Gelés depuis 2014, les plafonds des frais d'agence à la charge des locataires vont enfin évoluer. Un arrêté de la ministre du Logement, publié le 17 juillet 2025, prévoit une revalorisation à partir du 1er janvier 2026, en fonction de l'indice de référence des loyers (IRL).
Une décision qui réjouit les professionnels de l'immobilier. Pourtant, dans une décision rendue le 7 mai 2025, le Conseil d'État avait confirmé que l'État n'était pas tenu de revaloriser chaque année ces plafonds. Mais le gouvernement semble avoir souhaité faire un geste pour les professionnels de la location.
Les honoraires d'agence facturés au locataire lors de la mise en location d'un bien sont encadrés par la loi ALUR. Leur montant est aujourd'hui plafonné à 12 €/m² en zone très tendue, 10 €/m² en zone tendue, et 8 €/m² ailleurs. Ces plafonds peuvent être complétés par 3 €/m² pour l'état des lieux, ce qui porte la facture maximale à 15, 13 ou 11 €/m², selon la localisation du bien.
Une hausse des frais modérée, mais bientôt annuelle ?
Depuis plus d'une décennie, ces montants n'ont pas bougé. Ce n'est qu'à partir du 1er janvier prochain qu'ils pourront évoluer, à la faveur de l'IRL du troisième trimestre 2025. Celui-ci n'est pas encore publié, mais si la tendance du deuxième trimestre se confirme (+1,04% sur un an), l'augmentation devrait rester modérée.
Selon les calculs de L'Internaute, cité par Le Figaro, les effets seront visibles, mais limités : +8,40 € pour un 40 m² à Paris (de 600 € à 608,40 €) ou +14 € pour un 90 m² à Valence (de 990 € à 1 004 €). Une hausse certes contenue, mais qui s'ajoute à un contexte locatif déjà tendu : raréfaction de l'offre, loyers en hausse, conditions d'accès de plus en plus strictes.
« Il faut faire évoluer la loi pour rendre automatique la révision annuelle des plafonds d'honoraires »
Jusqu'ici, seule une augmentation exceptionnelle est prévue. Mais les professionnels du secteur espèrent aller plus loin. « Il faut faire évoluer la loi pour rendre automatique la révision annuelle des plafonds d'honoraires », a ainsi plaidé Danielle Dubrac, présidente de l'Unis, syndicat des professionnels de l'immobilier, auprès de Capital. Le principe serait alors de caler les honoraires d'agence sur le rythme annuel de l'IRL, comme c'est déjà le cas pour les loyers eux-mêmes.
Vers une évolution plus régulière du coût des honoraires locatifs ?
Rien n'est tranché sur ce point. Pour l'instant, l'arrêté ministériel acte une réévaluation unique, sans mécanisme de révision récurrente. Mais cette première hausse depuis 11 ans pourrait bien ouvrir la voie à une évolution plus régulière du coût des honoraires locatifs.
Reste que la mesure arrive à un moment délicat. Du côté des agences, on salue un ajustement « légitime » face à l'érosion monétaire. Pour les locataires, en revanche, cette hausse tombe au plus mal : elle s'ajoute à des marchés où les biens disponibles se font rares. En 2026, décrocher une location coûtera donc un peu plus cher, sans que cela améliore pour autant les chances de l'obtenir.