Jurisprudence
Contributeur régulier
UN GRAND MERCI À MONEYVOX ! Je viens à l'instant d'être nommé Posteur confirmé

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Jurisprudence a dit:Mon cher Lexicus,
Dans votre précédent post, vous évoquez un arrêt de la Cour de cassation du 17 juin 2015, pour illustrer vos propos.
Mais dans le débat qui vient de s'ouvrir, vous oubliez un arrêt majeur qui a été rendu le même jour par la Haute Cour.
Il ressort de cet arrêt, qui s'est précisément penché sur la clause 360 abusive au contrat, que la Cour de Cassation s’est placée sur un terrain juridique et non mathématiques, en sanctionnant non pas une erreur de taux, mais une pratique opaque des banques qui ne permet pas aux emprunteurs consommateurs de connaître avec précision le coût du crédit et de comparer en pleine connaissance les différentes offres.
En effet, l’interdiction du diviseur 360 a pour objectif de protéger l’intégrité du consentement du consommateur.
Je vous joins une excellent analyse d'un professionnel du droit.
Une élévation ça s’arrose non ?Jurisprudence a dit:UN GRAND MERCI À MONEYVOX ! Je viens à l'instant d'être nommé Posteur confirmé![]()
Lexicus a dit:Oui, je connais cet arrêt, qui est largement cité dans ce contentieux.
Il me semblait plus opportun de parler de l'autre arrêt du 17 juin 2015 qui a mon sens tout autant d'intérêts, sinon plus, car il apporte une précision majeure "une clause abusive doit être déclarée nulle, indépendamment de son application réelle"
"Indépendamment de son application réelle" est l'expression importante de cet arrêt qui est méconnu du grand public, et qui mérite à mon sens d'être porté à la connaissance des emprunteurs, ou avocats d'emprunteurs.
GUENOUM a dit:Une élévation ça s’arrose non ?![]()
A minima !Jurisprudence a dit:Oui, avec du Whisky écossais !![]()
Bonjour @Jurisprudence et merci d'admettre que ces deux notions de "justice" et "d'équité" peuvent se retrouver dans une décision de justice au fond.Jurisprudence a dit:Bonjour agra07,
Je suis bien évidemment d'accord sur la notion de “Justice et d'équité“, et c'est du reste pour cela qu'il y a des juges : ils analysent les faits, vérifient l'application du Droit, écoutent les arguments des parties, pèsent le pour et le contre, et essaient de prendre la bonne décision, sans oublier qu'ils ont à statuer en équité. C'est là leur métier et leur devoir.
Aucun souci avec tout cela.
Je vous suis partiellement sur ce point.Mais ce que voulais expliquer, à vous comme à nos lecteurs, c'est que lorsqu'il est question de nullité (ou d'annulation d'une clause), le juge n'a plus aucune marge de manœuvre. Le contrat étant annulé (ou partiellement annulé), les parties sont replacées là où elles se trouvaient au moment où le contrat a été conclu.
Je ne suis pas d'accord sur ce point. L'article 1907 du code civil (que j'ai eu l'occasion d'appliquer à de nombreuses reprises dans un contexte très différent), ne dit pas ce que vous écrivez.Si c'est la stipulation de la clause d'intérêt contractuel qui est déclarée nulle, par LE SEUL EFFET DE LA LOI, ici en l'occurrence l'article 1907 du Code civil, c'est l'intérêt au taux légal qui va prendre la relève et se substituer à l'intérêt contractuel initial.
agra07 a dit:Bonjour @Jurisprudence et merci d'admettre que ces deux notions de "justice" et "d'équité" peuvent se retrouver dans une décision de justice au fond.
Je vous suis partiellement sur ce point.
Je ne suis pas d'accord sur ce point. L'article 1907 du code civil (que j'ai eu l'occasion d'appliquer à de nombreuses reprises dans un contexte très différent), ne dit pas ce que vous écrivez.
Il dit en substance que le taux est légal ou conventionnel et doit être fixé par écrit (sauf erreur) mais il ne dit pas que lorsque le calcul des intérêts conventionnels est entaché d'erreur (en l'occurrence modique en général) et donc que le taux conventionnel n'est pas tout à fait respecté (à la nième décimale), il faille le remplacer par le taux légal.
