Au travers de
Bureaucracy and Representative Government (1971), Niskanen s’est penché sur la question des bureaucrates au sein de la fonction publique. Il avance que les chefs de service et managers sont à la recherche de
pouvoir, de réputation, de patronage et de possibilités d’accroissement de leur bureau ou de leur service. Il précise par ailleurs que même les managers avec un faible intéressement pour la rémunération et avec une motivation d’intérêt public sont concernés par ce phénomène.
Autrement dit, le but recherché par ces derniers serait d’accroître la taille de leur bureau, sans se soucier de l’optimum social et de son efficacité. Ces motivations personnelles menacent ainsi l’efficience des pouvoirs publics.
Face à cela, l’auteur soumet plusieurs solutions telles que :
- décentraliser les services publics ;
- amorcer une certaine compétitivité entre les services ;
- modifier les modes d’incitation des managers.
Néanmoins, cette approche a rapidement suscité des critiques.
Peter Self, au travers d’une analyse empirique, explique que la rémunération des managers et des chefs de bureau n’est pas nécessairement liée à leur budget et à la taille de leur service.
En outre, Dunleavy (1991) avance que les chefs de bureaux ne souhaitent pas forcément augmenter la taille de leur service, mais plutôt contrôler
une « élite », c’est-à-dire un service restreint mais proche du processus décisionnel.
Gordon Tullock développe une autre approche du bureaucrate. Il analyse le comportement d’un bureaucrate ambitieux, désireux d’obtenir une promotion. La suite de sa carrière dépendant surtout de ses responsables, celui-ci se gardera de partager les informations compromettantes pour ne partager que les bonnes. Ce comportement, élargi à l’ensemble de la fonction publique, freine l’adaptation à des changements rapides et son développement.