MAJ Décembre 2022 : Vivement 2023.... Ou pas?
- Le CAC 40 nous gratifie d'un -9,88% YTD, mais seulement -7,67% en tenant compte des dividendes versés.
- Seulement 6 valeurs du CAC40 sont dans le vert à 12 jours de la fin de l'année.
- Les ETF thématiques (Cannabis, Ark, Meme Stock) cèdent respectivement 84%, 77% et 63% de leur valeur.
- Le Bitcoin et les valeurs technologiques non profitables reculent de 76% contre 30% pour le Nasdaq.
- Quant à l'indice large des marchés US, le S&P 500, il perd 19,17% YTD.
Et le marché obligataire ?
N'en parlons pas... 2022 a été une annus horribilis pour les taux. Le retard à l'allumage des banques centrales a permis à l'inflation de s'installer et commencer à diffuser dans l'économie. Les hausses de taux ne sont pas finies, même si elles ralentissent. Les taux resteront probablement élevés l’an prochain.
Crise énergétique, inflation, hausse des taux, tensions géopolitiques …Autant de défis majeurs qui s'ajoutent à un autre défis pour la planète qui a été le
Covid en 2020, et qui l'est encore, même si son impact s'amenuise avec le temps.
Les données d’enquête se détériorent rapidement et pointent vers un avenir économique noir. Pour autant,
la récession à venir pourrait rester modérée, compte tenu notamment du soutien budgétaire en France et en Allemagne.
Ce qui n'est pas vraiment, et même pas du tout,
l'avis de Fidelity qui pense qu'un
"hard landing" est le scénario le plus probable pour 2023.
Les experts de Natixis Investment estiment qu’il est prudent de rester sous-exposé aux obligations et aux actions, tant aux États-Unis qu’en Europe, et de conserver un volet significatif de liquidités, d’autant plus que le monétaire redevient rémunérateur.
Il est encore trop tôt pour revenir vers les actifs risqués.
Si l’inflation décélère aux États-Unis, la prudence reste de rigueur pour 2023.
Les marges des entreprises pourraient être mises sous pression.
La dynamique des bénéfices a été exceptionnelle pour le CAC 40 en 2022. Les marges des entreprises ont été favorisées depuis des années par la mondialisation et la baisse des taux, autant de phénomènes qui vont être remis en cause en 2023 et les années suivantes.
Eric Galiègue, Président de Valquant Expertyse, n'y va pas par 4 chemins :
"Nous envisageons une baisse de 30% des bénéfices anticipés au cours de l'année qui va commencer. Une évolution diamétralement opposée à ce qui s'est passé en 2022…Le cours du CAC 40 devrait évidement en être affecté, notamment au premier semestre."
Je pense que les "profit warning" vont être la norme en 2023, notamment dans la branche industrielle sur laquelle va peser lourdement l'impact énergie.
Pour le début 2023, probablement tout le S1 2023, je vais conserver l'approche défensive sur les actions, ainsi que sur les titres de qualité.
Ensuite, des valorisations plus faibles (en cas de baisse des marchés) et des perspectives meilleures sur 2024 pourraient donner des opportunités de commencer à réorienter le portefeuille vers les valeurs de croissance.
La Chine reste inquiétante avec le Covid qui va sans doute continuer de perturber sérieusement l'économie chinoise. Ce qui pourrait peser sur le secteur pétrolier au S1 2023. Des perspectives sérieuses et durables de relâchement des contraintes sur la Chine au S2 2023 pourraient alors être jouées en misant sur les actions pétrolières.
De ces considérations, parfois très divergentes entre professionnels de la finance, je renforce doucement le secteur du Luxe,
Hermès et LVMH (valeurs de qualité s'il est), et je commence à reconstituer des lignes de titres de croissance, en profitant, si possible, d'excès baissiers comme savent régulièrement nous en gratifier les marchés financiers.
Il faut reconnaître que certaines valeurs de croissance ont beaucoup perdu, sans doute trop au regard de leur qualité, et que commencer à y revenir n'est pas délirant.
Une note d'optimisme nous est donnée par J.P. Morgan Asset Management qui nous confie que
"à plus long terme, nous considérons que les turbulences de cette année créent les opportunités d’investissement les plus attrayantes que nous ayons observées depuis une décennie", estime John Bilton, responsable de la stratégie multi-actifs mondiale chez J.P. Morgan Asset Management.
C'est ainsi que j'ai commencé à revenir sur :
-
ASML Holding et un petit achat à 382,95€ le 13/10/2022.
