Avril 2025 marque un tournant discret mais significatif pour le marché du crédit immobilier en France. Après des mois de baisse continue, les taux d'intérêt se stabilisent, tandis que les durées de prêt restent élevées. Ainsi, en avril, selon Crédit Logement/CSA, le taux moyen des crédits immobiliers s'établissait à 3,07%, contre 3,09% en mars. Ce léger recul intervient après une baisse plus prononcée observée au premier trimestre (environ 7 points de base par mois).

Une ultime baisse, et ensuite ?

Cette évolution s'explique par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a abaissé son taux de refinancement à 2,65% dès le 12 mars. Cette décision, combinée à la baisse du coût des ressources d'épargne, a permis aux banques d'améliorer leurs offres commerciales. Toutefois, les tensions sur les marchés obligataires et boursiers ont limité ce recul en avril, et pourraient même stoppé la baisse des taux, alors que certains établissements ont déjà fait le choix d'une stabilisation, voire d'une légère hausse, ces dernières semaines.

Du côté de la durée moyenne des prêts, la tendance reste à un niveau historiquement élevée : 249 mois (soit plus de 20 ans) en avril, contre 245 mois en mars. Cette allongement des durées permet de compenser en partie le niveau encore élevé des taux et d'étaler les mensualités pour rendre les prêts plus accessibles, voire tout simplement pour obtenir un financement de son projet.

À quoi peut-on alors s'attendre dans les prochaines semaines ? Le léger recul des taux a permis un redémarrage printanier du marché, traditionnellement porté par une hausse des projets immobiliers à cette période. Toutefois, les banques restent prudentes. Elles ciblent principalement les emprunteurs solides, dotés de revenus confortables et d'un apport personnel significatif.

De son côté, la BCE a réaffirmé en avril son intention d'alléger les taux de refinancement, ce qui pourrait encourager les banques à poursuivre leurs efforts commerciaux. Toutefois, la hausse des taux longs sur les marchés et l'incertitude économique mondiale freinent les perspectives de baisse importante. Selon l'Observatoire, les volumes de prêts pourraient donc continuer de progresser modérément, à condition que les banques assouplissent leurs critères ou que les prix immobiliers s'ajustent davantage.