Souscrire un crédit immobilier est souvent une histoire de calculs. Mais si savoir combien notre prêt va nous coûter, notamment grâce aux taux immobiliers réévalués tous les mois, il est parfois plus compliqué de savoir quel va être le coût de son assurance de prêt immobilier, condition quasi sine qua non à l'obtention de son financement. D'autant que la tarification dépend de nombreux facteurs, comme l'âge de l'emprunteur, sa santé, mais également sa situation professionnelle.

Pour rappel, votre contrat couvre différentes éventualités. Les principales garanties sont les suivantes : la garantie décès invalidité, la garantie incapacité temporaire de travail et la garantie perte d'emploi. Mais alors, quels sont les métiers les plus difficiles à assurer, et à l'inverse les professions préférées des assureurs ? MoneyVox s'est penché sur la question. Au moment de vous proposer un contrat, les assureurs vont classer votre profession en fonction du risque associé (De 0 à 3 ou de 1 à 4 en fonction de leurs grilles). L'échelon 0, ou 1, correspondant à un risque minime. À l'autre bout du spectre, les échelons les plus élevées sont réservés aux professions jugées à risques.

Une classification en fonction des risques professionnels

Mais alors, sur quels critères peut-on parler de profession risquée ? « Les catégories 1 et 2, ce sont les cadres et les non-cadres qui ont des emplois plutôt tertiaires, de service ou dans un bureau, dévoile Christophe Boiché, directeur des assurances pour le courtier Meilleurtaux. La catégorie CSP3 correspond plutôt aux artisans effectuant un travail manuel un peu difficile. Dans la catégorie 4, on retrouve des professions vraiment à risques, comme les militaires, les pompiers ou les gendarmes. »

Crédit immobilier : mentir sur votre assurance emprunteur peut vous coûter très cher

Ainsi, on retrouve en catégorie 1 des professions principalement « grégaires », comme les comptables, les informaticiens, les cadres administratifs les enseignants ou encore les notaires. La catégorie 3 comprend les artisants : bouchers, garagistes, serruriers, soudeurs... Autant de professions physiques, avec un risque accru pour la santé de l'emprunteur, et donc une sinistralité potentiellement plus élevée à assumer pour l'assureur.

Enfin, la catégorie 4 regroupe les militaires, gendarmes, pompiers, physionomistes, gardes du corps ou encore les marins pêcheurs. Des métiers considérés comme« dangereux ». Plus étonnant, on retrouve aussi dans cette catégorie les intermittents du spectacle, mais aussi les chefs d'orchestre, ou les musiciens. « La catégorie 4, c'est une catégorie fourre-tout, qui représente en règle général un tarif sur-mesure, note Christophe Boiché. C'est une catégorie pour les professions qui ont besoin d'une étude personnalisée du dossier au cas par cas. Ensuite, on peut reclasser en catégorie 2 ou 3, ou à l'inverse appliquer une majoration supérieure. »

Jusqu'à 60% de surprime en fonction des risques

Certains aspects professionels peuvent également entrer en compte : « Le port d'arme est un sujet. Il peut y avoir des exclusions qui nécessitent une étude sur mesure pour proposer un tarif. Il y a des exclusions qui sont rachetables, d'autres qui nécessitent vraiment une étude approfondie du dossier », abonde Christophe Boiché.

Quelles sont alors les différences tarifaires en fonction de la profession ? Donner des chiffres précis n'est pas aisé, car d'autres facteurs, comme l'âge, entrent en compte. Mais le surcoût peut représenter, entre la catégorie 1 et la catégorie 4, entre 40% et 60% de la prime, voire plus dans certains cas et chez certains assureurs.

Exemples de l'évolution du coût de l'assurance emprunteur en fonction du métier

CatégorieCSP1CSP4Évolution de tarif
Montant du prêt200 000 euros200 000 euros/
Durée du prêt25 ans25 ans/
Taux du prêt3,50%3,50%/
Âge de l'emprunteur35 ans35 ans/
Quotité100%100%/
ProfessionIngénieurPolicier/
FumeurNONNON/
Assureur 118,50 euros par mois, soit 5 550 euros au total38,81 euros par mois, soit 11 643 euros au total+110%
Assureur 220,25 euros par mois, soit 6 075 euros au total28,12 euros par mois, soit 8 436 euros au total+39%
Assureur 321,12 euros par mois, soit 6 336 euros au total40,78 euros par mois, soit 12 234 euros au total+93%
Assureur 421,28 euros par mois, soit 6 384 euros au total29,44 euros par mois, soit 8 832 euros au total+38%

Données : MoneyVox

Tout dépend aussi du type de contrat. « Avec des contrats mutualisés (comme ceux des groupes bancaires, NDLR), un gendarme pourra payer le même prix qu'un cadre. En revanche, chez un assureur alternatif, il pourra y avoir un questionnaire. Si le gendarme est CRS ou fait partie du GIGN, la tarification sera différente que s'il s'agit d'un gendarme administratif qui travaille dans un bureau. Ce dernier pourra par exemple être reclassé comme un cadre. En revanche, un gendarme qui fait partie du GIGN aura une tarification sur-mesure, qui nécessite une étude approfondie de l'assureur », détaille Christophe Boiché.

À l'inverse, un informaticien pourra sans doute payer moins cher en se rendant chez un assureur alternatif. « Certains contrats sont plus intéressants pour les professions moins à risques, tandis que les contrats mutualisés seront plus intéressants pour les professions à risques », conclut Christophe Boiché. En fonction de votre profession, il peut donc être intéressant de comparer plusieurs offres, et plusieurs acteurs, pour trouver le meilleur contrat.

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