Axiles
Contributeur régulier
top_kek a dit:Des nouvelles de Bricks.
Les bulletins de souscription ont finalement été envoyés. Comme prévu, le montage est complexe et peu transparent: on ne connaît toujours pas la valorisation de la société, et les actionnaires ne détiennent que des parts d'une holding qui elle même ne détient que des BSA Air. Ce schéma permet à la holding de devenir actionnaire de Bricks un jour si un certain nombre de conditions sont remplies, et avec une valeur qui dépendra desdites conditions. Je ne saurais pas dire si c'est potentiellement avantageux pour les investisseurs. Mais pour moi, il n'y avait aucune raison de faire un montage aussi compliqué, à part pour maintenir l'opacité et réduire les droits des investisseurs vis à vis de la société mère: pas de valo, pas de compte de résultat, pas de clause de non dilution, pas d'accès aux AG, pas de droit de vote, aucun recours si la boîte met la clé sous la porte avant l'exercice des BSA...
La levée ayant excédé le montant max de 8M€, les investisseurs qui ont quand même choisi d'y aller seront prochainement remboursés de la part excédentaire (40%). Les autres seront ou ont déjà été intégralement remboursés.
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Autre sujet maintenant: le Retail Park.
Il s'agit d'un espèce de centre commercial que Bricks voulait financer, pour un montant de 14M€.
Bricks a divisé le financement en 6 lots séparés, en espérant lever les fonds lot par lot.
Au début, ils ont présenté chaque lot comme un bien indépendant, et même conseillé d'investir sur différents lots pour "diversifier".
Certains ont mené l'enquête et il s'est avéré que tous les lots ont le même sous-jacent, et donc que diversifier ne sert à rien. De plus, cela veut dire qu'un imprévu sur un des magasins attachés à un lot (impayés, ...) affecte la performance des autres lots.
Du coup, on se demande pourquoi Bricks a divisé la vente en lots. Je vois deux possibilités:
- Soit pour rendre le financement plus rapide (un seuil plus bas permet de "rassurer" les investisseurs au sens que la levée est vite bouclée -- sauf qu'en fait non, puisque tous les lots doivent être financés pour que la transaction ait lieu).
- Soit, encore une fois, pour tenter de se soustraire à la limite de 8M€ par projet qui est imposée aux intermédiaires en financement participatif. Cette même limite qui avait valu à Bricks de se faire recadrer par l'AMF pour leur levée.
Et hier, alors que le premier lot (2.4M€) est presque entièrement financé, Bricks poste cette annonce:
Afficher la pièce jointe 13837
La dernière phrase parle d'un logiciel permettant de détecter les locataires en redressement.
C'est donc tout le financement du Retail Park qui est annulé. La spéculation va bon train sur la vraie raison de l'annulation. On se demande comment Bricks a pu s'engager dans une vente sans savoir ça, en sachant que l'information est publique. D'un autre côté, la société qui loue est certes en redressement mais a un plan de continuation d'activité et paie a priori ses loyers. Donc ce n'est pas forcément rédhibitoire. Surtout pour Bricks qui n'hésite habituellement pas à acheter des biens dont les locataires sont mauvais payeurs.
C'est tentant de penser que l'AMF a encore mis le holà pour le dépassement de la limite de 8M€. On ne saura sans doute jamais...
Cette société est une blague. Mais une blague pas drôle.