentaires.


Par ailleurs, vous nous expliquez que les dépots LA sont des dettes subordonnées et du surcomplémentaires, ce qui me pose un souci de compréhension. En effet, il y a d'un cote les subordonnées perpétuelles (comptées dans le Tier 1), et de l'autre les fonds surcomplémentaires, dans le Tier3. Et bien sûr, les dettes subordonnées remboursables qui ne peuvent pas s'intégrer ni dans le Tier 1 ni dans le Tier 3, qui ne sont donc pas assimilables aux fonds propres, et qui n'ont aucun effet sur les ratios de solvabilités.

Il faut choisir : soit ce sont des dettes subordonnées à très longue durée, qui peuvent être intégrées dans le tier one, soit ce sont des fonds complémentaires.

Enfin, prenons le cas BNP, les dettes supersubordonnées (celles qui sont intégrables dans le coeur des fonds propres) ont augmenté de 182 millions entre 2009 et 2010, ce qui ne correspond pas à vos chiffres, sauf à supposer que BNP n'a récolté que 500 millions au titre du Livret A, quand les fonds complémentaires sont en réduction (- 5 milliards) et les surcomplémentaires (-400 millions). Réductions --> ca ne correspond pas à votre explication (puisqu'il y aurait augmentation, en suivant votre démonstration).

Je vous entends : mais les subordonnées ont pris 11 milliards en 2009. Exact : par intégration des 11.7 milliards de dettes subordonnées de Fortis Banque, dont 2.4 milliards de dettes subordonnées perpétuelles, donc rien à voir avec le Livret A.


Donc, merci de nous indiquer dans le document de référence de la banque ce qui prouve vos explications. A moins que vous ne vouliez nous dire que le document de référence est mensonger.

Dès que j'aurai un peu de temps, je regarderai pour les autres banques importantes. Mais si vous pouviez nous donner des éléments précis, des références, on gagnerait tous du temps (vous, vous savez où trouver ces infos), et on apprendrait tous quelque chose.

Merci d'avance.
 
je crois qu'on a définitivement pollué le thread.

Bon pour faire simple, voilà les sites qui m'ont permit de faire ces déductions :

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Après lecture attentive (depuis plusieurs semaines maintenant), j'en ai déduis le mécanisme sus cité dans le thread.

Je préférerais refaire la démonstration avec une bière à la main mais si nécessaire, ce soir j'écrirais une bafouille pour expliquer le mécanisme en détail avec les tableaux et les chiffres.

Je me permets de citer l'AGEFI aussi qui disait ceci en mai 2011 (j'ai pas la main sur l'article entier) :

Le nouveau dispositif issu de Bâle III aura pour objectif de renforcer en qualité et en quantité les fonds propres des banques (le Core Tier one, c’est-à-dire les actions et les bénéfices mis en réserve devront atteindre 7 % des actifs au minimum, contre 2 % sous Bâle II). Dans cette perspective, ces titres hybrides ne seront plus éligibles en tant que capital réglementaire à partir du 1erjanvier 2013 en Europe (sauf pour les titres existants qui conserveront ce statut jusqu’en 2022). Actifs obligataires, ils intéressent les investisseurs obligataires mais « les dettes Tier one sont aujourd’hui considérées comme du capital par les régulateurs, car s’ils délivrent un rendement supérieur à la dette senior, ils présentent en contrepartie un risque plus élevé : le coupon peut ne pas être versé en cas de difficulté de l’émetteur (ce n’est pas considéré comme un défaut) et le nominal peut être temporairement réduit », détaille François Lavier, analyste-gérant d’Objectif Capital Fi. En France, il était prévu que si une banque ne parvenait pas à combler ses pertes grâce à une augmentation de capital, elles devaient être imputées sur la dette subordonnée. Pourtant, « celle-ci n’a pas joué le rôle d’absorption des pertes qui aurait dû être le sien, car les Etats ont pris les devants, ils ont préféré ne pas risquer la défaillance de leurs établissements bancaires et leurs aides ont comblé les pertes », rappelle Julien de Saussure.

