Actions en justice pour taux calculé sur année lombarde (360 jours)

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Joseph44 a dit:
Bonjour à tous

Un arrêt récent de la ca de Lyon (CA Lyon, 3e ch. a, 18 mai 2017, n° 16 02196) devrait remettre dans le droit chemin les juges du tgi qui s étaient égarés en janvier ou février.


Bonjour,

Pour ceux que ça intéresse, voici l'arrêt en question (en pièce jointe).

La décision est intéressante à trois niveaux, et notamment en ce qu'elle rejette les arguments mainte fois soulevés par les établissements bancaires depuis un certain temps :

1) Il y avait la " fameuse" clause dans le contrat de l'emprunteur.

2) Il y a eu violation du consentement de l’emprunteur (et au passage le rejet de l'argument habituel des banque que la sanction prononcée serait disproportionnée) :

« En conséquence, les taux de l’intérêt conventionnel mentionnés sur l’offre des prêts, ne sont pas calculés sur une année civile ce qui empêche l’emprunteur de recevoir une information lui permettant de comprendre et comparer les coûts qu’il devra supporter sans faire appel à des usages et des notions réservées aux professionnels du B.

Ainsi, c’est la clause de stipulation de l’intérêt conventionnel qui est entachée de nullité, peu important le degré d’exactitude du taux effectif global. La substitution de l’intérêt légal à l’intérêt conventionnel étant la conséquence de la nullité de la stipulation de l’intérêt conventionnel, le moyen de proportionnalité invoqué par le B C est inopérant.
»

3) Sont précisées également la date applicable de substitution au taux légal (la signature du contrat) et durée (durant toute l'exécution du contrat) :

« Dès lors, pour ce seul motif, il y a lieu de faire droit à la demande de nullité des stipulations d’intérêts et d’ordonner la substitution, aux taux conventionnels, du taux légal en vigueur au jour de la signature des prêts pour toute la durée des prêts sans révision en fonction de l’évolution du taux légal. Par voie de conséquence, il y a lieu de condamner le B C, non pas à restituer aux époux X les intérêts perçus à ce jour, mais à leur restituer la différence entre les intérêts perçus aux taux conventionnels et ceux calculés au taux légal depuis le début des contrats, avec intérêts au taux légal à compter de la signification du présent arrêt valant première mise en demeure, après annulation de la stipulation d’intérêts. »

Clair, net et sans bavure !

On peut penser que la jurisprudence commence à s'installer de manière durable concernant le calcul d'intérêts par référence à l'année lombarde. Si le dossier est bien monté, si l'expert est bien choisi et démontre de manière incontestable que les intérêts ont été calculés sur 360 et non l'année civile (365 ou 366 jours), si l'avocat fait sérieusement son travail comme il se doit, il me semble (mais ce n'est que mon humble avis, n'étant ni expert, ni avocat, mais seulement scrutateur de la jurisprudence) que l'emprunteur ne peut plus perdre face à sa banque.

Bien à vous.

Chercheur de Jurisprudences

Afficher la pièce jointe CA_Lyon,_18 mai_2017.pdf
 
Jurisprudence a dit:
On peut penser que la jurisprudence commence à s'installer de manière durable concernant le calcul d'intérêts par référence à l'année lombarde. Si le dossier est bien monté, si l'expert est bien choisi et démontre de manière incontestable que les intérêts ont été calculés sur 360 et non l'année civile (365 ou 366 jours), si l'avocat fait sérieusement son travail comme il se doit, il me semble (mais ce n'est que mon humble avis, n'étant ni expert, ni avocat, mais seulement scrutateur de la jurisprudence) que l'emprunteur ne peut plus perdre face à sa banque.

Afficher la pièce jointe 2179

L'emprunteur peut toujours perdre, car il peut tomber sur un juge qui décide de ne pas appliquer la jurisprudence dominante... Exemple à Marseille.

Mais merci pour cet arrêt car il conforte ceux de Paris, posant le principe que c'est la clause de stipulation de l'intérêt conventionnel qui est entachée de nullité ; en l'espèce, il ne semble pas y avoir eu de discussion sur d'éventuels intérêts intercalaires qui auraient permis de vérifier si en plus, la banque avait ou non appliqué la clause.

Cet arrêt va donc dans le bon sens.

