Le CAC

Bonjour,
ma question n'est peut-être pas dans le bon thème, mais je m'interroge sur l'impact réel et/ou psychologique des annonces allemandes et françaises concernant une éventuelle taxation des "supers profits": les entreprises concernées peuvent-elles réellement perdre des bénéfices, des marges? cette tendance pourrait-elle changer le regard des marchés sur ces entreprises?
Si vous avez des idées...
 
Bonjour,
emalupin84 a dit:
cette tendance pourrait-elle changer le regard des marchés sur ces entreprises?
Déjà la question se pose de "qu'est ce qu'un superprofit" ?
Il n'y a pas de définition claire ni de méthode de calcul. De plus cet impôt ne doit pas être confiscatoire sinon il est incompatible avec la Constitution de 1958 (le cas s'est présenté avec les nationalisations en 1982 car les indemnités étaient trop faibles).

Article 13 de la déclaration des droits de l'homme et des citoyens de 1789 (reprise par la constitution de 1958) :
Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

De plus le conseil constitutionnel :
Le principe d'égalité devant les charges publiques ne fait pas obstacle à ce que des situations différentes fassent l'objet de solutions différentes. Il appartient au législateur de déterminer, dans le respect des principes constitutionnels et compte tenu des caractéristiques de chaque impôt, les règles selon lesquelles doivent être appréciées les facultés contributives (c'est à dire les règles d'assiette), en fondant son appréciation sur des critères objectifs et rationnels en fonction des buts qu'il se propose. Mais cette appréciation ne doit pas entraîner une rupture d'égalité devant les charges publiques : notamment l'impôt de doit pas revêtir un caractère confiscatoire ou faire peser sur les contribuables une charge excessive au regard de leurs facultés contributives.
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Une loi de 2005 avait été censurée en partie sur ce point :
Considérant que l'article 13 de la Déclaration de 1789 dispose : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés » ; que cette exigence ne serait pas respectée si l'impôt revêtait un caractère confiscatoire ou faisait peser sur une catégorie de contribuables une charge excessive au regard de leurs facultés contributives
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Et de nouveau rappelé en 2019 : [lien réservé abonné]

Enfin nos politiques, pourtant diplômés de droits pour certains, ont oublié un léger détail : les traités internationaux.

Si on prends une société comme Total ( bouh méchant Total, vilain Total qui se fait de l'argent sur le dos des français:ROFLMAO:).
C'est 11 milliards de $ (avant ajustement) de bénéfices au S1 2022. Mais et il est important, l'activité en France est déficitaire. Or il me semble qu'on ne taxe pas les pertes.

L'essentiel des bénéfices sont faits à l'étranger, ainsi, le bénéfice dégagé est soumis à la taxation du pays dans lequel l’activité a été réalisée. Impossible alors pour l’État français d’imposer une seconde taxation, car la multinationale disposerait de recours légaux via conventions fiscales bilatérales de non double imposition.

L'application de ces traités est supérieur au droit national et européen.
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Exemple avec le Nigeria, important producteur de pétrole, texte de la convention : [lien réservé abonné]

Article 7 :
Article 7
Bénéfices des entreprises
1. Les bénéfices d'une entreprise d'un Etat contractant ne sont imposables que dans cet Etat
contractant
, à moins que l'entreprise n'exerce son activité dans l'autre Etat contractant par
l'intermédiaire d'un établissement stable qui y est situé. Si l'entreprise exerce son activité
d'une telle façon, les bénéfices de l'entreprise sont imposables dans l'autre Etat mais
uniquement dans la mesure où ils sont imputables à cet établissement stable.

Total n'est pas stupide, vu que il n'y pas d'activité d’extraction en France via la filiale nigérienne -> pas d'impôt en France.
 
Jeune_padawan a dit:
Si on prends une société comme Total ( bouh méchant Total, vilain Total qui se fait de l'argent sur le dos des français:ROFLMAO:).
:ROFLMAO:
 
Jeune_padawan a dit:
Total n'est pas stupide, vu que il n'y pas d'activité d’extraction en France via la filiale nigérienne -> pas d'impôt en France.
C'est gentil de rappeler qu'on a plus besoin de ces pays pour maintenir notre train de vie, que eux n'ont besoin de nous pour maintenir le leur. 😁.
Les pays producteurs de matières premières ont le Price power pour taxer les multinationales car celles-ci ne peuvent pas se délocaliser. 😂
 
Max1 a dit:
Les pays producteurs de matières premières ont le Price power pour taxer les multinationales car celles-ci ne peuvent pas se délocaliser.
Oui et non. Le Nigeria a besoin des pétroliers et les pétroliers du Nigeria. Le pays ne dispose pas des technologies ni des compétences pour exploiter ses ressources pétrolières. Lorsque l'Iran a nationalisé son pétrole en 1951, le personnel anglais est parti et la productivité a décliné faute de personnels expérimentés. Il faut beaucoup de temps et de moyens (universités, écoles techniques), les saoudiens (et d'autres) ont pris leurs temps pour nationaliser l'Aramco.
 
