C'est la différence entre les sanctions civiles répressives et les sanctions pénale. La déchéance du droit aux intérêts est une peine privée, une sanction civile répressive. D'ailleurs, pendant un moment, les juridictions avaient cru que seul le juge pénal pouvait la prononcer.
L'objectif est le même. Les moyens sont différents : il ne s'agit pas d'une action publique, mais d'une action personnelle (le bénéficiaire est le co-contractant, celui qui "subit le préjudice").
En ce qui me concerne, je pense que c'est un système intéressant, si il n'y avait qu'une sanction pénale, quel procureur prendrait la peine d'éplucher les contrats pour y déceler les irrégularités ? Qui s'en plaindrait sans être intéressé à l'opération ? C'est tout le concept de la peine privé qu'est la déchéance, malheureusement facultative ! Il suffirait de la rendre automatique et de la plafonner intelligemment pour obtenir une sanction respectueuse des intérêts en présence.
Aujourd'hui, il y a des abus dans ce contentieux de la part des emprunteurs qui dénoncent tout et n'importe quoi et souvent rien, mais quiconque ayant lu les contrats de crédit d'il y a 10-15 ans peut constater que les contrats actuels des établissements de crédits sont beaucoup mieux rédigés et moins tordus désormais.
L'effet dissuasif de la sanction civile a été efficace et le T.E.G./année lombarde a même servi de prétexte car ce sont parfois d'autres clauses qui ont été modifiées à cause de ce contentieux.
(la sanction de nullité (et substitution au taux légal) est volontairement mise de côté dans mon commentaire, elle est classée parmi les "sanctions civiles réparatrices")