Comme chaque année, le gouvernement veut renforcer le recours aux médicaments génériques dans le cadre des économies - 3,8 milliards en 2019 - demandées au secteur de la santé, misant cette fois-ci sur deux nouvelles mesures. Ainsi, le « remboursement d'un assuré qui ne souhaiterait pas, sans justification médicale, la substitution proposée par le pharmacien se fera désormais sur la base du prix du générique », est-il écrit dans le dossier de presse du projet de loi de financement de la sécu (PLFSS). Or un générique coûte en moyenne 40% de moins que le princeps, selon le ministère de la Santé.

« Nous demandons aux Français qui voudront accéder à un médicament de nom de marque de mettre de leur poche » a expliqué devant la presse la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « C'est-à-dire qu'ils seront remboursés sur la base du générique le plus cher (...) sauf s'il y a une contre-indication médicale au générique » telle qu'une « allergie », a-t-elle détaillé.

« Il s'agit ainsi de reconnaître un même niveau de prise en charge pour des soins de même qualité », insiste le gouvernement. « Cette mesure s'appliquera à compter du 1er janvier 2020 afin de disposer du temps nécessaire pour accompagner sa mise en place auprès des patients », est-il précisé.

Encadrement de la mention « non-substituable » sur les ordonnances

L'autre mesure vise à « mieux réguler les conditions dans lesquelles les médecins » peuvent apposer la mention « non-substituable » sur leurs ordonnances, qui empêche les pharmaciens de proposer des génériques à la place des médicaments d'origine dits « princeps », selon Bercy. Cette mention devra reposer « sur des critères médicaux objectifs, définis en lien avec l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique le dossier de presse.

Ces mesures devraient permettre à court terme « moins de 100 millions d'euros » d'économies, selon Bercy. « Le taux de substitution générique/princeps dépasse à ce jour les 80% en France » mais les « mécanismes en faveur de la substitution montrent aujourd'hui un certain essoufflement » justifie le gouvernement.

« Nous avons en France un retard considérable sur l'utilisation des médicaments génériques » a déploré pour sa part la ministre de la Santé, rappelant l'efficacité et l'absence d'effets secondaires associés à ces produits. Selon elle, le recours à des génériques « à moindre coût » s'apparente à un « geste citoyen » : « cela permet à la Sécurité sociale d'investir dans des médicaments très innovants », notamment pour « traiter des cancers » d'enfants, a fait valoir Agnès Buzyn.