C'est l'un des avantages fiscaux les plus emblématiques de l'immobilier français : la plus-value réalisée lors de la vente d'une résidence principale est intégralement exonérée d'impôt et de prélèvements sociaux, quelle que soit la durée de détention. Un régime qui favorise la mobilité des ménages, mais aussi, selon certains élus, les « culbutes spéculatives ».
Pour y mettre fin, les députés socialistes ont fait adopter en commission des Finances, le 17 octobre 2025, un amendement au projet de loi de finances pour 2026. Celui-ci modifie l'article 150 U du Code général des impôts, en prévoyant que l'exonération ne s'appliquera que si le logement « a constitué la résidence principale du cédant pendant les cinq années précédant la vente ».
Autrement dit, vendre sa résidence principale moins de cinq ans après l'avoir achetée pourrait, à terme, entraîner une taxation sur la plus-value. Une révolution fiscale, encore bien loin, cependant, de figurer dans le Budget 2026.
Plusieurs exceptions prévues
Dans leur exposé, les auteurs de l'amendement justifient la mesure par la volonté de lutter contre les opérations spéculatives dans les zones touristiques et littorales, où les prix se sont envolés depuis vingt ans. « Certains acquièrent un logement, le déclarent comme résidence principale quelques mois, puis le revendent avec une forte plus-value exonérée », expliquent-ils.
Les députés soulignent toutefois que la mesure ne pénaliserait pas les mobilités contraintes : elle prévoirait plusieurs exceptions, notamment en cas de mutation professionnelle, séparation, hospitalisation longue, entrée en EHPAD, ou décès.
En pratique, cette réforme reviendrait à taxer les reventes rapides, y compris celles réalisées dans un contexte non spéculatif, par exemple en cas de projet familial avorté ou de difficultés financières.
Pour l'instant, l'amendement n'a été adopté qu'en commission des Finances. Il devra encore être débattu en séance publique dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2026, où le gouvernement pourrait s'y opposer ou en atténuer la portée. Et pour rappel, ce n'est pas la première fois que l'idée de taxer la revente des résidences principales revient sur la table. En 2025 se posait l'exacte même question. La mesure avait finalement été rejetée.