Afin d’être assimilées à du quasi-capital, ces obligations subordonnées ont aussi la spécificité d’être en théorie perpétuelles. Mais une porte de sortie est offerte et « la pratique veut que l’émetteur rembourse ses souscripteurs à l’échéance de cinq ou dix ans (à la première date de ‘call’), sous peine de devoir payer un coupon plus élevé (clause de renchérissement du coupon), précise Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion de fonds chez Tikehau IM. Aussi, conserver une obligation qui ne serait pas remboursée à la date de ‘call’ peut procurer un surcroît de rendement ». Il combine une gestion buy and hold (achat pour conserver) et des arbitrages, si le contexte est favorable aux prises de bénéfice, voire s’il est préférable de désensibiliser le portefeuille à l’évolution des taux en privilégiant des titres dont les dates de call sont proches.

Dans la mesure où les dernières émissions importantes sur ce segment de marché datent de 2009, voire de début 2010, il a tout de même vocation à s’éteindre progressivement d’ici à 2020. Chez Tikehau IM, ce sont les émissions des compagnies d’assurances qui pourraient représenter un intéressant relais : « Les assureurs européens sont très bien capitalisés et n’ont pas de tombées de remboursement significatives en 2011-2012. Mais leurs titres sont moins suivis par le marché que ceux des banques, ils offrent donc des rendements équivalents », analyse Jean-Marc Delfieux, qui envisage de renforcer ce secteur à hauteur du tiers du portefeuille de Tikehau Subordonnées Financières (contre un quart aujourd’hui).

Et les obligations à conversion contingente, dites « Coco », pourrait aussi représenter une intéressante alternative si le Comité de Bâle décide de leur offrir le statut de capital réglementaire

Bonne lecture et bon app
 
J'attends votre post de ce soir avec impatience.

Juste un truc : jpchevallier a toujours écrit des articles comparant la dette globale des banques avec leurs fonds propres durs, en oubliant que la majeure partie de la dette globale d'une banque, ce sont les dépôts de ces clients, qu'on retrouve automatiquement en passif mais aussi en actif ....

Du coup, il calcule des ratios comme si :
- la banque avait une dette vis à vis de ses clients, via les dépôts
- avait intégralement perdu ou transférls les fonds déposés avec un risque de ne pas les récupérer

C'est justement ce qui prévaut à la création des ratios de solvabilité : ne pas calculer des ratios avec des choux et des carottes, ce que fait chevallier.
 
Bonjour,


tbw a dit:
je crois qu'on a définitivement pollué le thread.

buffetophile a dit:
exact.

votre conversation , intéressante au plan technique ,aurait nécessité d'ouvrir une nouvelle file :shades:

Vanille95 a dit:
Il y a certainement un gentil modérateur qui va passer par là et qui va scinder la discussion en 2 afin que le débat puisse continuer... :clin-oeil:

Vanille m'a devancé de quelques minutes; j'avais l'intention de faire la même suggestion

Je propose comme titre "Bâle III - Notion de fonds propres - Ratio de solvabilité" mais peut-être avez vous une autre idée ?

Je préférerais refaire la démonstration avec une bière à la main mais si nécessaire, ce soir j'écrirais une bafouille pour expliquer le mécanisme en détail avec les tableaux et les chiffres.

Ce qui m'intéresserait c'est effectivement un exemple concret qui, chiffres à l'appui, démontrerait le mécanisme qui, du dépôt sur livret "A" du client dans sa banque, après transfert partiel à la CDC et dépôt à terme de la CDC à la BCE aboutit à une dette subordonnée permettant un accroissement de la partie sur complémentaire des fonds propres.

(comment et pourquoi le remboursement de la dette "CDC/Etat" dépend "du remboursement initial des autres créanciers" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?)

xaxa a dit:
Juste un truc : jpchevallier a toujours écrit des articles comparant la dette globale des banques avec leurs fonds propres durs, en oubliant que la majeure partie de la dette globale d'une banque, ce sont les dépôts de ces clients, qu'on retrouve automatiquement en passif mais aussi en actif ....