Cdt,

Dimitri
 
Dimitri.B a dit:
L'emprunteur peut toujours perdre, car il peut tomber sur un juge qui décide de ne pas appliquer la jurisprudence dominante... Exemple à Marseille.
Bonsoir,
quand on lit cette décision, on reste sur sa faim.
La partie demanderesse ne précise pas comment elle a calculé les TEG et la banque se défend très mal car elle ne cherche pas à démontrer que le calcul des TEG est exact!!!
De plus, il est indiqué dans le contrat que "les TEG sont calculés sur la base des intérêts rapportés à 365 jours l'an"
Devant la CC cet arrêt pourrait être cassé au motif que la Cour d'Appel n'a pas tiré les conclusions de ses propres constatations....
Mais il est vrai qu'il manque des données pour apprécier exactement la situation.
Personnellement, je me garderais bien de conclure.
 
agra07 a dit:
Bonsoir,
quand on lit cette décision, on reste sur sa faim.
La partie demanderesse ne précise pas comment elle a calculé les TEG et la banque se défend très mal car elle ne cherche pas à démontrer que le calcul des TEG est exact!!!
De plus, il est indiqué dans le contrat que "les TEG sont calculés sur la base des intérêts rapportés à 365 jours l'an"
Devant la CC cet arrêt pourrait être cassé au motif que la Cour d'Appel n'a pas tiré les conclusions de ses propres constatations....
Mais il est vrai qu'il manque des données pour apprécier exactement la situation.
Personnellement, je me garderais bien de conclure.
J'ai beau relire mais on ne parle que du calcul d'intérêts et non du teg
"En conséquence, les taux de l’intérêt conventionnel mentionnés sur l’offre des prêts, ne sont pas calculés sur une année civile ce qui empêche l’emprunteur de recevoir une information lui permettant de comprendre et comparer les coûts qu’il devra supporter sans faire appel à des usages et des notions réservées aux professionnels du B. Ainsi, c’est la clause de stipulation de l’intérêt conventionnel qui est entachée de nullité, peu important le degré d’exactitude du taux effectif global. La substitution de l’intérêt légal à l’intérêt conventionnel étant la conséquence de la nullité de la stipulation de l’intérêt conventionnel, le moyen de proportionnalité invoqué par le B C est inopérant. Dès lors, pour ce seul motif, il y a lieu de faire droit à la demande de nullité des stipulations d’intérêts et d’ordonner la substitution, aux taux conventionnels, du taux légal en vigueur au jour de la signature des prêts pour toute la durée des prêts sans révision en fonction de l’évolution du taux légal."
Ca m'a l'air limpide ...
 
valentino600cbr a dit:
J'ai beau relire mais on ne parle que du calcul d'intérêts et non du teg
Bonsoir,
Il suffit de lire une ligne au dessus de votre citation !
"que le taux effectif global des prêts est indiqué sur la base du montant exact des intérêts rapporté à 365 jours l’an".

Ca m'a l'air limpide ...
Pour moi, ce n'est pas limpide.
 
Dernière modification:
Moi je trouve ça super limpide :-)
 
Bjr
Mais est quoi intérêts intercalaires ? Ou puis je le voir sur mon dossier prêt Immo svp merci
 
Une nouvelle jurisprudence.
 

Pièces jointes

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valentino600cbr a dit:
Une nouvelle jurisprudence.

Bonjour Valentino
Merci pour cette décision qui est encore une fois très claire. De votre côté, avez vous des nouvelles de votre affaire? Savez vous quand la décision sera rendue?
 
Bonjour à tous

Etant nouveau sur le forum, je souhaite avoir des infos sur ceux qui ont lancé une action en justice contre leur banque.
Ayant fait expertisé mon offre de prêt, je me retrouve aussi dans l'erreur de calcul de taux de la part de la banque (année lombarde) avec des oublis de mentions des taux d'assurance dans l'offre.

Je me pose actuellement les questions suivantes :

1) Etes-vous passé par une société de type Actoowin ou d'un avocat spécialisé en banque?
2) Quels sont les avantages (et inconvénients) de passer par l'un ou par l'autre?
3) Quel assurance juridique possédez-vous ?

merci pour vos réponses
 
Joseph44 a dit:
Bonjour Valentino
Merci pour cette décision qui est encore une fois très claire. De votre côté, avez vous des nouvelles de votre affaire? Savez vous quand la décision sera rendue?

Le Jugement est en délibéré, j attend la réponse du TGI qui devrait intervenir d'ici peu.
 
Fili07 a dit:
Bonjour à tous

Etant nouveau sur le forum, je souhaite avoir des infos sur ceux qui ont lancé une action en justice contre leur banque.
Ayant fait expertisé mon offre de prêt, je me retrouve aussi dans l'erreur de calcul de taux de la part de la banque (année lombarde) avec des oublis de mentions des taux d'assurance dans l'offre.

