Bluespartan66 a dit:
Bonjour @Bluespartan66,
Je m'inscris en total désaccord avec les divers propos (pas que ceux de @Bluespartan66) tenus plus haut dans cette file.
Bluespartan66 a dit:
Mister TRUMP est un business man qui a réussi.... Il m'est difficile de croire que la stratégie "détox" qu'il met en place se fasse au détriment des USA, du commerce mondial et de ses amis milliardaires.
"business man ayant réussi"... Les faits à ce sujet sont plutôt contradictoires.
Le magazine The Economist a analysé la carrière d'homme d'affaires de Donald Trump et a jugé que ses résultats ont été globalement médiocres par rapport au reste du secteur immobilier et du marché boursier new-yorkais.
Le journal a rappelé (l'analyse date de quelques années), que
"les informations sur l'empire financier de Trump sont lacunaires, du fait de son style de management à la fois opaque et très personnel. Il met par ailleurs en doute les capacités de Trump à gérer une organisation plus importante que son groupe."
Dans le même registre, le journal The Washington Post qualifie la carrière de Donald Trump de "
mélange de rodomontades, d'échecs et de véritables succès, et souligne que, s'il possède un véritable don en ce qui concerne l'immobilier, ses expériences dans d'autres secteurs ont été moins convaincantes".
Le journal conclut que le "génie" de l'homme d'affaires a consisté en premier lieu à créer une mythologie autour de sa personne et de son nom.
A noter qu'il est impossible d'évaluer son patrimoine, de manière répétée, pour ne pas dire systématique, D.Trump refuse de rendre publique l'intégralité de ses déclarations fiscales, y compris pendant ses campagnes présidentielles. Il est le premier candidat à l'élection présidentielle américaine à s'y être refusé, depuis 45 ans.
Si on regarde quelques fortunes mondiales, on doit admettre que D.Trump est bien pauvre, comparé à quelques entrepreneurs qui ont, eux, réussi.
Chiffres juin 2024 (selon statista.com) :
Elon Musk, Jeff Bezos (Amazon) et Bernard Arnaud (LVMH) dépassaient les 200Mds$ de fortune, contre "seulement" un peu plus de 4Mds$ pour Trump.
Quant à Warren Buffett, réel entrepreneur est gestionnaire patrimonial de talent, sa fortune atteignait 134Mds$ en juin 2024. Compte tenu de la hausse de son action, sa fortune est bien plus importante maintenant.
Comme je l'ai entendu ce matin sur une radio économique, le commentateur, Marc Fiorentino pour ne pas le nommer, se posait la question de savoir si Trump est un immature gamin qui fait n'importe quoi, ou s'il suit une stratégie bien établie en jouant sur un rapport de force acquis de fait à la puissance US qu'il représente, face à des pays qui n'auront d'autre choix que de se plier à ses exigences.
C'est le cas avec le Mexique qui dépend pour 80% des Etats-Unis pour ses exportations.
Ce sera le cas avec l'Ukraine qui a un besoin existentiel des Etats-Unis face à la Russie.
Mais ce n'est pas le cas avec le Canada, ni avec le Portugal qui vient de couper le contrat pour des F35, préférant se tourner vers l'Europe. D'autres pays européens suivront.
La Chine ne risque pas de faire allégeance aux Etats-Unis, pas plus que nombre d'autres pays.
Trump risque même de récolter l'effet inverse : Un puissant sentiment anti-US qui va pénaliser durablement les Etats-Unis, autant diplomatiquement qu'économiquement.
Trump, dans sa piètre gestion financière, n'a le plus souvent été confronté qu'à des concurrents de même nationalité que lui. Gérer les Etats-Unis met en oeuvre un nouveau rapport de force qui fait appel à l'identité et le nationalisme fort de chaque pays dès lors qu'on le remlet en cause.
Et ça, il ne sait pas gérer, il ne connait rien en diplomatie, et sans doute pas grand chose en économie générale, mis à part, peut-être, le secteur immobilier.
En ce qui me concerne, je pense qu'il mène les Etats-Unis dans le mur, alors qu'une croissance de presque 3%, héritage de la gestion Biden, était prévisible pour 2025 il y a encore peu.
Pour terminer, un petit retour en arrière pour peut-être envisager ce qui risque d'arriver (je l'ai relaté dans mon dernier CR de portefeuille). Il faut remonter à 1890 et au président d'alors, déjà un républicain : William McKinley.
Il est troublant de voir comment l'histoire va peut-être se répéter :
"Il y a plus d'un siècle, William McKinley, le 25ème président des Etats-Unis, a poursuivi une stratégie tarifaire agressive visant à protéger l'industrie américaine et à réduire la dépendance à l'égard des importations étrangères. Le McKinley Tariff Act de 1890 a porté les droits d'importation à une moyenne de 50 %, l'un des niveaux les plus élevés de l'histoire des États-Unis.
La logique était simple : Si les produits étrangers étaient plus chers, les Américains achèteraient des produits nationaux, ce qui stimulerait l'expansion économique.
Au lieu de renforcer la position commerciale des États-Unis, les droits de douane ont déclenché des représailles de la part d'autres pays. Les prix ont augmenté, en particulier pour les Américains à revenus moyens et faibles, et les réactions politiques ont suivi. Lors des élections de mi-mandat de 1890, les électeurs se sont révoltés : McKinley perd son siège et les démocrates prennent le contrôle de la Chambre des représentants.
À l'époque, certains républicains rêvaient d'annexer le Canada, pensant que la pression économique pousserait les Canadiens à demander le statut d'État. Au contraire, le tarif douanier a eu l'effet inverse : les nationalistes canadiens se mobilisent contre ce qu'ils considèrent comme une coercition économique. Le pays resserra ses liens avec l'Empire britannique, renforçant ainsi les barrières commerciales que les États-Unis cherchaient à éliminer.
M. Trump a fait des droits de douane la pierre angulaire de sa stratégie économique, arguant qu'ils ramèneraient des emplois aux États-Unis et réduiraient le déficit commercial. Mais comme à l'époque de McKinley, l'histoire montre que les droits de douane ne réduisent pas réellement les déficits commerciaux - ils les augmentent souvent. Pourquoi ? Parce que les droits de douane découragent le commerce des deux côtés, ce qui entraîne une diminution des exportations et des importations.
Les données le confirment. Selon le Peterson Institute for International Economics (PIIE), les pays où les droits de douane sont plus élevés ont tendance à avoir des déficits commerciaux plus importants, et non moins importants. Et si les droits de douane peuvent profiter à certaines industries à court terme, ils augmentent également les coûts pour les consommateurs et les entreprises américains, ce qui entraîne une baisse des dépenses de consommation et un affaiblissement de la confiance dans l'économie.
C'est exactement ce que nous constatons aujourd'hui. La confiance des consommateurs a chuté, l'indice du Conference Board perdant sept points en février, soit la plus forte baisse depuis août 2021.
Peu importe qui paie les droits de douane au départ, qu'il s'agisse des exportateurs étrangers ou des importateurs américains, le coût supplémentaire finit par frapper le portefeuille des Américains. L'histoire montre que les droits de douane entraînent une hausse des prix des marchandises, entraînant souvent une augmentation des coûts pour les consommateurs et un ralentissement de la croissance économique.
Si McKinley vivait aujourd'hui, il nous rappellerait peut-être qu'en 1901, juste un jour avant son assassinat, il avait abandonné sa position intransigeante en matière de droits de douane au profit d'accords commerciaux réciproques. "