Exact mais pas en totalité dans le même post de l'actif.

Une partie dans les crédits ("Les crédits font les dépôts) = partie avec risques
Une autre partie dans les comptes de trésorerie pour toutes les "fuites de dépôts" venant des autres banques = partie sans risques.

Cordialement,
 
"Exact mais pas en totalité dans le même post de l'actif."

Certes. Mais le propos était juste de signaler que Chevallier fait le calcul de solvabilité en prenant (fonds propres durs restreints) / total du passif.

Schématiquement, son calcul permet de rendre une banque "insolvable" (raccourci signifiant que le ratio est en deça de la normale) en déposant massivement de l'argent sur ses comptes.

Ex : imaginons une banque qui a un passif total de 1000 milliards, et des fonds propres durs de 80 milliards. Pour chevallier, c'est ce qui doit être. Imaginons, maintenant, que des clients déposent sur leurs comptes dans cette banque pour 200 milliards. Immédiatement, le ratio de Chevallier passe à 80/1200 = 6.7%, puisqu'il ne tient compte que des fonds propres et du passif total, ce qui lui fait automatiquement dire : cette banque est dans une passe difficile.

On se rend bien compte que c'est absurde, comme résultat, et qu'il doit y avoir une erreur dans les hypothèses.
 
Oui, de plus le ratio de solvabiité se calcule par rapport à l'encours des crédits.

Si je reprends votre exemple en imaginant que les 1.000 milliars de depôts inscrits au passif aient pour contreparties :

+ 800 milliards de crédits à l'actif
Et
+ 200 milliiards dans les comptes de trésorerie

Avec 80 milliards de fonds propres le ratio de solvabilité serait bien de 80 / 800 = 10%

Toujours en reprenant votre exemple si les clients déposent sur leur compte 200 milliards (= fuites venant des autres banques), comme le volume des crédits ne bouge pas d'un seul centime, le RSE reste à 10%

Si ces 200 milliard proviennent à 80% de crédits consentis par cette banque (= 160 milliards) et à 20% de fuites venant d'autres Etablissements, le RSE ne devient-il pas 80 / (1.000 + 160) = 6,89% ?

Cdt
 
buffetophile a dit:
il est possible que FRED soit capable de le faire , moi je me contente de copier-coller....:confus:
Toute la discussion a été reprise ici et nettoyée (messages classés par ordre chronologique).
Si vous pensez qu'il manque des messages, merci de le signaler.
 
Dernière modification par un modérateur:
Merci aux modérateurs pour leur travail de nettoyage.
Attention, je remplis cette réponse progressivement en fonction de ma charge de taches ménagères du soir :)


Bien, ceci étant dit, revenons sur mon assertion initiale :

Bref, sérieusement, il n'existe plus aucun placement sans risques, le livret A ayant perdu ce statut récemment.

A) Quel était le statut du livret A (avant la réforme):

Catégorie : épargne réglementée, exonération de fiscalité, collecte effectuée dans certains réseaux bancaires, dépôts enregistrés à la CDC (100%), l'état rémunérant les réseaux collecteurs en échange de cette mission de "service publique".

Après la réforme de fin 2008, peu de choses changent hormis l'extension du nombre d'établissement autorisés à collecter, permettant aux 3 grandes banques françaises de collecter.
Attention, par arrangement, seulement 65% de la collecte est déposée à la CDC, les 35% restant présent au sein des organismes collecteurs pour être alloué à d'autres projets que le financement de la construction de logements sociaux.

Voici un lien intéressant à lire à ce propos : [lien réservé abonné]

B) Les ratios

Maintenant, clarifions la situation concernant les différents ratios :

1) le ratio de liquidité
2) le ratio de solvabilité
3) le ratio de risque ou d'effet de levier

Ces 3 ratios apparaissent progressivement dans Bâle 1 à Bâle 3 et sont mis en place progressivement ([lien réservé abonné]).

