NDi a dit:
J'avoue que je n'arrive toujours pas à comprendre cette hausse de 35% et je rejoins les arguments de K-nard.
Que EDF vende à l'extérieur de la France au tarif haut : OK, mais en France c'est inadmissible puisque nous sommes effectivement assez indépendant au niveau énergie électrique et c'est n'est pas l'EPR qui fait cette augmentation.
Nous ne sommes pas indépendant / autonome sur l'approvisionnement en électricité.
Il est vrai que notre production annuelle est excédentaire par rapport à notre consommation annuelle mais cette vision annuelle ne veut rien dire dans la mesure où la production d'électricité excédentaire ne se stocke pas pour les période de forte demande (décembre/février). Sur les périodes de fortes demande nous ne somme pas autonome. Ainsi, EDF doit acheter de l'électricité sur les marchés lors (i) des pics de consommation (hiver) et (ii) palier aux pertes importantes de capacité de production qu'EDF connaît en ce moment (pour rappel le nombre de centrales et/ou réacteur à l'arrêt n'a jamais été aussi important en période de pic de demande qu'actuellement). L'approvisionnement sur les marchés, c'est principalement de l'électricité de centrale au gaz et/ou des ENR (limitée en hiver) qui "coûte" effectivement plus cher que le nucléaire.
Avec 18,93 centimes / kWh, il faut savoir que le mix électrique français fait qu'on a un prix de l'électricité moins cher en France qu'ailleurs en Europe de l'ouest (source: Eurostat pour 2020) : 21,20 centimes / kWh au Portugal, 22,03 centimes / kWh au Royaume-Uni, 22,26 centimes / kWh en Italie, 22,39 centimes / kWh en Espagne, 28,33 centimes / kWh au Danemark et 30,43 centimes / kWh en Allemagne. Ces autres pays étant encore plus dépendant des importations en termes d'électricité ou avec des capacité de production au gaz, la hausse qu'ils subissent sera bien supérieure à celle qu'on va connaître en France.
Après, tout le monde doit bien garder en tête que la hausse des énergies en générale ne va aller qu'en s'accroissant, les acteurs économiques dont font partie les consommateurs doivent s'y habituer:
- Demande structurellement en hausse (véhicules électriques, industries, objets connectés, etc.) ;
- Volonté politique de développer les ENR (coût de développement qu'il faudra amortir) ;
- Effet "falaise" de l'expiration des durées de vie du parc nucléaire français (on pourra rallonger un peu mais pas sans surcoût de check-up, remise aux normes et pas indéfiniment) ;
- Nouveaux investissements pour de nouveaux réacteurs ;
- Hausse du coûts des quotas de Co2.
Bref, nombreux sont les facteurs structurels qui vont faire que cela va continuer à augmenter.
Je n'aborde même pas les hausses du pétrole et du gaz pour lesquels nous sommes à la merci des cartels en plus des facteurs structurels de raréfaction des ressources disponibles et hausse de la demande...