Youp a dit:
Bonjour @Youp,
Youp a dit:
J'ai noté votre interet (justifié) pour Cameco et Eli Lilly.
Par contre, en regardant les 2 sociétés, je vois que dejà leur PER est déjà super haut (> 60 et > 80) et cette situation me laisse penser qu'il est peut être déjà "trop tard" pour rentrer ?
J'ai aussi lu que il ne faiut pas faire une fixation trop forte sur le PER et au risque de rater de belles opportunités.. mais des PER > 50 me posent initialement question
Un PER de 50 sur une "utilities", les entreprises offrant un service au citoyen, style EDF, Engie ou Veolia, serait une anomalie de marché parce que ces entreprises s'activent sur des marchés matures et leur croissance est très faible.
Pour nos 2 valeurs, Cameco et surtout Eli Lilly, on se frotte à des
entreprises en hyper croissance qui dépassent même nombre de valeurs de croissance, comme les valeurs de la Tech par exemple.
Si je regarde les données affichées sur zonebourse :
Eli Lilly a en 2023 un PER de 98x.... Enorme, et déraisonnable de prime abord.
Regardons les prévisions : PER/2 en 2024 à 48x et 36x en 2025.
Cameco : 67,5x en 2023. Le PER tombe à 26,5x en 2024 et remonte à 38x en 2025.
Cette diminution rapide du PER tient au fait que ces 2 entreprises sont sur des marchés appelés à croître fortement ces prochaines années.
Pour Eli Lilly (et son concurrent européen Novo Nordisk), il s'agit d'un nouveau traitement efficace contre le diabète et qui trouve un prolongement tout aussi efficace dans le traitement de l'obésité.
Et là, on n'est pas dans une maladie orpheline :
Selon les statistiques de l'OMS, une personne sur 10 dans le monde serait atteinte du diabète.
Concernant l'obésité, près d’un milliard de personne dans le monde seraient concernées par l'obésité.
2 marchés qui se montent à des centaines de milliards de dollars et sur lesquels les 2 entreprises citées, Eli Lilly et Novo Nordisk, ont une longueur d'avance et qui devraient se partager 90% du marché.
Seigerman, analyste chez BMO, termine une étude récente sur Eli Lilly par cette phrase "
Attachez votre ceinture", avec une note de surperformance et un objectif de 710 $ par action sur LLY.
La phase de conso qui est en cours actuellement offre peut-être un point d'entrée sur le titre.
Evidemment, je n'en fais pas pour autant un conseil d'achat.
Ce qui est enthousiasmant sur Eli Lilly, à mon avis, est non seulement son traitement diabète/obésité, mais les autres molécules dans les tuyaux, avec notamment un traitement contre Alzheimer qui devrait être approuvé prochainement aux Etats-Unis.
Pour Cameco, et dans un autre domaine, la situation s'apparente un peu à celle de LLY.
Il ne vous a pas échappé que le nucléaire jouit d'un regain d'intérêt sur la planète parce que les décideurs se sont rendu-compte qu'il ne sera pas possible de décarboner la planète sans passer par le nucléaire.
"Les scénarios de décarbonation des grandes institutions montrent la nécessité, en complément des énergies
solaire et éolienne, d’une contribution accrue du nucléaire, correspondant à un doublement, voire à un triplement de la production d’ici à 2050."
C'est l'appel en ce sens fait lors de la dernière COP.
En Europe, 15 pays se sont rassemblés et annoncé en mai 2023 un objectif de 150 GW de nucléaire en 2050, soit la construction de 30 à 45 nouveaux réacteurs.
Tout ceci est bien beau, mais il faut du combustible... Or, la géopolitique s'invite à la table du nucléaire.
Kazakhstan, Niger et Russie sont les 3ème, 4ème et 7ème producteurs d'uranium au monde.
La Russie alimente un front anti-occidental au Niger et le Kazakhstan, même s'il est indépendant, est géographiquement si proche de la Russie, qu'un scénario du type Ukraine n'est pas à écarter.
Pendant ce temps-là, la recherche de nouveaux gisements d'uranium est au point mort depuis l'accident de la centrale de Fukushima en mars 2011.
Selon John Ciampaglia, PDG de Sprott Asset Management, spécialisé dans les métaux précieux et les actifs réels, l'écart croissant entre l'offre et la demande continuera à faire grimper les prix de l'uranium.
On peut raisonnablement dire que Cameco bénéficie d'une solide position sur le marché de l'uranium. L'entreprise exploite des mines au Canada et va bénéficier d’importants vents favorables à la croissance séculaire à long terme avec d'importants besoins en combustible à horizon 2050.
Cameco ambitionne de fournir un service complet sur le cycle des centrales nucléaires, allant de l'extraction du minerai, à l'enrichissement du combustible et à la construction de centrales.
C'est pour aller dans ce sens que Cameco (CCJ) et Brookfield Renewable (BEP) ont formé un partenariat stratégique en octobre 2022 pour acheter Westinghouse pour 7,9 Mds$.
Dernièrement, et pour sortir de la dépendance envers la Russie, des pays de l’Est, comme la République tchèque et la Bulgarie, ont annoncé de nouveaux accords dans le nucléaire avec l’Américain Westinghouse et le Français Framatome.
Evidemment, l'avenir peut sembler rose pour Cameco, mais son cours de bourse reste très dépendant de celui de l'uranium, comme le montre ce graphique (cours de l'uranium en bleu et Cameco en mauve).
J'ai investi dans Cameco parce que le chemin semble bien balisé pour les 30 années à venir et que cette entreprise nous dispense d'une dépendance russe dont on a vu ce à quoi elle pouvait nous exposer avec l'épisode récent du gaz russe.
Pour autant, si ma ligne LLY totalise plus de 9000€... Celle sur Cameco ne dépasse pas les 1000€.
Toutes les considérations faites sur ces 2 entreprises me laissent penser que le risque boursier est bien plus grand sur l'une que sur l'autre. D'où la différence d'engagement de ma part sur chacune des 2 actions.
