Jurisprudence a dit:
Je vous rejoins tout à fait sur cette appréciation !
Je ne sais pas si la pratique exact/360 concernant les échéances brisées (souvent la première échéance ou lors d'un remboursement anticipé) est rare ou pas en l'absence de statistiques fiables, mais ce mode de calcul procure une perception indue d'intérêts de la part de l'établissement financier, non seulement sur la première échéance, mais aussi sur toutes les échéances qui suivent du fait des répercutions mécaniques de l'erreur sur l'ensemble du tableau d'amortissement (en amortissement figé, sans rattrapage sur la dernière échéance, ainsi que le précise Aristide).
Effectivement, les trop perçus ne sont pas énormes (quoique, sur un crédit immobilier de 500.000 euros sur 20 ans, ça peut générer quelques centaines d'euros), mais en s'amassant finissent pas constituer des gains non négligeables et injustifiés (car sans contrepartie pour la banque qui se rémunère déjà sur les intérêts contractualisés). C'est cette pratique illégale répétitive qui est sectionnable, d'autant plus que certains prêteurs persistent encore à pratiquer la méthode exact/360 lors des échéances bisées.
C'est en cela que je suis d'accord avec MRGT34, pour autant que j'ai bien interprété le sens de son message. Si ce n'est pas le cas, qu'il veuille bien accepter toutes mes excuses.
Ça ne concerne que les échéances intercalaires, pas le tableau d'amortissement. Sur ce dernier point, si ça a existé, ça fait des lustres que ça a disparu.
Mais oui, c'est le jeu des tous petits ruisseaux (
des rus) et des grands fleuves complété de la règle du "pas vu, pas pris" (sauf que "pris, pendu !").
Pour les établissements que j'ai pu examiner, l'état d'esprit est la généralisation de la prise de risque permanente en toute circonstance, type vitesse maximale : au lieu de rouler à pas plus de XX KM/h, on roule à XX + 5/10 KM/H plus vite, la tolérance des instruments de mesures de vitesse fera le reste. Sauf qu'on finit par perdre son permis sur la durée.
On retrouve ce comportement dans une foultitude de détails permettant de facturer des petits frais imperceptibles, comme par exemple (exact+1)/360 sur des intérêts intercalaires ou des décomptes (
la boîte n'existe plus), ou bien la pratique volontaire et systématique de l'anatocisme, en toute illégalité (
les sanctions sont très légères mais le prouver permet de faire bouger des choses), ou bien, plus largement, la signature d'un contrat avec date et sans montant ou anti daté pour éviter le seuil du 31 décembre, ...
Récemment encore, il y a eu une affaire soulevée par 60 Millions de Consommateurs : la tarification infra quotidienne (qui serait légale ?) des dépassements de limites autorisées ... Bon, ça a vite cessé, fort heureusement (c'est la conséquence des taux d'intérêts négatifs sur le marché monétaire depuis plusieurs années qui poussent les banques à chercher ailleurs des revenus, parfois selon la méthode "de la limite extérieure de la ligne de démarcation"), mais il a fallu que les Finances menacent de s'en occuper.
Ça ressemble à une fuite en avant permanente, et historiquement, ça finit toujours dans le décor.
Et ce comportement de vilain petit canard ne doit pas jeter la suspicion sur le reste de la basse cour, elle est déjà très étroitement surveillée.