C'est une certaine jurisprudence qui en a décidé ainsi et ce que la jurisprudence a créé, la jurisprudence peut le changer.
Au tout début de ces discussions, surpris par ces décisions de justice que pour ma part je considérais inadaptées, j'avais posé la question du fondement juridique d'une telle substitution "automatique": je n'avais obtenu aucune réponse.
Bonjour @Lexicus ,Lexicus a dit:Bonjour,
Je ne vois pas comment l'emprunteur s'enrichit.
Sa dette est certes diminuée par l'effet de la sanction, mais de là à dire qu'il s'enrichit, je ne suis pas d'accord.
Lorsqu'il y a faute préjudiciable, personne sur ce forum, à ma connaissance, n'a soutenu que la sanction devait être "calée au strict montant du préjudice".Quand à la sanction calée au strict montant du préjudice, nous en avons plus que largement débattu.
Entièrement d'accord lorsque la faute est préjudiciable.L'exigence d'une sanction dissuasive dictée par la CJUE impose qu'elle soit supérieure au montant du préjudice, et ce pour éviter toute récidive.
Le diable se cache dans les détails.Jurisprudence a dit:Le propre d'une clause abusive est précisément “d'être abusive“, c'est-à-dire de générer une situation, lorsqu'elle est appliquée, qui crée un déséquilibre significatif au détriment du consommateur profane qui n'a pas la science pour comprendre ladite clause.
Voilà qui est réparé:Lexicus a dit:Votre lecture de l'article 1907 du code civil est restrictive. Vous vous arrêtez au premier alinéa....
Euh, la physique est quantique, les cantiques ne concernent que les chants chrétiens, et le droit n'est pas affaire de foi même si ça tourne un peu à une obsession du même ordre, iciLexicus a dit:Si l'un parle de météo et l'autre de physique cantique, on va pas s'en sortir
Friedrich a dit:Euh, la physique est quantique, les cantiques ne concernent que les chants chrétiens, et le droit n'est pas affaire de foi même si ça tourne un peu à une obsession du même ordre, ici![]()
Aristide a dit:J'ai trouvé; il y avait un décalage dans le rang des échéances.
Votre calcul est donc bon.
Mais sur le fond du sujet, le fait de décaler des mises à disposition de fonds, qu'il y ait ou pas réduction de la durée du prêt, augmente systématiquement le TAEG qui devient supérieur à celui de l'offre et à celui du contrat authentique ainsi que vous pouvez le constater dans les simulations jointes.
A mon avis un calcul "lombard" ou "exact/360" ne peut absolument pas être décelé /prouvé par un recalcul du TAEG après passage en amortissement.
Cdt
Merci, il me semble que j'avais vu cet arrêt dans un post de Jurisprudence, il statuait je crois sur un prêt relais pour lequel les intérêts étaient payés en une seule fois, et dans ces conditions un calcul lombard impacte fortement le TEG dont le calcul fait intervenir la durée de l'année civile. J'en profite pour réagir au post d'Aristide, le fait de décaler des mises à disposition de fonds, qu'il y ait ou pas réduction de la durée du prêt, n'augmente à mon avis le TEG que si la prime d'assurance est constante ; dans les exemples donnés par Aristide, où il n'y a pas d'assurance, le TEG est plutôt tiré à la baisse par un déblocage échelonné. Pour ne pas quitter ce sujet, j'ai travaillé tout dimanche sur un cas pratique qu'on m'a soumis, je cherche à approfondir la question de savoir dans quelle mesure le calcul lombard des intérêts intercalaires peut rendre inexact le TEG réel de l’opération. Je sens que je vais devoir faire appel aux sachants du forum pour déterminer la bonne méthode de calcul.Lexicus a dit:Bonjour Aristide et Membre39498,
Dans un arrêt du 25 février 2016, la Cour d’Appel de Paris a sanctionné le décalage entre la date de déblocage des fond et le calcul des intérêts conventionnes par la substitution du taux conventionnel au taux légal :
