Lexicus a dit:
Naturellement, on compare les TEG de plusieurs offres sur une même durée.
Pour le reste, j'aimerais comprendre pourquoi certains établissements expriment un TEG intégrant les frais de la période de préfinancement et d'autres non.
Si l'on compare les offres, si une banque exprime un TEG avec frais intercalaires et l'autre non, on va se retrouver bien embêté, le TEG le plus bas sera celui qui représente le coût de crédit le plus cher. Comme je cherche à payer moins, je choisis l'établissement qui propose un TEG plus fort mais avec un coût de crédit moindre....sans savoir que les frais intercalaires ne sont pas dans le coût total affiché.
Dans l'exemple précis, le TEG n'a aucune valeur comparative, et le coût du crédit ne veut rien dire. Et l'établissement de crédit qui a finalement joué le jeu n'a pas emporté le contrat.
Moralité : chacun fait ses règles à sa propre façon, et le client n'a qu'à bien choisir!
Si la période de préfinancement est incluse dans la durée du crédit, en général sous la forme d'un différé d'amortissement, normal que ce soit intégré sur sa durée contractuelle. Dans ce cas, le calcul est fait comme si 100 % du prêt était versé.
Quand cette période vient en complément de la durée d'amortissement, qu'elle lui est extérieure, difficile d'intégrer des éléments inconnus par avance, à la date de calcul du TEG qui est en général celle de l'émission de l'offre de prêt, dont l'acceptation conditionne la signature de l'acte et donc le premier versement des fonds au plus tôt un à deux mois après.
Chacun ne fait pas ses règles mais tout le monde se plie à des règles dont certaines, comme le TEG, ont été dévoyées du contexte d'origine.
Pour des raisons qui m'échappent, le TEG, outil nécessaire pour comparer le coût actuariel du crédit au taux de l'usure, notion introduite en 1966, a été sacralisé et on a cru qu'il était l'exacte mesure du coût du crédit. Par conséquent, il devait être exact, alors que ce n'est que la solution numérique approchée d'une équation polynomiale dont le degré est égal à la durée en mois du crédit. Pour trouver la solution, il faut programmer des automates qui travaillent avec un nombre fini de décimales. On ne connaitra jamais (pour l'instant) la solution exacte (on dit formelle), donc se quereller pour la troisième décimale est vain.
Il suffit de se reporter aux deux exemples 5bis de l'annexe du R 314-2 (ancien R 313-1) pour voir qu'on peut avoir deux TAEG différents, parfaitement acceptable au plan du droit, car reprenant deux manières de calculer.
Le TEG est une notion relative, il intègre le taux d'intérêt et la conversion actuarielle des frais et accessoires au contrat. Les règles de calcul sont incontestables depuis longtemps, tout tourne en réalité sur la notion de frais conditionnant ou non l'octroi du prêt ( et de la date de perception desdits frais, quand elle est connue avec certitude).
Il en est de même pour le calcul des intérêts : avec le TEG, on sait tout de suite si la convention est licite ou pas, il suffit de calculer ce dernier sur les seules échéances du prêt. Si le calcul indique 3,65 % et que le taux nominal du prêt est égal à 3,60 %, il est certain que les intérêts ont été calculés selon la méthode lombarde Exazct/360 ; si on trouve 3,60 %, on est en convention 30/360 équivalente au mois normalisé. Si on trouve 3,598 % (rare) ou 3,605 % (plus fréquent, on est dans un cas typique d'application de la convention Exact/Exact.
PS : à durée inchangée, les modalités d'amortissement ont aussi une incidence sur le TEG. Faites les calculs sur un crédit in fine et un crédit à échéance constante, on voit vite comment les frais fixes ont un impact actuariel différent.
Il faut comparer à durée et modalités d'amortissement égales !