steph12002 a dit:
Bref, comment vous faites pour dire si une boite est faiblement endettée ?
En ce qui me concerne, je regarde le leverage (merci @Jeune_padawan), qui est le ratio Dette nette/Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement).
Ce ratio calcule le nombre d’années de bénéfices nécessaire pour rembourser la totalité de la dette.
Selon les diverses sources que j'ai pu lire, le ratio est jugé excellent jusqu'à 2 et très mauvais au dessus de 5.
Je ne le calcule pas... Je me contente de cliquer sur l'onglet "finances" de la page consacrée à l'action sur le site zonebourse. Le leverage y est calculé.
Quelques exemples :
Air Liquide -> 1,30x
Orange -> 2,12x
Sartorius Stedim Bio -> 2,58x cette année à cause du rachat d'une entreprise. Est habituellement <1x. Ratio en baisse rapide ces prochaines années du fait de la croissance importante de la boite.
Dassault Systèmes -> -0,49x
Hermes ->-1,73x
Veolia -> 2,91x
Neoen -> 6,35x et en hausse. Les revenus semblent assurés à LT, mais la charge de la dette va augmenter sérieusement ces prochaines années lorsque la boite va rouler sa dette.
Le leverage est problématique chez Veolia parce que les revenus augmentent peu d'une année sur l'autre (marchés matures).
On a un exemple de ce qui pourrait arriver à Veolia et regardant ce qui vient de se passer pour Elior qui a vu sa note abaissée par Moody's le 2 juin.
L'agence de notation met en avant une rentabilité plus faible que prévu au cours des 12 à 18 prochains mois en raison de l'augmentation des pressions inflationnistes.
La marge nette d'Elior est très faible en variant +/- 1% autour de 0 pour les 3 années à venir.
Une si faible marge, couplée à un leverage que je juge très élevé, 4,87x en 2023, mettra à mal le rentabilité de l'entreprise ces prochaines années.
La note est dégradée, ce qui n'arrange pas les affaires de la boite puisque ses conditions de refinancement vont être dégradées et il sera plus coûteux pour la boite quand elle ira se refinancer sur le marché obligataire... Elle n'avait vraiment pas besoin de ça!
C'est quelque-chose qui pend au nez de toutes les boites endettées et qui n'ont pas des marges élevées pour absorber le coût de la dette.
Evidemment, j'ai une préférence pour les entreprises sans dette, Dassault Systèmes ou Hermès dans les exemples ci-dessus... Surtout avec une boite comme Hermès qui affiche une marge de dingue!
Globalement, je serais tenté de dire qu'un leverage jusqu'à 2 ne me gêne pas s'il s'agit d'une valeur de croissance.
Chez Neoen, ça me gêne, chez Veolia aussi, et je ne voudrais pas avoir du Elior.
J'ai vendu récemment Encavis (vente en MV), un concurrent de Neoen, à cause de son leverage >5x
Par contre, je conserve EDP Renovaveis (même secteur des EnR) qui a un leverage de 3x mais qui gère autrement sa dette que par l'emprunt. Ils gèrent leur portefeuille de sites éoliens en faisant des arbitrages et en vendant certains biens pour en financer des nouveaux.