-
Teleperformance, quelques titres achetés à 170,20€ le 10/11/2022.
- Des achats de
LVMH sur la zone 690/700€
- Quelques titres
Microsoft achetés entre 220 et 240$
- Idem pour
Alphabet sur la zone des 90$
- Renforcement de
Hermès entre 1210 et 1300€ en octobre.
- Ouverture d'une ligne
Pernod-Ricard
Les valeurs "value" du portefeuille se comportent mieux que les valeurs de croissance. Pour autant, "mieux se comporter" ne signifie pas hausse des cours.
Ma ligne Nestlé est en baisse, modérée, certes, mais en baisse (-0,19% sur 6 mois).
Une fois de plus, ce sont les valeurs US qui se comportent le mieux :
Berkshire Hathaway est en hausse de 10% et
Coca-Cola de 3,4% sur les 6 derniers mois.
Le secteur de la santé, secteur défensif par excellence, se porte diversement selon les zones géographiques. La performance est bonne sur mes titres US :
Eli Lilly (+21% sur 6 mois),
UnitedHealth (+9% sur 6 mois)... Ce qui contraste avec la faiblesse des labos européens (que je n'ai pas en portefeuille, heureusement).
Je suis maintenant complètement sorti du secteur matières premières/énergie avec des PV sur
Total, Equinor, Woodside Energy dans le secteur pétrolier. J'ai vendu mes lignes
Allkem et Pilbara Mineral (Lithium) avec plus de 100% de PV sur Pilbara. Je suis également sorti de
Lynas Rare Earths et de IGO limited (valeurs australiennes).
Le secteur bancaire devrait continuer à profiter de la hausse des taux. Des gains pour les banques, surtout celles qui sont actives dans la banque de détail (BNP 56%, Unicredit 54%, Banco de Sabadell 72%) qui compense
avantageusement le risque de défaut qui augmente de concert avec la hausse des taux.
C'est sans doute une piste d'investissement pour 2023... Mais j'ai beaucoup de mal avec ce secteur et une activité des banques qui paraît très hermétique.
Au final, pour ce début d'année à venir : Prudence à l’égard des marchés boursiers en restant investi sur les titres de qualité, value et de la santé.
Un changement de perception des marchés avec la perspective d’un nouveau potentiel haussier apparaîtra au moment où la reprise économique semblera sur les rails... Ceci en sachant que les marchés anticipent en général de 4 à 6 mois une reprise économique.
Je crains beaucoup un tsunami de "profits warning" auquel il y aura sans doute peu de domaines qui y échapperont.
Dans cette attente, avec probablement de belles opportunités, je conserve mon
poste liquidités à un haut niveau. Des liquidités placées sur un fonds monétaire qui profite de la hausse des taux directeurs de la BCE, dont le
taux de facilité de dépôt qui sert notamment à rémunérer les dépôts que font les banques auprès de la BCE... Dépôts souvent issus de l'argent investi dans les fonds monétaires.
Ce taux de la facilité de dépôt
sera porté à 2,00 % à compter du 21 décembre 2022. Les fonds monétaires vont progressivement se rapprocher de ce taux au cours des prochaines semaines et mois.
Mon fonds monétaire affiche +0,12% sur 1 mois (+1,44% annualisé). Ce qui correspond à peu près au taux d'intérêt ESTER (taux interbancaire référence pour la zone Euro, taux au jour le jour.) que
l'on peut suivre si l'on veut avoir une idée de la rentabilité des fonds monétaires. [lien réservé abonné]
Bonnes Fêtes de fin d'année, et Bonne année 2023.
Le portefeuille au 18/12/2022.
La baisse brutale des marchés ces derniers jours affecte quelques grosses lignes du portefeuille :
Sartorius Stedim Bio en baisse de 8% sur 1 mois.
Orange baisse de 6,5% sur 1 mois mais a détaché un dividende de 0,3€ le 05/12/2022
Nestlé baisse de 3,3% sur 1 mois et
Air Liquide de 2,8%
Il y a néanmoins
quelques belles hausses sur des plus petites valeurs, comme
Trigano qui gagne 13,6% en 1 mois,
Meier Tobler en hausse de 13,8%; ou encore
TFF qui grimpe de 10,8% en 1 mois, qui compensent en partie les baisses enregistrées sur les grosses lignes.
Depuis le 1er janvier, le portefeuille est en baisse de 8,61%
