Si on regarde juste le S&P500, entre octobre (et en prenant début oct, avant la hausse de fin d'année) et juillet, les 12-months real earnings ont quand même étaient très bons - entre +30% et 40% selon les sources, alors qu'effectivement le S&P est assez stable sur la période. Du coup, le P/E s'est pris une chute de 33 à 20. Donc dire que rien n'a été pricé c'est quand même (un peu...) exagéré. L’euphorie s'est un peu calmée et, aujourd'hui, on est revenu proche des moyennes historiques ~17 à 20 sur le PER (encore un peu au-dessus, surtout avec le rallie de juillet donc il ne faut exclure une nouvelle correction).
Maintenant que l’exubérance est un peu derrière nous, la vraie question c'est est-ce qu'on rentre en récession (ukraine, inflation, etc.) et que les Earnings vont baisser. Parce que de toute évidence, à l'heure actuelle, ce n'est pas ce qui est pricé. Et pour cause, même s’ils commencent à downgrader un peu leurs estimations, les analystes sont plutôt confiants sur les earnings à venir : entre 5 et 8% sur les 3 prochains trimestres.
- D’abord et même si ce n’est pas la récession annoncée, avec leur 5 à 8%, les analystes tablent quand même sur une croissance 2 à 3 fois moindre que les mois précédents ce qui laisse de la place (e.g certes Microsoft, AMZ ou Apple ont baissé leur estimation mais ca reste en croissance – il ne faut pas se tromper). Ensuite, oui les analyses prévoient bien une baisse de la marge mais elle est plus que compensée par une augmentation des revenus. En gros, l’inflation est temporaire : les salaires ne suivent pas, l’augmentation des taux va se calmer avant le prochain debt renewal des entreprises en fin d’année et on a juste un impact matière première sur les coûts et cette seule hausse est repercutable sur les prix – en gros on réussit le soft landing.
- A date et c’est probablement l’explication du rallie de juillet : les chiffres leur donnent plutôt raison. De mémoire, 75% des earnings annoncées fin juillet sont au-dessus des expectations (e.g les morgan stanley et blackrock qui prédisaient déjà que les earnings allaient baisser se sont plantés… pour cette saison). Idem surtout pour les revenus. Or ils portent sur des activités à fin juin et intègrent donc déjà une (petite) partie des conséquences de l'inflation. Idem les taux de chômages annoncés fin juillet sont encore très bons.
Bref, je n’ai pas de boucle de cristal, peut-être que la demande va chuter et que les analystes vont ajuster leur estimations (ils ont quand même l’habitude de le faire tardivement en période de récession) mais on ne peut pas/plus dire que les marchés ne sont pas rationnels
-- évidement on parle juste du S&P500
sources:
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