MAJ Septembre 2024 (1/2) -
Volatilité : Mesure l'ampleur et la rapidité de l'évolution du prix d'un actif sur une période donnée.
En matière de volatilité, on est servi depuis un mois.
Horizon réduit en matière de macro économie en cette seconde partie d'année, quelques lignes suffiront
Le président de la Réserve fédérale, Jay Powell, a déclaré que
"le temps est venu" de réduire les taux d'intérêt américains, confirmant ainsi les attentes d'une politique monétaire plus accommodante.
Mais n'est-ce pas trop tard ?
Les inquiétudes croissantes concernant le ralentissement de l'économie américaine font plonger les marchés, surtout que la mauvaise tenue de l'économie chinoise vient renforcer ce sentiment de défiance des investisseurs. Si les 2 premières économies mondiales vacillent, ce serait alors l'économie mondiale qui serait mise à mal.
Malgré tout, il paraît difficile d'imaginer l'économie américaine entrer en récession alors que les données mensuelles sur l'économie montrent qu'elle reste sur une tendance positive et que la tendance à la désinflation est de mise.
Les investisseurs joueraient-ils à se faire peur en sur-réagissant à la moindre fausse note, tout en devenant euphoriques à toute bonne nouvelle ?
Ceci ne doit pas faire oublier les facteurs géopolitiques, notamment les résultats des élections américaines, les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine, qui devraient continuer à alimenter la volatilité des marchés.
En positif :
- Les baisses de taux de la Fed arrivent,
- Les quelques actions ayant entretenu la hausse depuis 1 an laissent progressivement la place à une base d'actions plus large. C'est un bon signe.
- Il y a beaucoup de liquidités sur la touche en attente d'investissements.
- La désinflation est en marche.
En négatif :
- Les prévisions de bénéfices pour les valeurs US au T3 sont revues en baisse,
- L'issue des élections américaines est incertaine. Il va y avoir des révisions d'allocations sectorielles dans les portefeuilles,
- L'inconnue sur la durabilité des investissements dans l'IA,
- La Chine ne semble pas avoir pris la mesure de la dégradation de son économie,
- Le ralentissement de l'économie mondiale devient perceptible.
Cygne noir :
- Le risque d'une détérioration de la situation au Moyen-Orient ou d'une aggravation du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
- Et pour la France : La situation politique qui rend le pays ingouvernable avec une crise budgétaire qui menace.
Et sur la micro ?
Sur un plan plus sectoriel, des interrogations voient le jour quant à
la durabilité de la croissance dans l'IA dont les investissements en centaines de milliards commencent à faire douter d'un retour sur investissement (au moins à court terme), et par voie de conséquence sur le secteur des semi-conducteurs.
Aux craintes sur l'IA, et à celles, fondées ou non, sur la croissance US, s'ajoutent la faiblesse de la demande en Chine continentale qui constitue l'une des
préoccupations majeures du secteur du Luxe, qui tablait en début d'année sur un rebond de ce marché clé au second semestre.
Plusieurs grandes banques internationales ont assombri leurs perspectives sur la Chine ces derniers jours, estimant "
qu'il sera difficile pour le pays d'atteindre son objectif de 5% de croissance cette année", commente Jie Zhang, analyste en charge du secteur du luxe chez AlphaValue.
"Compte tenu des craintes liées notamment au marché immobilier, nous pensons qu'un rebond des dépenses de luxe en Chine n'est pas à attendre avant 10 à 12 mois", ajoute Jie Zhang.
L'absence de retour vers la prospérité en Chine entraîne une dégradation des dépenses dites discrétionnaires.
En parallèle, les craintes sur l'économie américaine inquiètent aussi, parce que les Etats-Unis sont le second débouché des produits de luxe.
Hermès qui réalise 75% de son activité sur ces 2 continents perd 11,7% sur la semaine allant du 2 au 6 août (-0,5% YTD), et
LVMH qui réalise 63% d'activité sur ces 2 continents perd 9% sur la semaine (mais affiche -16,5% YTD).
Malgré sa forte dépendance géographique,
Hermès (05/09/2024, journée investisseurs) confirme ne pas voir de rupture de tendance au cours de ce T3 2024, si ce n'est :
- Une moindre fréquentation dans les magasins parisiens à cause des J.O. (donc un effet très ponctuel),
- Une pression sur les produits moins haut de gamme (faible impact pour Hermès),
- Des effets de change qui devraient s'intensifier au S2 2024, avec notamment un USD baissier face à l'EUR.
