moietmoi a dit:
justement ils confinent car ils sont globalement à 90% des lits de réa occupés et plus à certains endroits; cqfd
Je crois qu'il faut un peu nuancer cet aspect de "moyens sanitaires".
Comme je l'ai dit plus avant, cela fait longtemps que les soignants alertent sur le situation de l'hôpital public, et ce bien avant la pandémie.
Mais je pense qu'utiliser l'épidémie pour justifier une explosion des moyens sanitaires
dédiés à un seul aspect de la médecine reste une mauvaise raison.
L'épidémie n'a fait que mettre en évidence un manque, comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs.
On voit bien partout dans les autres pays (sauf ceux qui ont appliqué des mesures quasi-dictatoriales), la capacité des lits de réa ou plus simplement d'hospitalisation est atteinte, et le confinement devient la seule solution.
Augmenter les capacités sanitaires oui, mais pas n'importe comment : on le voit depuis plusieurs mois et partout dans le monde, les cas augmentent bien plus vite, et dans des proportions non mesurables, que les capacités sanitaires. Et on va jusqu'où? Doit-on mettre une limite?
Si on doit reprendre activité économique normale, on pourra porter les masques et respecter les mesures barrières, il arrive un moment où seul le confinement permet de baisser le nombre de cas car notre vie est ainsi faites d'interactions entre les gens.
Ceci n'est pas nouveau, toutes les grandes épidémies se déroulent ainsi, et on n'a jamais trouvé d'autres moyens que le confinement pour casser les courbes de contamination.
Il faut dire que les épidémies n'arrivent pas tous les jours, et que pour les agents infectieux extrêmement contagieux, on n'a pas de solutions.
Je vais même être cynique, mais les épidémies qui durent le moins longtemps sont celles dont les agents infectieux sont très contagieux et mortels à tous les coups. L'agent infectieux se retrouve ainsi sans hôte, et l'épidémie s'arrête faute de patients.
Alors, imaginons l'hypothèse où les capacités sanitaires ne sont plus un facteur limitant. Donc nous vivons normalement, avec les gestes barrières qui sont plutôt respectés, et le nombre de cas augmente. Le nombre de morts aussi. Et que fait-on de tous les "survivants" qui se retrouvent avec les effets à long terme de la maladie? Dans beaucoup d'hôpitaux, des consultations post-COVID ont été créées car beaucoup de patients guéris ressentent à distance de l'infection (6 à 8 mois) un essoufflement anormal, des raideurs musculaires, une fatigue chronique sans parler du goût ou de l'odorat qui n'est pas revenu, ou revenu "pas comme avant".
Pour l'instant on en parle peu, mais c'est un sujet qui va évidemment poser question dans quelques temps.
La meilleure façon d'enrayer les épidémies, c'est de ne pas tomber malade. Une lapalissade sans doute, mais parfois il est bon de rappeler l'essentiel.