Bonjour,
Aristide a dit:
Et - si besoin - se refinancer pour le complément
+ Sur le marché monétaire d'abord (prêts entre banques) au taux du marché.
+ Si nécessaire pour complément, auprès de la BCE en "refinancement principal" au taux de 0,50% sur 7 jours
actuellement.
+ Et si encore besoin d'appoint, toujours auprès de la BCE en "refinancement marginal" au taux de 0,75% sur un jour actuellement.

Depuis les décisions de la BCE de ce jour il convient d'actualiser les conditions de refinancement des banques :

=> Les taux directeurs vont désormais se situer entre 0,75% et 1,50%

=> Soit :

+ le taux de la facilité de dépôt = 0,75%.
C’est la rémunération que perçoivent les banques lorsqu’elles déposent des liquidités pour vingt-quatre heures auprès de la banque centrale ; notamment sur leurs réserves obligatoires.

+ Le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement = 1,25%.
Il s’agit du taux d’intérêt que les banques paient quand elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée d’une semaine ; les banques doivent fournir des sûretés pour garantir que les sommes empruntées seront remboursées.

+ Le taux de la facilité de prêt marginal = 1,50%
Il s’agit du taux que les banques paient lorsqu’elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée de vingt-quatre heures ; les banques doivent également fournir des sûretés, des titres par exemple, pour garantir que les sommes empruntées seront remboursées.

Cdt
 
Le CAC 40 encaisse presque joyeusement (belle remontée par rapport aux plus bas de la séance) les 0.75% d'augmentation des taux (il est vrai qu'ils étaient attendus) ainsi que l'analyse moins optimiste de la BCE.
 
Chute après annonces, et rattrapage quasi immédiat dans la foulée....
La bourse n'aime pas les incertitudes... mais préfèrent les mauvaises nouvelle ATTENDUES en fait !!!
 
polo88 a dit:
Chute après annonces, et rattrapage quasi immédiat dans la foulée....
La bourse n'aime pas les incertitudes... mais préfèrent les mauvaises nouvelle ATTENDUES en fait !!!
Pourtant le discours de Lagarde n'est pas rassurant: inflation revue à la hausse, hausses de taux à venir.
Les marchés nous ont aussi habitués ces derniers temps à monter sur des relèvements de taux.
 
C'était effectivement "pricé" ce jour (le +0.75 de la BCE faisait consensus), à voir la suite ...
Je suis bien indécis sur ce que sera ne serait-ce que demain vendredi ...

Après clôture (Cours indicatifs)
DAX [lien réservé abonné]-1.13% FTSE 100 [lien réservé abonné]-0.59% CAC 40 [lien réservé abonné]-1.07%
 
Dernière modification:
A défaut d'avoir un fil spécifique sur les taux/news, je vais mettre cela ici.
Après tout, c'est le meilleur fil du forum bourse. :biggrin:

La colombe parmi les colombes Christine Lagarde se résoud (pour être plus précis la décision est prise par l'ensemble des gouverneurs) à une hausse des taux à 0,75% ce qui ramène les taux à 1,25% et à 1.5%. Le premier taux étant celui des opérations de refinancement et facilité de prêt marginal et le deuxième correspond au taux pour la facilité de dépôts.

D'un autre coté, les USA dont l'économie est en surchauffe et qui sont en avance sur le cycle économique par rapport à l'Europe possède un taux entre 2,25% et 2.5%.

Powel qui appuie encore en déclarant "«Nous devons agir fermement comme nous l'avons fait, et nous devons persévérer jusqu'à ce que le travail soit terminé».
Si on lit entre les lignes, cela sous entends bien une croissance faible voir récession avec hausse du chômage mais qu'il faut à tout prix juguler l'inflation sinon cela pourra être bien pire si celle-ci s'installait. Certains commencent à reparler et comparer la situation avec la stagflation lors du choc pétrolier.

Coté Europe : Beaucoup de Hedge Funds profitaient de l'instabilité de l'Italie et des hausses de taux pour commencer à shorter la dette Italiennes. Ce qu'on va voir dans les jours à venir en Europe sera surement un ralentissement de la consommation (encore), difficulté d'obtentions de crédits et refinancements pour particuliers (crédits immobiliers, bonnes affaires avec des prix qui baissent ?) mais aussi pour les entreprises (URW, Casino, Atos ^^).

On en parle peu car peu de monde investi sur les obligations mais il y a des opportunités. Par exemple Boeing que tout le monde connait, se négocie actuellement à 10% sous le pair : ici [lien réservé abonné]
Ce qui fait un rendement brut de 26% sur 4 ans ! Et étant donné la dynamique, les taux continueront à augmenter tandis que la valeur des anciennes obligations continueront à baisser !

