xaxa
Contributeur
tbw a dit:Qu'en ai je déduis : l'explosion des dettes subordonnées n'est possible que par l'intégration via le mécanisme que j'ai décrit de la collecte importe sur 2009 fait par le réseau BNP au profit des livret A ([lien réservé abonné] la BNP récoltant un peu plus du 1/3 des 24,5 milliards de l'année 2009 => comme par hasard correspondant au 9.1 milliards de dettes subordonnées remboursables.
" l'explosion des dettes subordonnées n'est possible que par l'intégration via le mécanisme que j'ai décrit de la collecte importe sur 2009 fait par le réseau BNP au profit des livret A"
Non. L'explosion est le fait de l'intégration de Fortis Banque. BNP avait une dette subordonnée de 18 milliards. Elle devient majoritaire dans Fortis, et donc consolide les bilans. Fortis a une dette subordonnée de 11 milliards.
18+11 = 29.
Si on prend votre analyse, le rachat de Fortis a fait exploser la dette subordonnée (subordonnée = non exigibile par les créanciers), mais BNP a remboursé 11 milliards de cette dette non exigible pour ensuite, par un montage alambiqué, se refaire prêter, toujours de manière non exigible, 10 milliards au titre de la collecte du livret A.
vous connaissez le principe d'Ockham ?
"Tout simplement c'est le mécanisme le plus légal et le moins cher pour renforcer les ratios et aller dans le bon sens,"
Le moyen le plus simple, c'est de mettre en réserve les bénéfices ( 6 milliards en 2009, 3 et quelques en 2008, 8 en 2010).
Le moyen un peu moins simple, mais quasi aussi simple, sans diluer les actionnaires, c'est d'émettre des titres de dette, c'est à dire d'émettre des obligations long terme, avec un rendement prévu, ce qui va attirer les investisseurs, couter un montant prédéterminé, et le tout sans diluer les actionnaires.
"Clairement, en cas de "credit crunch", les banques seront tentées de garder ces liquidités et donc les retraits (donc remboursement) seront à mon avis moins évident à faire et les transferts, de banque à banque, impossibles."
Vous annoncez une évidence valable hors credit crunch.
La monnaie fiduciaire ne couvre pas les dépôts. Impossible, donc, de retirer intégralement ces dépôts. Quand aux transferts, ils impactent les liquidités, ce qui peut, en cas de volumes importants, empêcher le fonctionnement de la banque. Dans ce cas, les banques empruntent sur le MIB (les fameuses injections de liquidités des banques centrales, c'est ça), ou passent en cessation de paiement.
Vous avez éliminé le ratio de liquidités de votre raisonnement, alors que justement, le maintien de 30% sur la collecte du livret A est là pour maintenir une certaine liquidité dans la banque.
En version simpliste : la banque reverse les fonds partiellement à la CDC. Vous, vous décidez de retirer intégralement le contenu de votre livret A. La banque ne peut pas vous dire "il faut attendre 5 jours que la CDC me retransfère les fonds", elle doit vous les donner de suite. Pour cela, elle puise dans ses liquidités immédiates.
Elle a donc besoin de liquidités. Pour cela, la CDC lui laisse une part des dépôts. Comme tous les clients ne viennent pas vider leur LA en même temps, la banque peut utiliser vos 30% + les 30% de 3 autres déposants, pour vous rendre vos 100%, puis se retourner vers la CDC pour récupérer vos 70% qu'elle a avancé sur la base ses liquidités.
En réalité, ca fonctionne comme cela pour tous les mouvements : tous les mouvements se font sur la base des liquidités de la banque, qu'elle reconstitue avec les mouvements suivants (quand les flux financiers rejoignent les flux comptables). C'est valable aussi pour les autres entreprises, d'ailleurs.
Ex : vous êtes entrepreneur. Vous vendez un produit (100euro) à un client, qui vous paye à 90j, et dans le même temps vous avez dû, vous, payer réellement la fabrication du produit (salaires, charges, matières premières, etc ... pour 90 euros)
En compta, vous êtes bénéficiaire (prix de vente > prix de revient). En liquidité, vous êtes à -90. Si vous avez la possibilité de payer, vous avancez l'argent, sinon, bien que vous soyez bénéficiaire, vous êtes en cessation de paiement par manque de liquidités.
Ne pas confondre les deux mécanismes.