MAJ Avril 2025 (1/1) - Le Trump Thrump (le coup de poing de Trump), ou la déclaration de la guerre commerciale par Trump.
Commençons ce reporting par un peu d'histoire, histoire de nous mettre dans le bain.
Jusqu’au bout, Wall Street aura espéré un bluff de Donald Trump sur des droits de douane massifs. Raté. La guerre commerciale est déclarée, elle risque d’avoir des conséquences majeures pour la planète.
La guerre des droits aura bien lieu. Une guerre des droits de douane qui ramène l’Amérique et le monde un siècle en arrière.
Pour rappel, il y a 100 ans :
En 1930, le président Herbert Hoover décide d’une hausse des droits de douane pour relancer l’économie du pays. Mais c’est l’effet inverse qui se produit. Les États-Unis plongent dans l’une des plus graves récessions qu’ils n’ont jamais connue.
Cette crise, combinée aux droits de douane élevés sur de nombreux produits importés aux États-Unis, plonge les Américains dans cette période que l’on appelle la Grande Dépression.
"Cette loi de 1930 a eu un impact important sur le commerce mondial pendant des années. Elle a provoqué l’effondrement du commerce mondial et contribué à transformer la récession naissante en une dépression mondiale qui a duré dix ans", souligne dans le Wall Street Journal l’historien en économie Phillip W. Magness. Une dépression mondiale qui se terminera par la seconde guerre mondiale.
Depuis début avril et l’annonce des droits de douane réciproques par Donald Trump, la volatilité est élevée sur les marchés financiers. C’est le résultat du niveau inédit d’incertitudes.
Les investisseurs sont partagés entre l’idée que la politique tarifaire va créer d’importants impacts négatifs pour l’économie mondiale, et l’espoir que l’administration Trump reviendra à une posture plus raisonnable. D’où des mouvements de marché violents à chaque annonce de potentielles négociations ou de droits de douane additionnels.
Et il y a de quoi y perdre son latin :
245% de droits de douane sur les produits chinois, licence nécessaire pour exporter les puces vers la Chine, abandon des commandes de Boeing par Pékin, exemptions possibles pour le secteur automobile, potentiels nouveaux droits de douane sur les produits pharmaceutiques, décalage de 3 mois des droits de douane qui devaient entrer en vigueur mi-avril. Les annonces s'enchainent et accentuent la nervosité et le manque de visibilité des intervenants.
La politique tarifaire de Donald Trump a créé un chaos sans précédent. Ce qui est paradoxal, c’est que celui qui promettait la dérégulation à tout va est en train de créer un enchevêtrement de règles incompréhensibles. Le chantre de la dérégulation est devenu le créateur d’une usine à gaz, faite d’exemptions, de deadlines sans cesse décalées et de négociations aux objectifs flous.
Ce newsflow trumpien est tellement prenant que
la 7ème baisse de 25 points de base décidée par la BCE ce jeudi 17 avril est passée totalement inaperçue, alors qu'en d'autres temps, elle aurait fait les gros titres de la presse économique.
Du côté des actions :
Face à l’augmentation des risques de croissance et à la volatilité accrue due aux nouveaux tarifs douaniers, les analystes de Barclays orientent leur attention vers les secteurs défensifs.
Dans cet environnement d’incertitude accrue, Barclays recommande de se concentrer sur les secteurs qui sont davantage isolés du ralentissement économique.
"Nous pensons que l’exposition domestique défensive devrait continuer à prévaloir, favorisant les Télécoms, l’Immobilier et les Services publics", ont noté les analystes.
Ces secteurs sont généralement plus résistants pendant les périodes de stress économique, car ils fournissent des services essentiels qui restent demandés même pendant les ralentissements.
Barclays souligne que des industries comme
l’Automobile, le Matériel technologique, les Biens d’équipement et la Chimie sont les plus vulnérables au choc tarifaire.
Oui mais voilà : Personne ne peut dire si la situation actuelle va persister suffisamment longtemps pour qu'une rotation d'un portefeuille soit gagnante à terme.
Sans doute, et c'est mon avis personnel, vaut-il mieux alléger des lignes gagnantes et qui sont très dépendantes de la guerre commerciale en cours, comme la Tech par exemple, et constituer des liquidités et/ou profiter d'excès baissiers sur de belles valeurs si jamais la nervosité des opérateurs donnait lieu à des forts mouvements irrationnels.
Une conséquence, parmi d'autres :
Les ports des États-Unis deviennent le théâtre d’un chaos logistique inédit entre des montagnes de stocks faits dans l'urgence par les grands groupes et la chute programmée des échanges avec le reste du monde. Outre-Atlantique, les observateurs s'attendent à un choc comparable à celui provoqué par le Covid-19.
Une nouvelle qui a de quoi inquiéter si on se rappelle que les entreprises ont été nombreuses à connaître une croissance importante au moment du Covid à cause des stocks réalisés par les entreprises. Le déstockage a ensuite pesé fortement sur ces entreprises avec une fin de déstockage qui se profile parfois seulement maintenant.