Je ne connais pas le calendrier en Europe mais lors des prévisions de croissances que présenteront les entreprises, on risquerait d'avoir quelques baisses. :)

En attendant, on garde le cash et on surveille près à faire feu lorsque le timing sera bon.

Sinon autre actualité qui n'a rien à voir avec l'économie mais quand même : La reine d'Angleterre serait au plus mal et ce serait qu'une question de temps. God Save the Queen.

J'laisse Poam me corriger et/ou me compléter pour enrichir le contenu surtout concernant les taux :)
Et cela nous permettra surtout de voir ce qu'il a allégé ou acheté depuis sa dernière intervention, sa perception etc.:love:
 
Bonjour,
trickster a dit:
La colombe parmi les colombes Christine Lagarde se résoud (pour être plus précis la décision est prise par l'ensemble des gouverneurs) à une hausse des taux à 0,75% ce qui ramène les taux à 1,25% et à 1.5%. Le premier taux étant celui des opérations de refinancement et facilité de prêt marginal et le deuxième correspond au taux pour la facilité de dépôts.
Précision/Rectification :
"Le premier" (= 1,25%) n'est pas celui des opérations de refinancement et facilité de prêt marginal mais celui des opérations principales de refinancement uniquement.
"Le deuxième" (= 1,50%) ne correspond pas au taux pour la facilité de dépôts.

Voir page 766 ci-dessus :
Aristide a dit:
Depuis les décisions de la BCE de ce jour il convient d'actualiser les conditions de refinancement des banques :

=> Les taux directeurs vont désormais se situer entre 0,75% et 1,50%

=> Soit :

+ le taux de la facilité de dépôt = 0,75%.
C’est la rémunération que perçoivent les banques lorsqu’elles déposent des liquidités pour vingt-quatre heures auprès de la banque centrale ; notamment sur leurs réserves obligatoires.

+ Le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement = 1,25%.
Il s’agit du taux d’intérêt que les banques paient quand elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée d’une semaine ; les banques doivent fournir des sûretés pour garantir que les sommes empruntées seront remboursées.

+ Le taux de la facilité de prêt marginal = 1,50%
Il s’agit du taux que les banques paient lorsqu’elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée de vingt-quatre heures ; les banques doivent également fournir des sûretés, des titres par exemple, pour garantir que les sommes empruntées seront remboursées.
Cdt
 
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Les investisseurs ne s'y attendaient pas apparemment
Résultats : belle chute des bourses, après 5j de hausse dans l'espoir de mieux
Les 0.75 points de hausse de semaine prochaine sont validés du coup.........se poserait la question de ....1 point
 
Les bourses avaient parié sur une baisse marquée de l'inflation, et surtout de l'inflation hors éléments volatils; ce qui n'est pas le cas.
Ce n'est pas tant la hausse de 0.75 (qui semblait plus ou moins acquise) que la durée et le nombre de ces hausses qui ferait ainsi réagir les marchés.
 
Pas facile de jouer les rebonds, la baisse reprend vite le dessus. Je tente quelques AR, mais je réduis encore mon portefeuille.
 
Dernière modification:
Du coup difficile choix : acheter déjà un peu, ou attendre encore
J'ai mis quelques ordres assez bas pour certaines actions....
 
polo88 a dit:
Du coup difficile choix : acheter déjà un peu, ou attendre encore
"Acheter ou ne pas acheter, telle est la question"
Plus sérieusement, plusieurs membres du forum ont suggéré d'attendre notamment les publications des résultats et je remets sur cette file un commentaire issu d'investir qui laisse penser qu'on pourrait attendre encore un peu:
"Les équipes de Lazard Frères Gestion se sont livrées à l'exercice en se concentrant sur le marché américain qui est le marché directeur. Ils ont constaté que depuis les années 1970 (7 récessions répertoriées), le point bas sur les valorisations a toujours été atteint après l'entrée en récession. Par ailleurs, la baisse moyenne entre le précédent point haut et le point bas touché pendant la récession, a été de 37%. En général, le point bas est atteint moins de trois mois après le début de la récession."
 
Merci à toi
 
emalupin84 a dit:
En général, le point bas est atteint moins de trois mois après le début de la récession."
Comment définissez-vous "le début de la récession"? Selon la définition que je connais, il faut 2 trimestres dans le rouge pour déclarer qu'on est en récession. Donc, c'est seulement après coup (avec 6 mois de retard) qu'on connaît le début de la récession.
 
Max1 a dit:
Comment définissez-vous "le début de la récession"? Selon la définition que je connais, il faut 2 trimestres dans le rouge pour déclarer qu'on est en récession. Donc, c'est seulement après coup (avec 6 mois de retard) qu'on connaît le début de la récession.
De toutes les façons, c'est a posteriori que l'on connaît le point bas, le point haut et autres données.
 
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