L'essentiel
- Depuis le 1er janvier 2025, les propriétaires-bailleurs ne peuvent plus louer un logement classé G au diagnostic de performance énergétique sans effectuer des travaux de rénovation énergétiques.
- Une étude révèle que 27% des propriétaires-bailleurs préfèrent louer sans travaux, 40% envisagent de vendre leur bien et 7% prévoient de laisser leur bien inoccupé.
- Le coût des travaux et le manque d'information sont cités comme principaux obstacles à la rénovation énergétique obligatoire par la majorité des propriétaires-bailleurs.
Quand on est propriétaire bailleur, que faut-il faire avec un bien classé G au diagnostic de performance énergétique (DPE) ? Pour rappel, depuis le 1er janvier 2025, un bailleur ne peut plus louer son logement mal classé sans y effectuer au préalable des travaux de rénovation énergétique d'ampleur. L'interdiction s'applique uniquement aux nouveaux contrats de location signés à partir de 2025. Les baux en cours, quant à eux, ne sont pas concernés, tout comme les renouvellements effectués avant le 31 décembre 2024.
Pour de nombreux propriétaires, cette nouvelle interdiction donne des sueurs froides. Une part importante de bailleurs sont âgés : « 23% des propriétaires de logements classés F ou G ont plus de 80 ans », estimait Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) en décembre 2024. Lui expliquait que ceux-ci « ne vont pas s'engager dans des grands travaux de rénovation ».
Un quart des propriétaires veulent continuer à louer sans travaux
Une étude menée par le réseau immobilier Guy Hoquet semble lui donner raison. À la question « Selon vous, les propriétaires bailleurs de logements classés G vont majoritairement avoir tendance à ... », 27% des propriétaires interrogés répondent « continuer à louer sans faire de travaux de rénovation ». Et pour 40% d'entre eux, la solution est de « vendre son bien pour s'en débarasser ». Enfin, 7% estiment que le mieux est de laisser son bien inoccupé.
Des réponses qui s'expliquent de plusieurs manières. Premièrement, le coût. Pour des travaux de rénovation d'ampleur, le reste à charge pour le propriétaire, après déduction des subventions de l'Etat, est en moyenne de 20 000 euros.
Le manque d'information jouerait également un rôle. Dans la même étude de Guy Hoquet, à la question « Diriez-vous que les bailleurs connaissent les risques de mettre en location un logement classé G ? », 40% des propriétaires répondent « non, plutôt pas », quand 10% estiment ne pas du tout les connaître. Soit un propriétaire sur deux. Ils risquent une amende de 3 000 euros.
« Le marché locatif est en majorité un marché de particulier à particulier, explique Delphine Herman, directrice de l'offre, de la marque et des relations extérieures de Guy Hoquet. Il faut donc renforcer l'accompagnement de ses propriétaires bailleurs pour leur expliquer les règles mais aussi leur donner des solutions. »