Theblueline a dit:
C'est quand même abusé qu'il n'y ai pas plus de tranche car si tu gagne 27 000 € par an c'est quand même très différent que 74 000 !!
Idem pour les autres tranches d'ailleurs.
Ces seuils ont effectivement une application concrète perverse.
11k annuels, ça correspond à 80% d'un smic de célibataire ou à une famille modeste.
27k annuels, ça correspond à l'imposition d'un tout jeune cadre célibataire.
74k annuels, ça correspond à l'imposition d'un grand cadre expérimenté, ou d'un investisseur averti, ou d'un couple prospère et averti.
Du coup, le volant d'action du jeune cadre célibataire n'est pas de chercher à maximiser ses revenus car son TMI est de 30%. Il sera de réduire par défiscalisation, frais réels ou famille. Peut-être est-ce le but sous-jacent?
Si notre smicard devra bien manger et se confrontera au choix bien connu entre se lever le matin pour des clous ou se prélasser dans l'assistanat, notre jeune cadre rassasié devra bien se loger. Et il ne gagnera pas assez pour ce faire de bonne façon dans beaucoup de situations personnelles: Paris, enfants, apport faible. Un bizutage que n'aura pas connu le redevable du TMI à 41%, certes surpressuré.
Mon petit cas perso: ingénieur fonctionnaire, j'ai réussi pendant deux ans à éviter le passage au TMI à 30% que je frôlait. Rachat d'années d'études pour la retraite, puis frais réels cumulés sur une année (déplacements, ordinateur, formation...). J'avais des à-cotés à mon traitement, les rares autorisés (immobilier, cours, prestas intellectuelles) mais fiscalisés à 30%. Puis mon plan de carrière a été bouleversé. Bosser plus pour avoir non un bien meilleur salaire mais des primes augmentées. Précaires. Ne comptant pas pour la retraite. Fiscalisées à 30%. Me faisant dépasser le seuil pour garder un logement de fonction, un montant décent pour le PTZ, une aide pour la mutuelle, les 100 euros d'aide pour l'essence par Borne, l'exemption de la taxe d'habitation, une subvention pour truc, une exemption pour machin. Très concrètement, gagner 100 en brut, avoir 10 en net.
Mon but, mais aussi le but de beaucoup de mes contemporains, devient alors soit de gagner beaucoup beaucoup plus, soit de changer de vie pour élever des chèvres en province, soit de défiscaliser en achetant des oliveraies en Corse un jour de pleine lune à un unijambiste en reconversion professionnelle (alinéa 123 de l'article AZERTY du Code des Impôts, écrit en tout petit). Le tout en faisant une thèse de doctorat sur l'usine à gaz qu'est ce système multicouche.
La solution a été plus radicale: partir pour un pays où l'impôt est à taux unique de 15% prélevé à la source, les primes comptant dans l'assiette, les subventions n'y existant pas et l'assistanat se limitant à une soupe tiède et un coup de pied bien placé.
Point à la ligne. Et on se centre sur son cœur de métier, pas sur l'art hexogal du CERFA 10330*26.