Les députés ont supprimé la mesure par 197 voix contre 84. Dans son texte initial, le gouvernement prévoyait le gel de toutes les pensions de retraite et des prestations sociales (allocations familiales, RSA...), habituellement indexées sur l'inflation.

Les députés avaient très largement rejeté ce gel en novembre. Le Sénat, en quête d'économies, avait ensuite rétabli un gel des pensions de retraite, sauf pour celles inférieures à 1.400 euros par mois, ainsi que le gel de la plupart des prestations sociales.

Durant les débats vendredi soir, le gouvernement a tenté de convaincre les députés d'adopter une version plus ciblée du gel, par exemple en protégeant les retraites sous un certain seuil, y compris plus élevé que celui décidé au Sénat. En vain.

« La désindexation, c'est la violation de la loi », a tonné la cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen.

« Les retraites ne sont pas un privilège. C'est le fruit d'une vie de travail de gens qui ont cotisé », a abondé le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez, en appelant à plutôt « faire des économies sur la dépense publique ».

Une « année blanche » n'est « blanche que pour les puissants et les fortunés », mais elle est « noire pour les familles, pour les jeunes, les retraités et tous nos concitoyens les plus précaires », a lancé la députée socialiste Sandrine Runel.

Selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, le déficit de la Sécurité sociale pour 2026 après le vote supprimant ce gel est virtuellement porté à 22,5 milliards d'euros (en ne prenant pas en compte les transferts prévus des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu pour lui donner de l'air).

Or la cible pour le gouvernement était un déficit à 20 milliards.

Fin octobre, face à la fronde des députés, le Premier ministre Sébastien Lecornu s'était dit « favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite » et des « minima sociaux ».

Le projet de loi dans son ensemble sera soumis au vote mardi.