Gardez-le bien à l'esprit, une embellie dans les résultats des entreprises en ce début d'année pourrait se transformer ensuite en sous performance notable de ces entreprises et peser lourdement sur leur cours de bourse.
Quelques résultats récents d'entreprises détenues en portefeuille :
Eli Lilly +14,68 % : Le géant pharmaceutique a présenté les résultats de son comprimé expérimental, l’orforglipron. Les patients en surpoids et atteints de diabète de type 2 ont perdu près de 8% de leur poids et leur glycémie a baissé. Le traitement se distingue par sa forme orale, contrairement aux autres, notamment ceux de Novo Nordisk, qui sont injectables.
Sartorius +12,66 % : Après 3 années consécutives de baisse en bourse à cause du phénomène de déstockage, le groupe renoue avec une publication dynamique au 1er trimestre 2025, qui se solde par une croissance de 10,4%, pour une amélioration assez substantielle des marges. Le groupe, qui n'avait pas fixé d'objectifs en début d'année, a précisé ses ambitions, jugées favorables par le marché
Netflix +5,96 % : Le géant du streaming a dépassé les attentes des analystes au premier trimestre. Certains analystes estiment que Netflix serait peu impacté en cas de ralentissement économique. Selon Oppenheimer, le géant du streaming est peu exposé aux risques commerciaux et pourrait même bénéficier d'une conjoncture qui se dégrade, car les consommateurs ont tendance à rester plus souvent chez eux.
Nvidia -8,51 % : La firme de San José a annoncé le 16 avril être soumise à de nouvelles restrictions américaines sur ses exportations vers la Chine. Nvidia évalue l’impact de ces mesures à 5,5Mds$. Le titre, ainsi que tout le secteur, a été lourdement pénalisé.
LVMH -7,4 % : Les résultats du numéro un mondial du luxe ont déçu les investisseurs. Le segment mode et maroquinerie, qui représente la moitié du chiffre d’affaires, est en repli de 5%. La demande est toujours faible en Asie, où les ventes sont en repli de 11%.
ASML -2,27 % : Double coup dur pour le spécialiste néerlandais des machines lithographiques. D’une part, les nouvelles restrictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine ont pesé sur l’ensemble du secteur. D’autre part, le groupe a publié des résultats trimestriels décevants avec seulement 3,9Mds€ de commandes, bien en deçà des 4,89 milliards attendus.
Du côté de mes portefeuilles :
Comme je l'ai écrit plus haut au sujet des secteurs exposés aux droits de douanes, la Tech notamment, je deviens prudent sur
NVidia en allégeant la ligne.
- 44 actions ont été vendues depuis 1 mois dans une fourchette 100/110$.
- Idem sur
Microsoft avec la vente de 3 actions.
- J'ai allégé à la marge des actions qui pourraient souffrir d'un ralentissement économique aux Etats-Unis :
1 action vendue sur
Axon et Parker-Hannifin
- J'ai également allégé
Chipotle Mexican Grill (34 actions vendues sur 200 détenues le mois dernier), qui pourrait être pénalisé par une activité américaine défaillante ces prochains mois.
- J'ai profité de la bonne tenue de
Redcare Pharmacy pour prendre une rapide et belle PV. Les 13 actions ont été vendues à 137€.
A l'inverse :
- J'ai renforcé
Allianz,
- J'ai renforcé
Netflix d'une action = 2 actions en tout.
- J'ai profité d'une petite faiblesse sur
Berkshire Hathaway pour constituer une nouvelle ligne avec 2 actions acquises à 482$.
- J'ai commencé à reconstituer 2 lignes sur la défense :
Thalès et Dassault Aviation.
Thalès cartonne avec son
nouveau radar de défense anti-aérienne Ground Fire (GF) 300 [lien réservé abonné] et
Dassault Aviation pourrait profiter du contexte de retrait US pour augmenter ses ventes de Rafale.
- J'ai aussi commencé à reconstituer une ligne sur
TotalEnergies avec son passage sous les 50€. 40 actions achetées à des cours compris entre 48 et 49€.
Le poste liquidité a pris quelques rondeurs et se monte à 15610€
Les bons élèves de la classe… Peu nombreux :
Orange +6,25% sur le mois (valeur défensive et 4ème meilleure perf YTD du CAC40... Qui l'eût cru il y a encore peu ?)
Rheinmetall +9,58%
Costco +11%
BAE Systems +4,38%
Netflix +1,41%
Et les mauvais élèves, hélas, nombreux :
Hermès -8,81%
NVidia -14,43%
ASML -16,10%
Schneider Electric -13,38%
Dassault Systèmes -16,10%
etc.......
Le portefeuille au 19/04/2025 : valorisation 303 759€ (contre 315 923€ le mois dernier, et 334 502€ en février), soit -0,99% YTD