Le ratio de liquidité est le nerf de la guerre en cas de "credit crunch" tel que celui de 2008 mais ne nous interesse pas directement ce soir.
Les 2 ratios importants pour ma démo sont le ratio de solvabilité et le ratio d'effet de levier (cher à JP.Chevallier).

Attention, le hors bilan des banques n'entre à aucun moment dans le calcul de ces ratios !!!!

C) les fonds propres :

Définition des fonds propres :

*les fonds propres de base (tier one):

+ Le capital

+ Les réserves (autres que les réserves de réévaluation)

+ Les primes d'émission ou de fusion

+/- Le report à nouveau (- s'il est débiteur)

+ Le résultat du dernier exercice clos, dans l'attente de son affectation, diminué de la distribution de dividende

+ Le fonds pour risques bancaires généraux

- La part non versée du capital

- Les actions propres détenues, (évaluées à leur valeur comptable [A vérifier en normes IFRS ?])

- Les actifs incorporels, y compris les frais d'établissement

- Le cas échéant, le résultat déficitaire déterminé à des dates intermédiaires

*les fonds propres complémentaires

*les fonds propres sur complémentaires

(source wikipédia)

De plus la lecture de ce lien, résume bien les objectifs : [lien réservé abonné]

D) le mécanisme tel que je le conçois :

C'est un article de l'AGEFI qui m'a mis la puce à l'oreille, je me permets de reciter ma source n'ayant plus le lien :

Le nouveau dispositif issu de Bâle III aura pour objectif de renforcer en qualité et en quantité les fonds propres des banques (le Core Tier one, c’est-à-dire les actions et les bénéfices mis en réserve devront atteindre 7 % des actifs au minimum, contre 2 % sous Bâle II). Dans cette perspective, ces titres hybrides ne seront plus éligibles en tant que capital réglementaire à partir du 1erjanvier 2013 en Europe (sauf pour les titres existants qui conserveront ce statut jusqu’en 2022). Actifs obligataires, ils intéressent les investisseurs obligataires mais « les dettes Tier one sont aujourd’hui considérées comme du capital par les régulateurs, car s’ils délivrent un rendement supérieur à la dette senior, ils présentent en contrepartie un risque plus élevé : le coupon peut ne pas être versé en cas de difficulté de l’émetteur (ce n’est pas considéré comme un défaut) et le nominal peut être temporairement réduit », détaille François Lavier, analyste-gérant d’Objectif Capital Fi. En France, il était prévu que si une banque ne parvenait pas à combler ses pertes grâce à une augmentation de capital, elles devaient être imputées sur la dette subordonnée. Pourtant, « celle-ci n’a pas joué le rôle d’absorption des pertes qui aurait dû être le sien, car les Etats ont pris les devants, ils ont préféré ne pas risquer la défaillance de leurs établissements bancaires et leurs aides ont comblé les pertes », rappelle Julien de Saussure.

Afin d’être assimilées à du quasi-capital, ces obligations subordonnées ont aussi la spécificité d’être en théorie perpétuelles. Mais une porte de sortie est offerte et « la pratique veut que l’émetteur rembourse ses souscripteurs à l’échéance de cinq ou dix ans (à la première date de ‘call’), sous peine de devoir payer un coupon plus élevé (clause de renchérissement du coupon), précise Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion de fonds chez Tikehau IM. Aussi, conserver une obligation qui ne serait pas remboursée à la date de ‘call’ peut procurer un surcroît de rendement ». Il combine une gestion buy and hold (achat pour conserver) et des arbitrages, si le contexte est favorable aux prises de bénéfice, voire s’il est préférable de désensibiliser le portefeuille à l’évolution des taux en privilégiant des titres dont les dates de call sont proches.

