C'est une première depuis 1989. Le taux de détention des crédits par les ménages s'est établi, en 2024, à 41,9%, soit « un niveau inédit, le plus bas que l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM) a constaté depuis plus de trente ans »(1).
Selon le type de crédit, les dynamiques ne sont pas les mêmes. Si le taux de détention de crédits immobiliers s'est « stabilisé » à 29,7%, celui des crédits à la consommation est descendu à 19% (contre 20,9% en 2023 et 24,9% en 2020). C'est la septième année consécutive de baisse. Ces crédits sont le plus souvent utilisés pour acquérir des biens d'équipement de la maison, une voiture ou une moto, ou bien pour effectuer des travaux d'amélioration du logement.
Diminution soutenue
En 2024, près de 13 millions de ménages détenaient des crédits : pour 7,06 millions uniquement des crédits immobiliers (22,9% de l'ensemble des ménages), pour 3,76 millions que des crédits à la consommation (12,2% des ménages) et 2,09 millions détenaient les deux types de crédits (6,8% des ménages).
Au total, depuis 2020, le nombre de ménages détenteurs de crédits a baissé de plus d'un million. Une diminution qui se fait « à un rythme soutenu et en outre plus rapide que celui constaté durant de précédentes périodes de ralentissement économique », explique l'Observatoire.
Pourtant, il note que « le rythme de l'inflation a nettement ralenti et le moral des ménages s'est nettement amélioré ». En cause, d'après l'OCM, « l'inquiétude sur la situation du marché de l'emploi » qui pèse « sur la réalisation des projets de consommation et notamment, sur l'opportunité de faire des achats importants ».
Et en 2025 ?
Quelles perspectives pour 2025 ? Malgré ce contexte morose, l'OCM note un « sentiment d'amélioration » de la situation financière et « un moral qui se redresse » chez les ménages. Selon l'OCM,« les ménages détenant des crédits ont considéré en 2024 que le poids de leurs charges de remboursement s'était allégé : ils étaient 50,7% à estimer que les charges sont supportables ou très supportables, contre 49,9% en 2023 ».
Une remontée « notable » des intentions de souscription de crédits à la consommation (3,7%) et de crédits immobiliers (3,1%) est aussi constatée. Toutefois, pour les premiers, ce taux reste au niveau moyen relevé depuis la crise sanitaire et pour les seconds, les intentions sont inférieures à la moyenne de longue période. D'autre part, la réalisation des crédits immobiliers « risque de se heurter à la réalité d'un environnement politico-économique peu facilitateur », ajoute le rapport.
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(1) L'Observatoire des crédits aux ménages (OCM) est chargé de la rédaction du rapport pour la Fédération bancaire française et l'Association française des sociétés financières Le rapport OCM se fonde sur une enquête réalisée par Kantar fin 2024 auprès d'un échantillon représentatif de 13 000 ménages, avec un taux de réponse de 72,7%.