Bonjour à tous,
Je souhaite avoir votre avis sur un point précis et réaliser une sorte de sondage. L'arrêt 432 du
9 septembre 2020 [lien réservé abonné] est-il
contra legem ?
En effet la haute cour répond au pourvoi du prêteur en ces termes :
"Vu l’article L. 132-1 du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016 :
4. Aux termes de ce texte, dans les contrats conclus entre professionnels et non-professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat."
=> s'appuyant sur le code de la consommation la haute cour explique à juste titre que pour être abusive une clause doit avoir pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif.
Et la haute cour en conclut que :
"5. Il en résulte qu’il incombe aux juges du fond, examinant le caractère abusif d’une clause prévoyant un calcul des intérêts sur la base d’une année de trois cent soixante jours, d’un semestre de cent quatre-vingts jours, d’un trimestre de quatre-vingt-dix jours et d’un mois de trente jours, d’apprécier quels sont ses effets sur le coût du crédit, afin de déterminer si elle entraîne ou non un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat."
=>la cour de cassation conclut que le juge doit apprécier l'effet de la clause pour la déclarer abusive...Alors que la cour d'appel avait jugé que la clause, par son objet : "
prive les intéressés de la possibilité de calculer le coût réel de leur crédit"
Le code de la consommation parle bien d'objet
ou d'effet comme l'a parfaitement rappelé la haute cour!
Vous conviendrez que, s'il est nécessaire de vérifier l'effet de la clause sur le cout du crédit... c'est que la clause n'est pas rédigée de manière claire et compréhensible et donc qu'elle est abusive.
La haute cour en disposant que je le juge doit apprécier quels sont les effets de la clause lombarde sur le coût du crédit démontre de facto que ladite clause est abusive. En effet, s'il faut le vérifier, c'est bien qu'à la lecture de la clause, l'emprunteur n'est pas en mesure d'en apprécier l'incidence financière.
CQFD
El Crapo