Dans la mesure où les dernières émissions importantes sur ce segment de marché datent de 2009, voire de début 2010, il a tout de même vocation à s’éteindre progressivement d’ici à 2020. Chez Tikehau IM, ce sont les émissions des compagnies d’assurances qui pourraient représenter un intéressant relais : « Les assureurs européens sont très bien capitalisés et n’ont pas de tombées de remboursement significatives en 2011-2012. Mais leurs titres sont moins suivis par le marché que ceux des banques, ils offrent donc des rendements équivalents », analyse Jean-Marc Delfieux, qui envisage de renforcer ce secteur à hauteur du tiers du portefeuille de Tikehau Subordonnées Financières (contre un quart aujourd’hui).

Et les obligations à conversion contingente, dites « Coco », pourrait aussi représenter une intéressante alternative si le Comité de Bâle décide de leur offrir le statut de capital réglementaire

Pour que le mécanisme marche et permette de transformer des dettes en fond propre complémentaire, il faut un tiers, en l'occurrence la BCE.
Cette institution accepte en dépôt tout type d'actifs financiers mais bien sûr établi une graduation concernant la qualité de ces actifs ([lien réservé abonné]).

Là ou celà devient intéressant c'est que j'ai supposé le mécanisme suivant :

a) collecte par les banques de l'épargne via le livret A (qui est en France le principal instrument de placement liquide à court terme utilisé par les français)
b) 65% reversé à la CDC
c) 35% placé en dépôt à la BCE, du coup la dette de la banque se transforme, la banque devient créancier de la BCE. Dans le bilan de la banque, les 2 lignes s'annulent.
Mais au vu de la qualité de cet actif, la BCE autorise la création d'obligations subordonnées qui, comme le fait remarqué l'AGEFI, sont considérées comme des dettes TierOne !!!! C'est fou non !

E) Lecture du bilan de la BNP sur 3 ans (2009/2010/2011)

en 2009, nous pouvons lire dans le bilan [lien réservé abonné] à la page 95 :

DETTES SUBORDONNÉES
Les dettes subordonnées sont en augmentation de 54 % à 28,2 milliards
d’euros au 31 décembre 2009 contre 18,3 milliards d’euros au
31 décembre 2008.
La contribution de BNP Paribas Fortis, de BGL BNP Paribas et de leurs
filiales aux comptes de dettes subordonnées au 31 décembre 2009 s’élève
à 11,6 milliards d’euros au 31 décembre 2009 (soit 41 % du total groupe
consolidé BNP Paribas), composé pour 9,1 milliards d’euros de dettes
subordonnées remboursables et pour 2,4 milliards d’euros de dettes
subordonnées perpétuelles

en 2010 [lien réservé abonné] en page 92 :

DETTES SUBORDONNÉES
Les dettes subordonnées sont en diminution de 12 % à 24,7 milliards
d’euros au 31 décembre 2010 contre 28,2 milliards d’euros au
31 décembre 2009.

au 1er semestre 2011 : pas encore trouvé :/


Qu'en ai je déduis : l'explosion des dettes subordonnées n'est possible que par l'intégration via le mécanisme que j'ai décrit de la collecte importe sur 2009 fait par le réseau BNP au profit des livret A ([lien réservé abonné] la BNP récoltant un peu plus du 1/3 des 24,5 milliards de l'année 2009 => comme par hasard correspondant au 9.1 milliards de dettes subordonnées remboursables.

F) Pourquoi ce mécanisme ?

Tout simplement c'est le mécanisme le plus légal et le moins cher pour renforcer les ratios et aller dans le bon sens,
c'est à dire ne pas pénaliser les actionnaires en les diluant dans des augmentations de capital importante (en 2009 la capitalisation boursière de BNP est de 25 milliards seulement).

Le mécanisme perdure en 2010 mais est moins utile car la remontée des cours de l'action renforce naturellement les fonds propres.

G) Quel impact sur les épargnants :

Clairement, en cas de "credit crunch", les banques seront tentées de garder ces liquidités et donc les retraits (donc remboursement) seront à mon avis moins évident à faire et les transferts, de banque à banque, impossibles.

