1 – Miser sur les FIP et FCPI ? Frais élevés et difficultés de revente

Lorsqu'il s'agit de réduire l'impôt sur le revenu, les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) et fonds d'investissement de proximité (FIP) font partie des premiers choix, notamment dans les banques. Parce que le ticket d'entrée est abordable (1 000 ou 2 000 euros par exemple), et parce qu'ils permettent d'espérer une réduction d'impôt. Jusqu'en fin d'année dernière, ces fonds ouvraient droit à une réduction exceptionnelle de 25%. Depuis 2024, la réduction est revenue à un taux normal, soit 18%. La réduction s'élève toutefois à 30% pour les FIP Corse et outre-mer et à 25% pour les investissements effectués dans des entreprises solidaires d'utilité publique (ESUS).

Toutefois attention, la réduction d'impôt est alléchante mais reste conditionnée à de nombreux critères. Ces produits ont également de nombreux inconvénients.

L'absence de garantie en capital et l'indisponibilité des fonds jusqu'à sa dissolution. Si pour bénéficier de la réduction d'impôt le contribuable a l'obligation de conserver les parts de FCPI pendant au moins 5 ans. Mais la durée de vie de ces fonds est le plus souvent supérieure : jusqu'à 8 ans, parfois plus.

« Il est impossible d'obtenir le rachat de vos parts pendant la durée de vie du fonds », prévient l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans un fascicule dédié. Par ailleurs les frais sont potentiellement élevés et les performances financières sont « incertaines » souligne l'AMF, insistant sur le risque de perte en capital. Au terme, le fonds est liquidé et le gestionnaire redistribue alors leurs parts aux investisseurs. Avant cette échéance, il est donc impossible de récupérer tout ou partie du capital investi. Par ailleurs, le capital investi par les épargnants dans les FCPI et les FIP n'est pas garanti. Tout simplement, parce que l'argent est investi dans des PME dont l'avenir est incertain.

« Pour racheter vos parts, vous devez attendre que le fonds soit dissous »

« Pour racheter vos parts, vous devez attendre que le fonds soit dissous. Pour cela, la société doit avant revendre les actions ce qui, du fait de l'illiquidité du placement, peut prendre plusieurs années et ainsi bloquer les fonds. Ce n'est qu'une fois cette phase de désinvestissement accomplie que la liquidation du fonds peut avoir lieu, avec partage des éventuelles plus-values entre les porteurs de parts », a expliqué l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans une publication en février 2023.

Un coût à ne pas négliger. Le coût peut aussi être important. Si le ticket d'entrée n'est pas très élevé, les frais, eux, peuvent être importants (frais d'entrée, de gestion, de constitution, ou frais indirects). Pour éviter les abus, les frais annuels sont désormais limités à 3% à partir de quatre ans de détention et l'ensemble des frais et commissions ne peuvent plus dépasser 30% du versement initial. Enfin, il est conseillé de prendre le temps de bien comparer les fonds disponibles.

2 – Investir dans le cinéma en Sofica, un improbable retour sur investissement

Si l'avantage fiscal est élevé (30%, 36% ou 48% des sommes versées selon les Sofica), le remboursement du capital investi n'a rien de garanti pour ce placement visant à financer l'industrie cinématographique et audiovisuelle. L'intérêt principal de la Sofica, pour les particuliers en quête de défiscalisation, est que ce placement n'entre pas en compte dans le plafonnement des niches fiscales à 10 000 euros : il est soumis à un autre plafond global, à 18 000 euros.

Les 13 Sofica qui permettent d'investir dans le cinéma en 2025 avec un avantage fiscal

Mais investir dans des Sofica implique une absence de liquidité. En effet, investir dans des Sofica implique que le contribuable doit attendre au minimum 5 ans avant de pouvoir vendre ses parts. En réalité, il faut en moyenne 6 ans pour récupérer son investissement, voire 10 ans (soit la durée de vie maximum de la Sofica) en cas de retard sur le développement, l'exploitation ou la revente des projets. Mauvaise nouvelle également : les faibles performances.

Pour les Sofica créées entre 2002 et 2009, le souscripteur a récupéré moins que le montant investi : les parts ont été remboursées entre 40% et 90% de leur valeur initiale pour les Sofica créées dans cette période. Une rentabilité aussi rognée par les frais qui peuvent s'avérer élevés (frais de souscription entre 0% et 5%, frais annuels de fonctionnement entre 1 et 3% et parfois des frais exceptionnels de distribution ou de constitution d'environ 3%).

Si l'avantage fiscal est très intéressant, il s'agit d'un produit à souscrire en connaissance de cause.

Sofica : avec la défiscalisation, le cinéma est un placement qui peut vous rapporter (un peu)

3 – Plan d'épargne retraite : comparez les frais d'entrée

Désormais, épargner pour la retraite est synonyme de Plan d'épargne retraite (PER). Ouvrir un Plan épargne retraite (PER) permet de vous assurer des revenus complémentaires pour la retraite voire de bénéficier d'un avantage fiscal pendant votre vie active : la déductibilité des versements. Grâce aux versements volontaires effectués sur son PER, l'épargnant peut ainsi réduire son revenu imposable et ainsi mécaniquement diminuer ses impôts à payer.

Plus vous êtes imposé, c'est-à-dire plus votre taux marginal d'imposition (TMI) est élevé, plus le PER et sa déduction fiscale sont intéressants. Mais attention, d'une part, il ne s'agit pas d'un cadeau fiscal. Un rattrapage s'effectue au moment de liquider le PER, autrement dit à la retraite. D'autre part, une déduction fiscale n'a aucun intérêt si vous n'êtes pas imposable...

En outre, détenir un PER occasionne des frais. Les frais sur versement, ou frais d'entrée sont déduits du montant placé sur le contrat de l'épargnant. Selon le rapport de l'Observatoire des produits d'épargne financière, édité par le CCSF, au titre de l'année 2023, pour le PER, « les frais moyens sur versements effectués vers les fonds en euros ressortent à 1,20% et ceux effectués vers des unités de compte à 1,81% ». Quant aux frais de gestion, ils s'élèvent en moyenne, pour le PER, à 0,73%.

Placement : devez-vous vraiment ouvrir un PER pour votre retraite ? Voici 3 pièges à éviter

SCPI fiscales : de plus en plus rares et au rendement aléatoire

Si le dispositif Pinel n'existe plus, investir en immobilier locatif Pinel reste toutefois envisageable, même en fin d'année, grâce à certaines sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), devenues toutefois beaucoup plus rares. Certaines, surnommées SCPI fiscales, sont ainsi présentées comme « SCPI Pinel », ou encore « SCPI Malraux » pour faire référence à un autre dispositif fiscal. Elles sont donc montées de façon à faire profiter les souscripteurs de l'avantage fiscal nommé, tout en présentant un ticket d'entrée abordable, puisqu'il se chiffre en milliers d'euros.

Le hic ? La revente difficile des parts. En effet, d'après les professionnels, il est très difficile de les revendre car les acheteurs, potentiellement intéressés, ne bénéficient alors plus de l'avantage fiscal obtenu lors de la souscription. À la différence des SCPI dites « de rendement », ces sociétés ne sont en effet pas investies dans les commerces ou les bureaux, ce qui ne permet pas d'espérer les 4% à 6% de rendement affichés par ces SCPI stars. Parfois... La plus-value peut même se transformer en moins-value, ce placement n'offrant pas de garantie en capital.

Immobilier locatif : est-ce encore pertinent d'investir sur des SCPI fiscales ?