La principale question concernant le marché action n'est pas "peut-on gagner de l'argent?" (réponse OUI : espérance de gain positive pour rémunérer le risque) mais "peut-on battre le marché?", c'est à dire avoir un rendement, ajusté du niveau de risque, supérieur à celui du marché.
Et là, le débat académique fait rage ! D'un côté les défenseurs de l'efficience des marchés, Eugène Fama (prix Nobel 2013) aux commandes , selon qui il est impossible de battre le marché car l'ensemble de l'information est instantanément intégré dans les prix. De l'autre côté, les défenseurs de la finance comportementale, Robert Shiller (prix Nobel 2013) en tête, selon qui des anomalies existent sur les marchés et qu'il est donc possible de prévoir (en partie) l'évolution des marchés financiers.
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C'est un peu le même concept qu'une chasse au trésor, durant laquelle les participants se posent deux questions : (1) le trésor existe t-il vraiment ? , et, (2) si le trésor existe vraiment et qu'il est connu de tous, alors comment se fait-il qu'il reste encore des pièces dedans et que tout n'ait pas déjà été pillé ?
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(1) oui, il existe des trésors, mais c'est une énorme galère pour les trouver et, avant de vous lancer là dedans, dites vous que vous partez à la chasse au trésor contre une armée d'ordinateurs pouvant faire des millions de calculs à la seconde, (2) lorsque les trésors sont dévoilés, et s'il reste encore des pièces dans le coffre, alors cette anomalie est en réalité un facteur de risque mal pris en compte (= un serpent dans le fond coffre, donc risqué d'aller chopper les quelques pièces restantes) ou une limite à l'arbitrage (= votre maman vous a interdit d'aller fouiller le coffre d'un inconnu).