« Considérant qu'il est manifeste qu'il existe des incohérences entre les informations données sur les intérêts en matière d'intérêts conventionnels, et un décalage entre la date de déblocage des fonds et le calcul des intérêts conventionnels, ce qui a nécessairement une incidence sur l'exactitude du TEG annoncé à l'emprunteur ; […] Considérant en définitive que le jugement déféré sera confirmé en ce qu'il a dit que le taux légal devait être substitué au taux conventionnel depuis la date de souscription des prêts et que le CRÉDIT AGRICOLE devait restituer l'éventuel trop perçu au titre des intérêts ;
Cour d’Appel de Paris - 25 février 2016 - RG N° 14/16846
Bonne journée à vous
Membre39498 a dit:Merci, il me semble que j'avais vu cet arrêt dans un post de Jurisprudence, il statuait je crois sur un prêt relais pour lequel les intérêts étaient payés en une seule fois, et dans ces conditions un calcul lombard impacte fortement le TEG dont le calcul fait intervenir la durée de l'année civile. J'en profite pour réagir au post d'Aristide, le fait de décaler des mises à disposition de fonds, qu'il y ait ou pas réduction de la durée du prêt, n'augmente à mon avis le TEG que si la prime d'assurance est constante ; dans les exemples donnés par Aristide, où il n'y a pas d'assurance, le TEG est plutôt tiré à la baisse par un déblocage échelonné. Pour ne pas quitter ce sujet, j'ai travaillé tout dimanche sur un cas pratique qu'on m'a soumis, je cherche à approfondir la question de savoir dans quelle mesure le calcul lombard des intérêts intercalaires peut rendre inexact le TEG réel de l’opération. Je sens que je vais devoir faire appel aux sachants du forum pour déterminer la bonne méthode de calcul.
Le cas sur lequel je travaille est un peu plus compliqué, car il y a quatre déblocages sur 6 mois et paiement chaque mois d'intérêts intercalaires (calculés en exact/360), puis 215 mensualités d'un certain montant, 59 d'un autre, et une dernière légèrement différente. L'équation générale conforme aux décrets TEG est donc compliquée ; l'avis d'Aristide notamment sera le bienvenu ! Je rêve d'un applicatif dans lequel il suffirait d'entrer les données...Lexicus a dit:Membre39498,
Pour ne rien vous cacher, je me suis attardé à faire ces calculs pour un prêt consommation pour lequel l'assurance est facultative.
Il y avait dans mon cas un décalage de 4 jours entre le point de départ de calcul des intérêts et la mise à disposition des fonds.
Cela impactait le TAEG mais dans une proportion inférieure à la 1ere décimale.
J'ai cité l'arrêt du 25 février 2016 de la Cour d'appel de Paris dans mes conclusions, sans produire de calculs. J'ai obtenu la déchéance totale du droit aux intérêts mais sur la base d'autres moyens.
Je peux vous donner plus de détails sur ce point si vous le souhaitez.
Bonne journée à vous
Membre39498 a dit:Le cas sur lequel je travaille est un peu plus compliqué, car il y a quatre déblocages sur 6 mois et paiement chaque mois d'intérêts intercalaires (calculés en exact/360), puis 215 mensualités d'un certain montant, 59 d'un autre, et une dernière légèrement différente. L'équation générale conforme aux décrets TEG est donc compliquée ; l'avis d'Aristide notamment sera le bienvenu ! Je rêve d'un applicatif dans lequel il suffirait d'entrer les données...
Membre39498 a dit:Merci, il me semble que j'avais vu cet arrêt dans un post de Jurisprudence, il statuait je crois sur un prêt relais pour lequel les intérêts étaient payés en une seule fois, et dans ces conditions un calcul lombard impacte fortement le TEG dont le calcul fait intervenir la durée de l'année civile. J'en profite pour réagir au post d'Aristide, le fait de décaler des mises à disposition de fonds, qu'il y ait ou pas réduction de la durée du prêt, n'augmente à mon avis le TEG que si la prime d'assurance est constante ; dans les exemples donnés par Aristide, où il n'y a pas d'assurance, le TEG est plutôt tiré à la baisse par un déblocage échelonné. Pour ne pas quitter ce sujet, j'ai travaillé tout dimanche sur un cas pratique qu'on m'a soumis, je cherche à approfondir la question de savoir dans quelle mesure le calcul lombard des intérêts intercalaires peut rendre inexact le TEG réel de l’opération. Je sens que je vais devoir faire appel aux sachants du forum pour déterminer la bonne méthode de calcul.