Interrogé par le quotidien 20 Minutes sur la prévision de croissance de 0,8% de l'économie retenue par le gouvernement français, Christian Noyer juge cette hypothèse « pas improbable », ajoutant que celle-ci « dépendra de la réalisation des réformes en cours et du retour de la confiance en Europe ».

« Depuis quelques semaines, des décisions majeures sont en cours d'application comme la mise en place du MES (Mécanisme européen de stabilité), véritable pare-feu pour la zone euro, la discipline budgétaire collective avec la règle d'or, l'union bancaire pour faire converger le coût du crédit d'un pays à l'autre. Il me semble donc que les conditions d'une sortie de crise sont réunies », estime le banquier central.

Rejetant d'emblée l'éclatement de la zone euro, « une idée absurde », le gouverneur de la Banque de France estime également que, dans le contexte actuel, « nous pouvons espérer en 2013 qu'en France, nous voyions progressivement la confiance revenir et avec elle l'investissement ».

3% : « le gouvernement a raison de s'y tenir »

Pour le gouverneur, l'objectif d'un retour du déficit public à 3% du produit intérieur brut est aussi « atteignable ». « Le gouvernement a raison de s'y tenir et je n'ai pas de doute sur le fait qu'il mettra tout en ouvre pour l'atteindre », ajoute-t-il. « A titre personnel, je regrette qu'il n'ait pas été possible de faire porter plus d'efforts sur la réduction des dépenses car elles sont en général moins pénalisantes pour la croissance que les hausses d'impôts ».

Concernant les 2.500 suppressions d'emplois prévues par la Banque de France à l'horizon 2020, il indique que « près de la moitié (des) agents vont partir à la retraite ». « Nous passerons de 127 implantations à 105 et nous regrouperons certaines équipes. (..) Seules seront fermées les structures infra-départementales où la fréquentation est faible », assure-t-il.