Je me pose actuellement les questions suivantes :

1) Etes-vous passé par une société de type Actoowin ou d'un avocat spécialisé en banque?
2) Quels sont les avantages (et inconvénients) de passer par l'un ou par l'autre?
3) Quel assurance juridique possédez-vous ?

merci pour vos réponses
Bonsoir,
Pour information, pourriez-vous nous dire à combien votre expert a chiffré l'erreur de calcul de taux et combien cela représente t'il en euros ?
Désolé pour les questions que vous posez: je ne suis pas en mesure d'y répondre mais je pense que certains se feront un plaisir de le faire...
 
agra07 a dit:
Bonsoir,
Pour information, pourriez-vous nous dire à combien votre expert a chiffré l'erreur de calcul de taux et combien cela représente t'il en euros ?
Désolé pour les questions que vous posez: je ne suis pas en mesure d'y répondre mais je pense que certains se feront un plaisir de le faire...

L'erreur représente 0,30 points, l'économie annoncée = 28K€.
 
Fili07 a dit:
Bonjour à tous

Etant nouveau sur le forum, je souhaite avoir des infos sur ceux qui ont lancé une action en justice contre leur banque.
Ayant fait expertisé mon offre de prêt, je me retrouve aussi dans l'erreur de calcul de taux de la part de la banque (année lombarde) avec des oublis de mentions des taux d'assurance dans l'offre.

Je me pose actuellement les questions suivantes :

1) Etes-vous passé par une société de type Actoowin ou d'un avocat spécialisé en banque?
2) Quels sont les avantages (et inconvénients) de passer par l'un ou par l'autre?
3) Quel assurance juridique possédez-vous ?

merci pour vos réponses

Bonjour,

Il est en effet préférable de faire appel à un avocat qui connaisse le sujet du TEG et du calcul des intérêts, dans la mesure où la jurisprudence a un impact important sur l'issue de ce genre de litige, et la démonstration de l'erreur est également très importante. Certains avocats proposent une convention d'honoraires par forfait, ce qui permet d'avoir une idée précise du coût de la procédure.

Selon moi, il faut faire attention aux prestataires qui proposent des formules "tout inclus" (analyse et procédure judiciaire): je ne vise pas particulièrement Actoowin, mais le fonctionnement "à la chaîne" n'est pas pour moi un gage de qualité, et cela peut être mal vu dans une procédure judiciaire d'être passé par un prestataire x ou y qui fait de son fonds de commerce, la contestation de TEG.

De plus, des experts financiers indépendants réalisent des analyses mathématiques, et ont une certaine renommée à force d'être cités dans des décisions, et proposent des analyses à un faible coût.

S'agissant de l'assurance juridique je ne pourrai vous donner d'avis.

N'hésitez pas à me contacter par MP pour avoir des informations supplémentaires.
 
Dernière modification:
Bonjour,

zinou64 a dit:
N'hésitez pas à me contacter par MP pour avoir des informations supplémentaires.

L'intérêt d'un forum ce sont les échanges sur ledit forum, alors les propositions d'échanges en MP me semblent contraires à l'esprit. Mais peut-être s'agit-il de propositions commerciales ou d'intermédiations au profit d'un professionnel ?

Cdlt
 
vivien a dit:
Bonjour,



L'intérêt d'un forum ce sont les échanges sur ledit forum, alors les propositions d'échanges en MP me semblent contraires à l'esprit. Mais peut-être s'agit-il de propositions commerciales ou d'intermédiations au profit d'un professionnel ?

Cdlt

Est-il nécessaire de voir le mal partout ?

Fili07 souhaitait pouvoir disposer d'informations sur des praticiens compétents, les assurances de protection juridique, etc.

Sauf que volontairement, et pour ne pas faire de publicité dans la mesure où un forum public n'est pas fait pour cela, j'ai suggéré à ce dernier de me contacter par message privé, s'il avait des questions, c'est si mal de faire ça ?

Après si vous préférez que je fasse un listing des avocats/experts financiers compétent, en public, il n'y a pas de soucis...mais ne va-t-on pas m'accuser à nouveau de faire de la publicité ?
 
zinou64 a dit:
si vous préférez que je fasse un listing des avocats/experts financiers compétentS, en public, il n'y a pas de soucis...

Cela serait en effet intéressant mais me paraît difficilement réalisable.

