Petite retraite ou pension moyenne : gel ou pas gel, quelle hausse en 2026 ?

Rappel des épisodes précédent. Quand le gouvernement Lecornu a déposé son budget de la Sécu, il portait - comme le projet Bayrou - le principe d'une « année blanche » globale. Gel des pensions de retraite. Gel des allocations sociales et familiales. Gel du barème de l'impôt sur le revenu. Etc.

Retraites gelées, allocations CAF, barème de l'impôt... Combien va vous coûter l'année blanche du budget 2026 ?

Puis l'Assemblée nationale s'est emparé du texte. Et, avec le soutien du gouvernement, dans une recherche de compromis, les députés ont rejeté l'article 44 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2026) qui figeait les pensions de retraite et prestations sociales. Dégel, donc.

Puis le Sénat a pris la suite. Rétablissant le gel... à l'exception des petites retraites : les retraités dont le montant total des pensions mensuelles est inférieur à 1 400 euros brut seraient les seuls à pouvoir profiter de la hausse traditionnelle.

Puis le PLFSS est allé en commission mixte paritaire pour mettre les parlementaires d'accord. Échec. Et le texte revient donc à l'Assemblée nationale, en seconde lecture. Rappelons en outre que l'Assemblée a le dernier mot si les deux hémicycles sont en désaccord, et que l'échéance réglementaire pour le PLFSS est un vote définitif avant le 12 décembre à minuit. Le suspense sera donc bientôt levé !

Quelle hausse pour la retraite moyenne ?

Si jamais le principe de l'année blanche n'est pas été retenu, alors le taux par défaut de revalorisation des retraites de base serait probablement de 1% : telle est du moins l'estimation inscrite dans le rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale publié fin octobre 2025. C'est le résultat - estimatif - de la formule prévue dans le Code de la Sécurité sociale (l'inflation, hors tabac, calculée sur les 12 derniers indices mensuels par l'Insee, arrêtée en octobre). Estimation devant être affinée à 0,9%, selon la CFDT-Retraités, reprise par Ouest-France, qui a actualisé les calculs sur la base des dernières données d'inflation.

Concrètement, quel impact pour un ancien salarié du privé ? Prenons le cas le plus courant des ex-salariés du privé percevant une pension de base de l'Assurance retraite (Carsat, Cnav, CGSS) et la complémentaire Agirc-Arrco. Rappelons l'absence de revalorisation de l'Agirc-Arrco, au 1er novembre !

Et prenons une retraite moyenne de 1 692 euros, en net, après CSG et CRDS, selon la dernière étude de la Drees (Les retraités et les retraites, édition 2025). Pour un tel montant, la pension de base représente environ les deux tiers de la retraite globale. La part de la complémentaire augmente sur des niveaux de pension plus élevés.

Quelle hausse pour une « petite » retraite ?

Pour cet exemple de pension modeste, à peine au-dessus du minimum vieillesse (Aspa), la progression de 1% s'avère extrêmement limitée... C'est-à-dire 8 euros. Une hausse qui paraît toutefois quasi assurée car le Sénat a convenu à la revalorisation des petites retraites, alors que l'Assemblée souhaite permettre à l'ensemble des pensions de progresser au rythme de l'inflation.