Bon ben je vais faire dodo
A demain



A toute
 
Dernière modification:
Aristide a dit:
Oui, de plus le ratio de solvabiité se calcule par rapport à l'encours des crédits.

Ce qui se faisait autrefois. Ensuite, on a intégré la notion de risque, pour pondérer en plus ou en moins, ces encours, selon le risque de défaillance et les garanties disponibles.
 
tbw a dit:
c) 35% placé en dépôt à la BCE, du coup la dette de la banque se transforme, la banque devient créancier de la BCE. Dans le bilan de la banque, les 2 lignes s'annulent.
Mais au vu de la qualité de cet actif, la BCE autorise la création d'obligations subordonnées qui, comme le fait remarqué l'AGEFI, sont considérées comme des dettes TierOne !!!! C'est fou non !

Bref il ne me reste plus qu'à prouver mes dires en épluchant les bilans 2009 puis 2010 et 2011 de la BNP par exemple (principale concernée avec la SG), chose que j'ai fait mais il manque la mise en forme qui va venir après le repas.

Oui car, je suis désolé, mais je n'ai toijours pas l'explication :

Comment et pourquoi le remboursement de la dette "CDC/Etat" dépend "du remboursement initial des autres créanciers" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?
Merci cependant.

Cordialement,
 
xaxa a dit:
Ce qui se faisait autrefois. Ensuite, on a intégré la notion de risque, pour pondérer en plus ou en moins, ces encours, selon le risque de défaillance et les garanties disponibles.
Oui mais vous êtes bien d'accord que les dépôts ne résultant pas du pouvoir de création monétaire des banques de dépôts = qui ne sont pas le résultat de crédits consentis = donc ceux qui proviennent des "fuites" subies par les autres banques et qui viennent directement gonfler les comptes de trésorerie n'ont aucun impact sur le ratio de solvabilité ?

Cdt
 
Aristide a dit:
Oui mais vous êtes bien d'accord que les dépôts ne résultant pas du pouvoir de création monétaire des banques de dépôts = qui ne sont pas le résultat de crédits consentis = donc ceux qui proviennent des "fuites" subies par les autres banques et qui viennent directement gonfler les comptes de trésorerie n'ont aucun impact sur le ratio de solvabilité ?
Cdt

Je ne peux pas le dire plus clairement que : la solvabilité dépend des fonds propres et du risque de la banque. Les dépôts n'ont que peu d'impacts : ils servent éventuellement à pondérer le risque (ex : un nantissement diminue le risque d'un crédit).

3 cas possibles :
- le dépot est issu d'un crédit de la même banque : le crédit impacte le ratio, que le dépot soit ou non au sein de cette banque.
- le dépot est issu d'un compte d'une autre banque (ie : sans création monétaire) : le seul impact qu'il peut avoir sur le ratio serait de pondérer le risque d'un crédit du même client (cas d'un nantissement), sinon il n'a pas d'impact.
- le dépot est issu d'un crédit depuis une autre banque B: idem, pour la banque A, c'est un dépôt. Il n'impacte sa solvabilité que s'il vient compenser un crédit.

Les "fuites" des autres banques n'ont pas ou peu d'impact en terme de solvabilité. Ce qui, en théorie, limite les capacités de crédit des banques : la création est censée être bornée par le rapport fond propres / ratio minimal (le tout pondéré du risque).
 
Bonjour,

Nous sommes donc d'accord.

Cdt
 
Bon comme je ne peux plus modifier mon message expliquant mon raisonnement, je le considère terminé :)

si y a des remarques sur mon raisonnement, qui n'engage que moi, je suis preneur.
 
Bonjour,

Non pas d'autres remarques que celle déjà formulée; je n'ai pas la réponse à ma question :

Comment et pourquoi le remboursement de la dette "CDC/Etat" dépend "du remboursement initial des autres créanciers" (= remboursement au client de son dépôt initial sur livret "A" par la banque) condition nécessaire pour en faire une dette dite subordonnée et donc rendre possible l'augmentation de la partie sur complémentaire de leurs fonds propres ?

Cordialement
 
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