Question de Marie, le 19 décembre 2025

« Bonjour. N'est-il pas plus judicieux, par les temps qui courent, d'acheter en location-vente ? J'ai l'impression que cela ne plaît pas beaucoup aux notaires, à cause des frais réduits. Cela pourrait pourtant être très vendeur pour les particuliers qui achètent leur premier bien immobilier. Merci pour votre retour. »

Bonjour Marie, et merci pour votre question. Sur le papier, la location-vente (on parle aussi de location-accession), a tout pour séduire. Elle permet en effet d'occuper un logement en tant que locataire, avant de l'acheter définitivement quelques années plus tard, à un prix fixé dès le départ. Dans le contexte et avec les taux de crédit actuels, l'idée semble presque évidente : tester sa capacité à assumer un projet immobilier, sans s'engager immédiatement sur un crédit long.

Le principal avantage de la location-accession est sa progressivité. Pendant la phase locative (qui ne peut pas être de moins d'un an ni excéder quatre ans), l'occupant verse une redevance composée d'un loyer et d'une part dite « acquisitive », qui viendra en déduction du prix final. En cas de difficulté, il est en principe possible de renoncer à l'achat, avec un risque financier limité par rapport à une acquisition classique.

Une solution difficile à envisager pour les vendeurs particuliers

Mais cette sécurité a un prix. Les contrats sont juridiquement complexes, très encadrés, et encore peu répandus, notamment dans l'ancien. En pratique, la location-accession concerne surtout des programmes neufs portés par des bailleurs ou des opérateurs spécialisés, souvent sous conditions de ressources.

Contrairement à une idée reçue, si la location-vente reste marginale, ce n'est pas parce qu'elle « ne plaît pas aux notaires ». Les frais sont effectivement plus faibles au moment de la levée d'option, puisque le bien n'est pas revendu une seconde fois au sens classique. Mais ce facteur n'est pas déterminant.

La vraie raison est ailleurs : le risque est principalement supporté par le vendeur. Il immobilise son bien pendant plusieurs années, sans certitude que l'acheteur ira au bout, tout en fixant à l'avance un prix dans un marché potentiellement évolutif. Pour un particulier vendeur, l'équation est rarement attractive.

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Pour un primo-accédant disposant de revenus encore fragiles, ou pour un ménage exclu temporairement du crédit, la location-accession peut être un outil utile, à condition d'en maîtriser parfaitement les règles. Pour le marché immobilier dans son ensemble, en revanche, elle restera probablement une solution de niche. Acheter en location-vente peut donc être judicieux dans certains cas bien précis, mais pas au point de bouleverser les pratiques actuelles de l'immobilier.