Vous avez trouvé un bien immobilier à acheter et vous vous demandez, en ce mois de juillet, s'il ne vaut mieux pas attendre la rentrée pour vous lancer ? On pourrait effectivement penser que l'été n'est pas forcément une période propice notamment en se disant que les délais risquent d'être rallongés à cause des vacances. Pourtant, plusieurs raisons, comme le rappelle Les Échos, devraient donner envie aux emprunteurs de ne pas trop tarder.
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Des taux de crédits stables
En cet été 2025, les taux de crédit immobilier restent stables. Ainsi, selon l'Observatoire Crédit Logement CSA, en juin 2025, le taux de crédit tous projets confondus s'établissait à 3,07%, contre 3,10% en mai. En juillet, les établissements bancaires semblent avoir fait le choix de la stabilité : « Alors que l'été s'installe et que le marché immobilier entre dans une période traditionnellement plus calme, les taux de crédit immobilier confirment leur stabilisation. Cette accalmie donne aux emprunteurs l'opportunité de concrétiser leurs projets dans un environnement encore favorable, malgré un léger regain de tension sur les marchés obligataires », expliquait début juillet Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi.
Autre bonne nouvelle, en juin, un peu de moins de 50% des emprunteurs ont obtenu des taux sous les 3% pour leur projet immobilier, contre seulement 33% en mars, preuve du recul des taux de crédit ces derniers mois.
Les banques toujours combatives sur les meilleurs profils
Alors que le marché du crédit immobilier reprend peu à peu des couleurs avec les baisses de taux successives, les établissements bancaires comptent bien profiter de cette accalmie pour capter de nouveaux clients. Et pour ce faire, les banques n'hésitent pas à se montrer particulièrement bienveillantes avec certaines catégories d'emprunteurs.
« Plusieurs banques affichent clairement la possibilité d'accorder des baisses de taux - « des dérogations » - pour certains profils, atteste le courtier VousFinancer, cité par Les Échos. Ce sont ceux qu'elles souhaitent capter en priorité : essentiellement de jeunes emprunteurs à potentiel mais aussi des beaux profils qui vont domicilier leurs revenus et rapatrier de l'épargne dans leur établissement. »
Les primo-accédants peuvent également espérer tirer leur épingle du jeu : « Les primo-accédants ont enfin trouvé un levier de négociation, analyse Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto. Aujourd'hui, ce sont eux que les banques cherchent à séduire. Bien informés, ils savent qu'ils peuvent obtenir mieux qu'un taux moyen s'ils actionnent les bons dispositifs. » De plus, de nombreux établissements bancaires proposent cet été encore des dispositifs pour ces jeunes emprunteurs.
Une légère incertitude pour la rentrée
Alors que le contexte économique demeure instable, tant en France qu'à l'international, la question se pose : les conditions actuelles, plutôt favorables à l'emprunt, peuvent-elles se maintenir ? À en croire certains spécialistes du crédit, les taux devraient rester stables durant l'été et à la rentrée, à moins d'un bouleversement majeur.
Les banques, de leur côté, continuent de mener une politique commerciale dynamique. « Le fait que les banques prolongent leurs prêts à taux bonifiés [au second semestre 2025] témoigne de la poursuite de leur stratégie de conquête de clientèle et de leur volonté d'accompagner les primo-accédants mais aussi les projets d'achat d'immobilier durable et de travaux rénovation énergétique pour tous les profils, explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, aux Échos. L'intérêt est aussi pour elles de se distinguer des autres établissements bancaires dans un contexte toujours très concurrentiel. »
Toutefois, la prudence reste de mise pour certains courtiers. « Les tensions géopolitiques, la volatilité sur les marchés de l'énergie et le climat politique national pourraient rebattre les cartes à l'automne, prévient Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi. Mieux vaut sécuriser un taux cet été que subir un retournement à la rentrée. »
Mieux vaudrait donc lancer son projet immobilier rapidement. Car l'Observatoire Crédit Logement anticipe une remontée des taux en 2026 : « Nous pensons que l'environnement macroéconomique va accompagner une remontée des taux des crédits immobiliers », ce qui pourrait possiblement faire finir « l'année 2026 à 3,40% », estime ainsi le professeur d'économie Michel Mouillart.