Fort de ses +13% de croissance au T2 2024,
Hermès devrait afficher une croissance toujours solide au T3 2024, mais que l'on peut estimer revenir sur une croissance de +10% (estimations Kepler Cheuvreux). La baisse actuelle du titre apparaitrait alors comme une belle opportunité d'achat si la période actuelle se révèle être un bas de cycle économique mondial.
Nota :
J'ai renforcé la ligne Hermès à 1940€
Dans un monde du Luxe en proie au doute, une valeur se distingue tout particulièrement : Ferrari.
Les actions Ferrari ont augmenté de 40 % cette année et devraient connaître une nouvelle hausse de prix, selon Morgan Stanley. L'entreprise est peu exposée à la Chine, moins de 7 % de ses bénéfices provenant de la région. En outre, Ferrari dispose d'une solide base d'acheteurs réguliers et de collectionneurs, 75 % des voitures neuves étant vendues à des clients existants.
Le 1er août 2024,
Ferrari a relevé ses estimations pour 2024 en annonçant qu'elle voyait son bénéfice ajusté avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) augmenter cette année pour atteindre au moins 2,50Mds€, contre une prévision précédente de 2,45Mds€.
Comme Hermès,
Ferrari sait entretenir le désir pour sa marque, surtout lorsque l'un de ses fleurons, le modèle Daytona SP3 12 cylindres à 2M€ est l'une des pièces les plus recherchées de la gamme au cheval cabré.
Quelques chiffres pour bien comprendre comment
Ferrari se révèle être une bête de pricing power :
au S1 2024, Ferrari a livré presque le même nombre de véhicules qu’en 2023, soit 7.044 (contre 6.959), son CA a augmenté de 13,6 % à 3,3Mds€, son résultat opérationnel de 15,9 % à 953 millions, soit une marge de 28,9 %, en hausse de 60 points de base, et le bénéfice par action de 22,5 %.
Nota :
Suite au relèvement des prévisions le 1er août, j'ai renforcé la ligne Ferrari à 390€ le 2 août.
L'IA ferait-elle subitement peur ?
"L'infrastructure d'intelligence artificielle ne montre aucun signe de ralentissement dans un avenir proche", note New Street Research.
xAI, la startup fondée par Elon Musk, a annoncé un cluster de formation d’IA alimenté par 100 000 GPU H100 de Nvidia. Un cluster qui devrait doubler de taille au cours des prochains mois.
Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, prévoit 350 000 GPU H100 pour alimenter les efforts d’IA de son entreprise d’ici la fin de l’année.
Microsoft, Google, et Meta, c'est plus de 100Mds$ qu'ils vont investir cette année dans l'IA.
Vont-ils rentabiliser un jour de tels investissements ?
Pour nombre d'investisseurs, c'est la question qui les taraude face à cette frénésie d'investissements.
Une certitude, NVidia va continuer de prospérer aussi longtemps que la "big tech" va investir dans l'IA.
Ce qui ne fait aucun doute comme l’a récemment déclaré Sundar Pichai, PDG d’Alphabet,
"le risque de sous-investissement est pour nous nettement supérieur au risque de surinvestissement".
Nota :
J'ai pris quelques bénéfices sur Microsoft et NVidia (100$ de PV par action vendue à 120$) afin de ne pas dépendre du seul secteur Tech pour les valeurs hors Europe.
16 actions
NVidia (sur 180 détenues) et 7 actions
Microsoft (sur 33 détenues) ont été vendues au cours du mois écoulé.
A l'inverse, quelques positions ont été prises, ou renforcées, dans :
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Cintas (nouvelle ligne), un leader américain dans la conception, la fabrication et la commercialisation d'uniformes de travail.
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Nu Holdings (nouvelle ligne), société spécialisée dans les services financiers numériques.
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Intuitive Surgical (renforcement), valeur santé qui a conçu le célèbre robot chirurgical Da Vinci. l'IA lui ouvre de nouveaux horizons.
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Carpenter Technology (renforcement), spécialiste des alliages de titane et des aciers inoxydables, principalement pour les industries de la défense, médicale et industrielle.
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Pro Medicus Limited (renforcement), société qui fournit une gamme complète de logiciels et de services d'imagerie médicale. Le cloud, SaaS et IA boostent l'activité de la société.
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Guzman Y Gomez (nouvelle ligne) : Un mini Chipotle australien et un coup de coeur pour ce nouvel entrant sur la restauration rapide mexicaine.