herbe10 a dit:
On va pas se mentir , j'ai peur que cela donne de mauvaise idée à son concurrent Total, ou au contraire de démontrer sa solidité financière et alors le cours va repartir à la hausse.
Réponse dans quelques jours
Pourquoi avoir peur?
Total a confirmé le montant du dividende pour cette année.
Shell peut bien réduire le sien. Cela n'a pas d'incidence sur celui de Total.
Un petit correctif, quand même :
Total est une pétrolière, et son évolution boursière est forcément dépendante de celle du pétrole.
Comparaison du prix du Brent avec le cours de Total :
Il y a bien relation entre les 2, mais c'est assez difficile à visualiser du fait de la grande volatilité du Brent par rapport à Total :
C'est d'ailleurs ce qu'il faut rechercher dans un titre comme Total pour qui veut développer une stratégie de rendement.
Revenons à nos pétrolières, il y a 2 choses à prendre en compte :
- Le point mort.
Total est celle ayant le point mort le plus bas, autour, ou sous les 25$ le baril.
Shell doit se situer autour de 40$.
BP était à 50$ en 2016. Peut-être l'ont-ils amélioré depuis.
Les producteurs de pétrole de schiste étaient à 80$ en 2014. Ils l'ont largement amélioré depuis, à 40$, et même 30$ pour certains.
- L'endettement.
Total a un ratio d'endettement de seulement 0,7x (dette/Ebitda), alors que BP ou Shell sont autour de 1,5x.
Non seulement Total est bénéficiaire dès 25$ par baril, mais, en plus, son faible taux d'endettement lui donne des marges de manœuvre importantes sur sa dette.
Ses concurrents n'ont pas du tout les mêmes facilités.
A 40$ de point mort, Shell perd de l'argent actuellement et doit réduire le dividende, alors que Total peut se permettre de le verser intégralement.
Il est difficile d'imaginer que la situation sur le pétrole reste longtemps ainsi.
Le pétrole de schiste va beaucoup diminuer, et la consommation va progressivement reprendre.
La conso actuelle de pétrole doit avoir baissé de 30% (30 millions de barils sur 100 consommés quotidiennement avant la crise).
Pour info, l'état des puits US au 24/04 :
378 en activité (-60 en 1 semaine), à comparer aux 805 puits en activité il y a 1 an!
Avec des stocks pléthoriques, et une reprise lente, la production, même en étant réduite de 20 millions de barils (10 sur la réduction décidée par l'Opep + 10 à venir sur les fermetures de puits aux US) va continuer d'être trop importante, mais de moins en moins.
Le pétrole pourrait donc rester sous pression un certain temps.
Les pétrolières vont alors réduire fortement leurs investissements et leurs dépenses de fonctionnement : réduction de salaires, de masse salariale, économies sur le train de vie des sociétés.
Ceci pour réduire le point mort des unes et des autres.
Total le fera aussi, mais s'en sortira toujours mieux que les autres.
A terme, on aura le même effet qu'en 2016/2018 :
Moins d'exploration, c'est moins d'extraction quand le marché va repartir. Ce qui aura l'effet inverse qu'actuellement : il y aura pénurie, et donc les prix du brut vont fortement augmenter, comme lors de la récente crise pétrolière de 2016/2018.