Il y a une dizaine de jours, DJ Plus titrait une étude sur Thales par ce titre :
"Thales dispose de munitions pour retrouver son statut de valeur refuge"
Ils ne pensaient certainement pas être aussi vite entendus!
L'annonce faite ce week-end par la Grèce pour l'achat de 18 Rafale à la France est une excellente nouvelle pour Thales.
Pour preuve la hausse de 4,34% du cours de l'action aujourd'hui : Plus forte hausse du CAC 40.
Même si une partie sera constituée d'appareils d'occasion... Ce sont ds appareils actifs, et ils devront être remplacés par de nouveaux avions.
Dans un Rafale,
Thales fournit les équipements et l’avionique (les outils de communication, les radars, les calculateurs),
qui représentent environ le tiers de la valeur de l’avion.
Selon la version, le coût d'un appareil doit varier de 70 à 100M€. Ce qui représente de 20 à 30M€ par appareil pour les équipements fournis par Thales.
Quelques retours d'analyses sur la valeur :
Dans son étude, DJ Plus relève que
"La sanction boursière a été trop marquée par rapport au potentiel du titre".
Et d'ajouter que des sociétés bien plus exposées à la chute du trafic aérien ont été moins pénalisées par les investisseurs :
Safran s'échange à 27 fois ses bénéfices attendus pour 2021 et Airbus à 25 fois.
Thales est à seulement 12 fois ses bénéfices attendus pour 2021.
Si l'activité aéronautique civile a effectivement été lourdement pénalisée au S1 2020, celle-ci ne représente que 11% de l'activité de Thales.
DJ Plus relève que les investisseurs se sont focalisés sur la division Aérospatiale qui intègre les activités aéronautiques civiles.
La défense, qui représentait presque la moitié des revenus au S1, est en mesure de jouer un rôle de régulateur de l'activité du groupe.
Pour sa part, Citi table sur une nette reprise de l'activité de la division Défense et Sécurité avec un retour à la croissance dès le T4.
Morningstar se dit confiant dans les perspectives de cette division car Thales propose
"des produits dans des domaines en croissance, tels que la cybersécurité, les communications militaires et les capteurs numériques".
Hormis l'aéronautique, les investisseurs craignaient peut-être une baisse des dépenses militaires des grandes économies occidentales.
Le PDG de Thales avait tenté, cet été, de rassurer sur ce point en faisant remarquer que les 2 plus grands clients de Thales, la France et l'Australie, ont confirmé des budgets militaires en croissance.
Citi est convaincu que la valeur reste défensive et s'attend en conséquence à ce qu'elle bénéficie à nouveau d'une prime au fur et à mesure que les investisseurs reprendront confiance.
La valorisation actuelle du groupe offre aux investisseurs un pari à moindre coût, qualifié de "bon point d'entrée" par JPMorgan Cazenove (filiale UK de JPMorgan).
60% des analystes sondés par FactSet recommandent d'acheter le titre, alors qu'ils n'étaient que 40% il y a un an.
L'action Thales se trouve en bonne position pour regagner des altitudes boursières plus conforme à ses fondamentaux.
C'est aussi notre souhait.
Pour rappel : Thales culminait à 123€ il y a presque 2 ans, jour pour jour.
Ayant un PRU à un peu plus de 90€, j'avais renforcé Thales au tout début septembre à 66,50€ parce que je trouve que le titre est victime d'une anomalie de marché.
Un PER 2021 à 14x pour une entreprise de croissance et, qui plus est, n'est que peu endettée, relève de l'erreur de marché.
C'est ce qu'écrira DJ Plus quelques jours plus tard.
Graphique en UT 4h (j'en ai profité pour le dépoussiérer un petit peu) :
Tentative de sortie par le haut d'un triangle, dans un bon volume.
