Jeune_padawan a dit:
les bénéfices futurs vont diminuer car coût du capital en augmentation.
Oui, et dans le même temps, la hausse des taux directeurs de la FED (et ensuite de la BCE), va freiner la consommation des ménages, et donc réduire l'activité des entreprises et de leurs bénéfices.
Or, on achète les actions d'une entreprise, très justement dit plus haut par @Jeune_padawan "
La bourse anticipe les bénéfices futurs", à un prix que l'on est prêt à mettre compte-tenu des bénéfices qu'elle va faire dans le futur.
Le PER est le reflet instantané de ce que l'on est prêt à payer pour avoir l'action de la boite x en portefeuille.
Un PER de 40 signifie que l'on est prêt à payer l'équivalent des bénéfices de l'année en cours qui seraient distribués à l'identique pendant 40 ans.
C'est énorme, mais on le fait parce que cette entreprise a une activité en forte croissance, année après année. Son bénéfice va donc progresser très rapidement, ce qui fait qu'il ne faudra pas 40 ans pour retrouver sa mise, mais seulement quelques années.
Des entreprises comme Sartorius Stedim Biotech ou Hermès ont des PER > 40. Elles affichent aussi une croissance > 20 ou 30% chaque année.
Là où ça va commencer à mal se passer, c'est si les bénéfices réels ne sont plus aussi élevés que ce qui était attendu.
Les investisseurs vont réviser leurs positions et commencer à les réduire parce que ces actions vont vite apparaître surévaluées.
Je ne sais plus si c'est dans cette file que je l'ai écrit : 1% de révision à la baisse de la croissance entraine une révision à la baisse des bénéfices des entreprises de 7%, ce qui n'est pas négligeable.
Je prends un exemple : Ferrari a un PER 2022 de 41,7x... C'est pas mal, mais la croissance de ses bénéfices étant attendue à 15% d'ici 1 an, le PER 2023 ressort à 36x, et ainsi de suite.
J'ai fait rapidement le calcul : si les bénéfices ne sont plus ce qu'ils sont attendus, mais 7% en dessous de ce qui est attendu, alors le PER 2023 n'est plus de 36x mais 39x.
Ce n'est pas la cata, mais c'est avec seulement 1% de réduction de la croissance attendue pour les économies mondiales alors que la croissance post pandémie reste très forte >4%.
Si on commence à parler de récession... Alors là, les compteurs vont s'affoler!!
Dans la situation actuelle, il ne faut pas se surexposer aux gros PER, et même plutôt réduire la voilure.