Bonjour,
Je découvre cette file !
gm43 a dit:
: Baisse des taux = masse monétaire plus importante en circulation
Une baisse des taux incite les consommateurs/investisseurs à emprunter plus.
Or il faut se rappeler que lorsque les banques de dépôts consentent un crédit elles créent de la monnaie (***) dite "monnaie de banque" ou monnaie secondaire" qui vient immédiatement gonfler la masse monétaire.
(***) - Au passif du bilan de la banque inscription du montant du crédit sur le compte du client = création de la monnaie = dette de la banque envers son client/emprunteur
A l'actif du bilan, inscription de la même somme en compte de prêt = créance de la banque sur son client/emprunteur.
La banque n'a - éventuellement - besoin de la trésorerie correspondante qu'au moment où le client emprunteur va payer son fournisseur.........et si ce dernier est client d'une autre banque.
Et, dans ce cas, elle va d'abord utiliser ses propres ressources collectées.
Cette collecte génère des "coûts de collecte" auxquels s'joutent des "coûts de gestion" et encore de "coût liés aux réglementations BCE (Immobilisation minimum fonds propres + réserves obligatoires).
Et - si besoin - se refinancer pour le complément
+ Sur le marché monétaire d'abord (prêts entre banques) au taux du marché.
+ Si nécessaire pour complément, auprès de la BCE en "refinancement principal" au taux de 0,50% sur 7 jours actuellement.
+ Et si encore besoin d'appoint, toujours auprès de la BCE en "refinancement marginal" au taux de 0,75% sur un jour actuellement.
A l'extrême - au niveau des principes de fonctionnement - si une banque avait 100% de parts de marché elle pourrait consentir - dans les limites réglementaires - autant de crédits qu'elle le voudrait sans posséder un seul centime d'euro dans sa trésorerie (caisse + comptes BCE/BDF).
Elle ne ferait que des transferts de fonds internes de comptes à comptes.
Mais c'est une utopie bien entendu.
En revanche un Établissement financier (qui n'est donc pas banque de dépôts = ne peut ouvrir de comptes de dépôts ni comptes courants à ses clients) ne crée pas de la monnaie lorsqu'il consent un crédit.
Il utilise soit ses fonds propres soit les fonds qu'il à lui même emprunté (banques et/ou marchés) en prenant une marge financière.
Mais, en plus des ressources ci-dessus évoquées, les banques de dépôts peuvent également emprunter; notamment sur le marché obligataire au taux du moment.
Les fonds permettant les crédits supportent donc un coût moyen pondéré résultant du mix ci-dessus et il va sans dire que les taux clients ne peuvent - sauf exceptions ponctuelles - être inférieurs et générer de façon structurelle des marges négatives.
=> Donc taux bas = plus de crédits = masse monétaire qui augmente = plus de demandes = risque de déséquilibre offre/demande = tension inflationniste.
gm43 a dit:
et comme l'inflation est proportionnelle à la vitesse de circulation de l'argent et de la masse monétaire, pour réduire l'inflation il faut augmenter les taux, pas les baisser...
La vitesse de circulation de la monnaie n'agit pas sur la masse monétaire.
Si un billet de 100€ change de mains une fois dans la journée c'est - en simplifiant - un produit à 100€ qui a été demandé.
Mais si ce même billet de 100€ change trois fois de mais dans la même journée, ce sont trois produits à 100€ l'unité qui ont été acheté.
=>
La vitesse de circulation de la monnaie agit donc sur le volume de la demande et participe à l'éventuel déséquilibre offre/demande.
Mais, en cas de hausse des prix, les consommateurs pourraient craindre une accélération de cette hausse et, donc, tenter de l'anticiper, donc se précipiter à acheter divers biens.
Procédant ainsi la vitesse de circulation de la monnaie aurait donc tendance à s'accroitre et accélérer encore la poussée inflationniste.
Jeune_padawan a dit:
M*V = P*Y (équation sujet à débat selon l'école économique)
Sur une période donnée :
M : quantité de monnaie en circulation dans une économie
V : vitesse de circulation de la monnaie, c'est-à-dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie a servi à payer des transactions pendant la période
Y : production d'une économie pendant la période
P : niveau des prix (la mesure de l'inflation est une différence entre 2 périodes)
C'est l'équation sur "La théorie quantitative de la monnaie (MV = PT) d'Irving Fisher.
M, V et Y (ou T dans son équation) sont des données connues (= estimées statistiquement).
L'équation permet donc d'en évaluer le niveau général des prix "P".
Mais, à mon sens, j'ai un doute sur la pertinence actuelle de cette équation pour les raisons suivantes.
1) - Les crédits inter-entreprises
Si une grande entreprise "A) consent un crédit (= délai de paiement) de 10 million € à une autre "B" et, inversement, l'entreprise "B" consente un tel crédit de 15 millions € à "A" la variable "T" (Y") aura varié de 25 millions €.
Mais la masse monétaire "M" n'aura pas varié d'un seul centime, elle ne variera - éventuellement - qu'au moment du solde...........si solde il y a un jour.
2) - Les monnaies locales/complémentaires citoyennes
En France il y aurait actuellement presque une centaines de monnaies locales/régionales.
Or si vous achetez 100€ d'une telle monnaie "x" = 100x, la masse monétaire ne varie pas d'un centime.
Mais les 100€ continuent leur parcours dans la vie économique cependant que les 100x permettent également l'acquisition de biens dans sa zone d'utilisation.
Là encore le volume des produits achetés est multiplié par deux (variable T/Y) sans que la masse monétaire varie.
3 - Les cryptomonnaies.
Même raisonnement.
Les euros utilisés pour l'achat des cryptomonnaies continuent leur circuit dans la vie économique
Mais ces cryptomonnaie ne viennent pas gonfler la masse monétaire qui ne bouge donc pas.
Des achats peuvent donc être effectués tant avec les euros qui en ont permis l'achat qu"avec lesdites cryptomonnaies.
=> L'équation de base (MV = PT) ne se vérifie plus strictement
Mais je sais que l'on me dira que le poids relatif des ces trois types de monnaies reste marginal.
Cdt