Entre septembre 2022 et août 2023, le nombre de permis de construire et de mises en chantier de logements a baissé respectivement de 28 % et de 16 %. Avec 313 740 logements commencés sur la période, la France n’avait jamais mis en chantier aussi peu de logements au cours de ces vingt dernières années. À en croire les enquêtes de conjoncture du secteur, cette crise de la construction neuve devrait se poursuivre dans les mois qui viennent. En effet, selon les promoteurs, la demande de logements neufs et les perspectives de mises en chantier – indicateurs avancés des mises en chantier à venir – s’établissaient encore au troisième trimestre 2023 à des niveaux historiquement bas. Sous l’effet notamment du resserrement brutal des conditions de crédits, l’investissement des ménages s’est fortement contracté, amputant la croissance du PIB de -0,4 point entre le troisième trimestre 2022 et le deuxième trimestre 2023. À l’horizon de notre prévision, les destructions d’emplois inscrites dans notre scénario, associées à la poursuite des effets de la remontée des taux d’intérêt et à la baisse des prix immobilier, contribueront à la baisse importante de l’investissement des ménages. Cette baisse ne sera qu’en partie compensée par les légers gains de pouvoir d’achat prévus. En outre, la baisse des soutiens publics à la construction de logements neufs (recentrage du prêt à taux zéro, fin du dispositif Pinel) devrait aussi participer à la contraction de l’investissement des ménages. Nous anticipons que celui-ci baisserait de 5,8 % entre 2022 et 2023 puis de 5,7 % entre 2023 et 2024. Fin 2024, le taux d’investissement des ménages atteindrait 4,6 % du RDB, soit un niveau historiquement bas.