D'une part il faudrait répertorier tous les intervenants sur le sujet. Si pour les experts financiers, judiciaires ou non, leur nombre reste limité pour les avocats il n'en est pas de même. D'après le Conseil National des Barreaux [lien réservé abonné] il y avait au 01/01/2015 un peu plus de 62.000 Avocats.
D'autre part il y a des écarts de coût qui ne sont pas liés obligatoirement à la compétence. Par exemple pour un client de Marseille qui prend un avocat à Paris : aux honoraires de l'avocat parisien il faudra ajouter les honoraires du postulant de Marseille. Ce coût supplémentaire ne modifie en rien la compétence de l'avocat parisien mais le client doit quand même l'assumer.

Enfin comment apprécier la compétence ? Un professionnel peut connaître des résultats totalement différents pour des aléas qu'il ne maîtrise pas. Par exemple il est possible de trouver des avocats qui ont été déboutés à Marseille et qui ont obtenus gain de cause à Lyon - Nantes ou d'autres villes, pour les mêmes natures d'erreur.
La compétence s'apprécierait-elle en 1ère instance ou en cour d'Appel ?

Cdlt.
 
Fili07 a dit:
Bonjour à tous

Ayant fait expertisé mon offre de prêt, je me retrouve aussi dans l'erreur de calcul de taux de la part de la banque (année lombarde) avec des oublis de mentions des taux d'assurance dans l'offre.

Bonjour,

je ne saisis pas : il s'agit d'une erreur dans le TEG (donc erreur de calcul du taux) ou de la présence d'une clause lombarde et/ou du calcul des intérêts conventionnels sur 360 jours ?

Les deux contentieux sont distincts.

Cdt,

Dimitri
 
Dimitri.B a dit:
Bonjour,

je ne saisis pas : il s'agit d'une erreur dans le TEG (donc erreur de calcul du taux) ou de la présence d'une clause lombarde et/ou du calcul des intérêts conventionnels sur 360 jours ?

Les deux contentieux sont distincts.

Cdt,

Dimitri

Bonjour,

Les intérêts seraient calculés sur 360 jours.
 
vivien a dit:
Cela serait en effet intéressant mais me paraît difficilement réalisable.

D'une part il faudrait répertorier tous les intervenants sur le sujet. Si pour les experts financiers, judiciaires ou non, leur nombre reste limité pour les avocats il n'en est pas de même. D'après le Conseil National des Barreaux [lien réservé abonné] il y avait au 01/01/2015 un peu plus de 62.000 Avocats.
D'autre part il y a des écarts de coût qui ne sont pas liés obligatoirement à la compétence. Par exemple pour un client de Marseille qui prend un avocat à Paris : aux honoraires de l'avocat parisien il faudra ajouter les honoraires du postulant de Marseille. Ce coût supplémentaire ne modifie en rien la compétence de l'avocat parisien mais le client doit quand même l'assumer.

Enfin comment apprécier la compétence ? Un professionnel peut connaître des résultats totalement différents pour des aléas qu'il ne maîtrise pas. Par exemple il est possible de trouver des avocats qui ont été déboutés à Marseille et qui ont obtenus gain de cause à Lyon - Nantes ou d'autres villes, pour les mêmes natures d'erreur.
La compétence s'apprécierait-elle en 1ère instance ou en cour d'Appel ?

Cdlt.

Certes, vu comme cela, la liste pourrait être longue et difficile à faire !

Mais il se dégage (je pense), plusieurs catégories d'avocats pratiquant ce genre de contentieux.

Certains n'hésiteront pas à dire à leur Client que leur dossier est bon, alors qu'il ne l'est pas, ou alors est susceptible d'être perdu devant telle juridiction (je pense notamment aux questions de prescription en matière de TEG: le TGI de PARIS refuse clairement de considérer que le point de départ du délai de prescription commence à courir au jour de la réalisation d'une analyse mathématique privée dès lors que c'est l'emprunteur qui est à l'origine de la demande, et qu'il disposait de toutes les informations pour solliciter une analyse dans les 5 ans qui ont suivi la signature du prêt).

D'autres avocats se préoccuperont d'avantage du dossier, de la juridiction qui sera compétente et de sa jurisprudence, et seront honnêtes envers leurs clients, sur leur chance de réussite.

Et ce principe vaut également pour les prestataires qui proposent un tout inclus (analyse + procédure judiciaire).

S'agissant des règles de répartition de compétence, il est vrai que cela peut avoir son influence.

Mais l'avocat plaidant se doit également de faire en sorte de trouver un postulant à faible coût.

Dans ce cas, selon moi, l'emprunteur a + intérêt à choisir un avocat qui sait de quoi il parle pour assurer la rédaction de l'assignation et des conclusions et la plaidoirie, même s'il ne peut assurer la représentation devant la juridiction compétente, plutôt que privilégier un avocat "local" qui ne connait pas forcément bien ce genre de contentieux.
 
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