Où en est-on avec Renault ?
Renault, c'est un PER de 4,6 et un rendement supérieur à 5%.
Renault vient de présenter ses résultats semestriels et des ventes mondiales record pour ces 6 premiers mois avec 2,1 millions de véhicules vendus.
A périmètre équivalent à 2017, la croissance des ventes mondiales du groupe Renault a été de 9,8% (+5,3% à périmètre comparable), avec une progression de 4,4% en Europe et de 16,4% à l'international (+5% des ventes en Chine, +6 en Inde).
Renault prévoit une poursuite de sa croissance, toujours tirée notamment par l'international (hors Europe) :
+1,5% attendus en Europe, mais +10% au Brésil ou en Russie.
Tout va bien pour le groupe Renault et l'Alliance qui rassemble, outre Renault, Nissan et Mitsubishi.
Surtout que cette alliance lui permet de faire d'importantes économies : 5.7 milliards d'euros en 2017, en hausse de 14% sur 2016.
Carlos Ghosn, PDG du groupe, a commenté ces chiffres :
"les synergies continueront d'augmenter dans les années à venir, alimentées par la convergence renforcée de l'Alliance : nous partagerons davantage de sites industriels, de plateformes véhicules et de technologies, tout en profitant de la présence des trois entreprises sur les marchés matures ou émergents. Nous confirmons notre objectif de générer plus de 10 milliards d'euros de synergies annuelles d'ici fin 2022"
Mais il y a des nuages qui s'accumulent sur le secteur.
Malgré la faiblesse du PER et l'excellent rendement, Renault est une valeur cyclique et il est bien possible qu'elle a déjà commencé à anticiper le ralentissement économique qui se fait jour sur la planète.
Entre tensions économiques avec les USA et volontés de durcir les taxes sur le secteur automobile, les investisseurs ont de nombreuses raisons de rester attentistes.
Certes, Renault est peu exposée aux USA. Le groupe l'est uniquement au travers de Nissan. Malgré tout, il sera aussi pénalisé par toute nouvelle attaque sur le secteur.
Le groupe Renault enregistre d'excellentes performances en Amérique Latine et en Chine. Or, Argentine et Brésil sont confrontés à une grave crise économique provoquée par les récents mouvements sur les devises et sur les taux US.
La Chine donne de nombreux signes de ralentissement économique, et la guerre économique avec les USA que semble vouloir Trump risque fort d’accélérer ce ralentissement.
En Iran, toujours Trump et l'accord sur le nucléaire qu'il remet en cause : Renault va (plus que) probablement devoir en sortir.
C'était son 8ème marché, avec plus de 160.000 véhicules vendus en 2017.
Le chiffre peut paraître négligeable, c'est pourtant plus de ventes qu'au Royaume-Uni.
N'oublions pas le renforcement des contraintes environnementales sur les constructeurs. Nissan vient de reconnaître avoir falsifié des contrôles de pollution concernant des véhicules produits au Japon.
Graphiquement, en unité de temps hebdomadaire :
Dans les UT plus longues, en hebdomadaire, les indicateurs sont positifs : RSI en limite de survente et stochastiques en survente, mais qui commencent à remonter.
Il y a un niveau important, mais assez éloigné des cours actuels, vers 64 €. C'est un support sur lequel les cours ont réagi à différentes reprises depuis 2013. C'est aussi le niveau médian entre un maximum à 120 € en 2007 et un minimum à 10 € en 2009.
En UT plus courtes, par exemple en journalier :
Les stochastiques sont en surachat et en phase de retournement.
Les cours restent coiffés par les moyennes mobiles, dont la 20 séances.
Dans l'immédiat, j'attendrais plus une reprise de la baisse, ou une consolidation molle plus ou moins horizontale.
Rallier les 64 € serait, évidemment, un bon point d'entrée sur le titre.
Dire si les cours vont rejoindre ce niveau : Je n'en ai aucune idée.
Il y a trop d'incertitudes, notamment à cause de Trump.
Qu'il en remette une couche sur les droits de douane, et le secteur auto va replonger.
Et on sait maintenant qu'il n'abandonne pas, et revient à la charge au moment où on ne l'attend plus.
A l'inverse, qu'un accord se fasse jour, hypothèse avancée il y a peu par le quotidien économique allemand Handelsblatt, et le secteur retrouvera immédiatement des couleurs.
Cette incertitude est bien visible sur le graphe jour avec les grandes mèches des bougies, dont un doji en formation aujourd'hui :
L'annonce des bons résultats semestriels a tiré les cours vers le haut... Et l'incertitude sur le secteur a entraîné des ventes, ramenant les cours sur leur niveau d'ouverture.
Un doji qui fait suite à de nombreux autres doji ces dernières semaines.
C'est la traduction graphique parfaite d'une indécision des investisseurs.
Et on peut penser que ça va durer.