tu parles de
la justification des dépenses de santé d'un côté et de
l'efficacité des dépenses d'éducation d'un autre!
C'est une méthode de discours très efficace pour démontrer son point de vue mais, si je puis me permettre, pas très honnête.
Faisons l'inverse juste pour voire :
1) Depuis 20ans les dépenses de santé en antibiotiques et antidépresseurs n'arrêtent pas d'augmenter et pourtant les gens sont toujours aussi malade et de plus en plus déprimés et il y a de plus en plus de cancers.
2) Les enfants sont le bien le plus cher de l'humanité, aucune dépense n'est vraiment déraisonnable pour faire d'eux des êtres responsables et instruits. La connaissance leur permettra de ne pas reproduire les erreurs du passé et de vivre de mieux en mieux de générations en générations.
Je ne pensais pas en arriver la en partant des FCPI et en m'excusant
pour les autres lecteurs (s'il y en a
) mais :
Enseignant dans le milieu médical, j'imagine que tu as eu à faire de la revue de littérature scientifique et que tu appliques les principes de la médecine basée sur les faits "evidence based medicine" pour l'international!
Quand tu souhaites démontrer la causalité entre un acte et une conséquence tu dois essayer d'éliminer tous les biais et facteurs externes de ton essai (d'où les échantillons randomisés de patients, les tests en double aveugle etc...).
Rapporter le niveau d'éducation et de culture G des bacheliers modernes aux plus anciens au seul cout de l'éducation n'est pas valable dans le sens ou une myriade d'autres facteurs entrent en jeu (respect des adultes en baisse, de plus en plus de télévision et de moins en moins de lecture, laxisme éducatif en hausse, développement du star system et apologie de la "réussite" éclair et facile, marchandisation au sens large des enfants et adolescents ...).
Dire que comme on met plus d'argent et que l'éducation ne s'améliore pas autant ne rien donner c'est donc ce que j'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain. En plus il faut se méfier des idées reçues (mon cartésianisme primitif me ramène toujours aux chiffres) car
une rapide recherche [lien réservé abonné] m'apprends que si les dépenses d'éducation sont passées de 71 à 129 milliards d'euros constants entre 1980 et 2008, cela représente une évolution en part de PIB de 6,4 à 6,6%. Je ne suis pas sur qu'on puisse vraiment parler d'explosion alors que dans le même temps le nombre d'étudiants du supérieur (les plus chers) a fortement augmenté.
De la même façon on ne peux rapporter le niveau de santé des habitants directement aux dépenses de sante, énormément d'autres facteurs entrent en jeu (consommation de tabac et d'alcool, hygiène alimentaire, sédentarité ...)
Tout ca pour dire que tu t'es construit ton avis (et tu le partages effectivement largement, ce qui ne le rend pas pour autant plus valable qu'un autre) et que le système actuel te permet d'en appliquer les préceptes en défiscalisant les revenus qui proviennent des impôts des autres qui ne peuvent heureusement faire de même.
Utiliser le système pour rendre sa vie plus confortable est une fois de plus normal, rien à redire.
Faire du contorsionnisme moral pour le justifier ... je reste sceptique
