moietmoi a dit:
Quand au chevelu.
Lorsqu'il a dit : mutant, variant, le premier ministre est intervenu en disant; pas de mutation, alors qu'il y en avaient de significatives.
Lorsqu'il a dit: autre épidémie, ils ont tous rigolé, pour maintenant parler d'épidémie dans l'épidémie.
Lorsqu'il disait séquençage de masse,on lui disait, à quoi ća sert ?( Ils en ont réalisé les 4/5 ème de la totalité Française 3500.)
Sur la pertinence des thérapeutiques, je ne suis pas médecin.
Ah là là, le chevelu.
Une petite mise au point tout de même s'impose, je pense, car le chevelu est vraiment très malin.
Le virus a muté plus de 13000 fois depuis le premier séquençage décrit par les chinois. Donc, ce n'est pas un scoop.
Quand il a dit : "il n'y aura pas de 2ème vague" (et on sait aujourd'hui qu'elle a bien eu lieu), il a rectifié le tir a posteriori si je puis dire, en disant qu'il n'y avait pas eu de 2ème vague, sous entendu
avec le virus original.
Ha ha, ha, très drôle.
Si je devais schématiser son argument, c'est comme si on disait qu'une personne atteinte d'un cancer n'est plus la même personne.
En réalité, dit comme ça pour un virus, il a raison sur le fond, mais
c'est un faux message pour la population : la 2ème vague a bien eu lieu avec déjà un virus largement muté, mais à l'époque ces mutations étaient non significatives, comme c'est le cas de beaucoup d'autres coronavirus.
Ces faux messages, il en a fait son pain quotidien depuis le début.
En revanche, sur le séquençage, il a parfaitement raison, il fallait en faire régulièrement depuis le début, sur un échantillonnage de tous les laboratoires.
Le problème, c'est que ce sont des techniques qui coûtent très cher, et qu'actuellement hormis l'IHU, seuls quelques CHU et les Centre Nationaux de Référence pouvaient les faire, et ils étaient incapable d'absorber toutes les demandes de séquençage qu'il aurait fallu faire.
C'est évidemment une histoire d'investissement (d'argent quoi!) qui fait défaut de la part des pouvoirs publics pour la recherche car ces techniques sont essentiellement utilisées dans ce cadre.
Cela fait 5 ou 6 ans que mon CHU est équipé d'un séquenceur haut-débit, mais il fallu en acheter d'autres pour pouvoir garder un diagnostic "de haut niveau" pour les patients non COVID et assurer le séquençage des patients COVID.
Ce n'est pas du tout la même situation en Angleterre ou aux US qui n'ont pas lésiné sur ces séquenceurs et qui en font énormément, mais visiblement, ils ont des financements que nous n'avons pas en France (no comment).
Je ne parle même pas des laboratoires privés qui ne sont quasiment pas équipés, ou alors ils se comptent sur les doigts d'une main sur tout le territoire, incapable eux aussi d'absorber une telle demande.
C'est d'ailleurs ces résultats de séquences qu'attendent Véran et Macron pour savoir à quel niveau se situe le variant britannique/sud-africain/brésilien en France.
Je crois que notre hôpital a envoyé les données aujourd'hui.
Et en fonction de l'ensemble des résultats, les mesures du confinement à venir seront décidées je pense.
Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que le virus a muté de façon significative puisqu'il est devenu plus transmissible. Plus de personnes sont donc contaminées, et de ce fait, la mortalité augmente mécaniquement.
C'est une première dans le monde des coronavirus, mais il faut dire que c'est le premier qui a diffusé sur toute la planète.
Il est maintenant presque démontré que ce virus s'est adapté à son environnement qu'il a rencontré chez les patients qui ont déjà fait une première infection (sans forcément des symptômes) : il a rencontré les anticorps naturellement produits, ainsi que les lymphocytes T mémoires (ceux qui se réactivent plus ou moins bien quand le même agent pathogène revient).
Compte tenu du taux de réplication virale très élevé, au cours de cette réplication intensive, une seule "erreur" lui a été favorable, il est devenu plus transmissible.
Ce phénomène est d'autant plus favorisé par la présence d'anticorps en faible quantité (ce qui est observé au bout de quelques mois après une infection par ce virus) ou moins efficaces parce que le virus a muté sur d'autres régions non significatives au plan clinique.
Ce phénomène est connu depuis des années parmi les agents infectieux et décrit pour le VIH quand le traitement est mal pris, avec les bactéries pour une antibiothérapie trop courte ou mal adaptée.
Donc pas de scoop là non plus, le chevelu n'a rien "découvert", ça fait des années qu'on le sait.
La base de compréhension est simplement Darwiniste : l'agent infectieux mute dans tous les sens, jusqu'à ce que le gagnant émerge.
C'est pourquoi il faut vacciner vite, très vite même, et là, on est en train de s'enliser grave, car le premier risque d'une vaccination trop lente, si le virus continue de circuler beaucoup, c'est qu'il finisse par s'adapter au vaccin.
Dans toutes les épidémies, il faut vacciner massivement et rapidement, de façon à faire diminuer la circulation du virus, et donc son taux de réplication dans la population, et donc les mutations.
Là, on est très mal barrés, je vous l'dis.