Est-il financièrement intéressant d'acheter un bien immobilier près d'un cimetière ? Le site SeLoger a posé la question aux Français (1) et en a profité pour faire le point sur le prix des logements situés à proximité immédiate d'un cimetière.
Premier enseignement, l'idée d'habiter un logement avec une vue sur les tombes ne plait pas à tout le monde : 54% des Français interrogés se disent ainsi réticents à cette idée, que ce soit pour un bien à louer ou à acheter. La plupart trouve l'ambiance « triste » (41%) et ressentent de l'angoisse à l'idée d'une proximité avec cette symbolique de la mort (34%). Si l'on ne prend que les candidats à l'achat, le voisinage d'un cimetière est cependant plus dissuasif, puisque 64% d'entre eux renonceraient à leur projet.
Du calme et une vue dégagée
De l'autre côté du spectre en revanche, les 46% de Français prêts à poser leurs valises dans ces logements soulignent en majorité le calme (pour 53% d'entre eux) et une vue dégagée (22%). Enfin, 12% espère bénéficier d'une remise sur le prix d'achat du bien.
Concernant ce dernier point, l'étude s'est penché sur les prix de l'immobilier à proximité de 99 cimetières en France pour les comparer aux prix des biens du reste du quartier. Et le résultat est parfois surprenant : à Nice par exemple, un bien proche du cimetière de l'Est se négocie à 5 1388 euros du mètre carré, soit 2,5 fois plus (+143%) que dans le reste du quartier, où les prix sont aux alentours de 2 131 euros le mètre carré. « Ce différentiel s'explique par la localisation du cimetière qui borde au sud, le quartier populaire de l'Ariane où les prix sont parmi les plus bas de la ville et au nord, les communes huppées de Saint-André de la Roche et de La Trinité où il n'y a d'ailleurs aucun accès au cimetière », explique Heliette Pallas, responsable de l'agence Trinimmo, au Parisien.
À l'inverse, les plus fortes baisses sont à noter du côté de Toulouse (près du Cimetière d'Hérédia, les biens sont à 2 811 euros le mètre carré contre 4 159 euros dans le reste du quartier) ou encore à Montrouge, avec des prix aux alentours de 8 352 euros contre 10 344 euros dans le reste du quartier (-19%). Mais l'explication de ces baisses ne seraient pas à chercher du côté des pierres tombales : à Montrouge par exemple, « ce sont pour la plupart des immeubles construits en 1930 pour loger les familles des militaires de carrière » explique un agent immobilier au Parisien. La qualité des biens varie donc d'un immeuble à l'autre, ce qui peut expliquer les variations de prix.
Immobilier : vers une chute des prix en 2023 ?
(1) Enquête réalisée sur 1 003 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France pour le compte de SeLoger du 13 au 14 octobre 2022.