Bonjour,
C'est moi "qui embrouille" ou bien c'est vous qui ne comprenez pas ?
Moi j'ai énormément de mal à comprendre Einstein......mais c'est moi qui ne comprends pas; ce n'est pas lui qui m'embrouille !!!
Je suis désolé d'avoir à vous faire remarquer qu'au moment crucial de l'offre de prêt - qui doit indiquer un TEG juste et un coût du crédit exact - ce sont 100% des échéances qui sont exprimées en échéances pleines.
Par ailleurs - au delà de ladite offre de prêt - afin d'éviter les échéances minorées ou majorées (les intérêts intercalaires c'est une autre notion qui se rencontre dans les différés et anticipations), certaines banques ont pris l'option de systématiquement fixer la date d'échéance à la date de mise à disposition des fonds.
Donc l'échéance pleine existe à 100% au moment de l'offre de prêt et peut aussi exister post mise à disposition des fonds.
Par ailleurs, dans vos développements antérieurs vous mettiez l'accent sur deux problèmes:
1) - La surévaluation (éventuelle) des intérêts due à l'utilisation de la méthode lombarde.
2) - L'effet "boule de neige" (éventuel) dans les calculs sur les intérêts des échéance ultérieures.
Or dans votre autre post ci-dessous ce dernier point est complètement occulté ???
=> L'on verra plus loin que - suivant les pratiques bancaires - ce peut être autant vrai que faux.
Ceci étant dit, maintenant je vais essayer - tranquillement - de vous expliquer - dans le détail - les différentes situations possibles.
Nous avons donc deux hypothèses;
1) - Échéance pleine
2) - Échéance minorée ou majorée
Dans chaque cas les opérations suivantes se succèdent
a) - Calcul d'une échéance ou choix d'une échéance cible (E)
b) - Calcul des intérêts (I) compris dans ladite échéance suivant l'une des trois méthodes
+ b1) - exact/exact
+ b2) - mois normalisé
+ b3) - lombarde
c) - Calcul du capital amorti (At) dans l'échéance considérée par différence entre l'échéance (E) et l'intérêt dû (I)
=> At = E - I
Evacuons d'abord l'hypothèse de l'échéance pleine.
Dans la pratique bancaire la méthode exacte/exacte n'est jamais utilisée
Remarque: A mon sens à l'époque des ordinateurs c'est pourtant cette méthode qui devrait être imposée par le législateur car c'est la plus juste.....mais ce n'est pas le cas.
Donc, en échéance pleine les intérêts sont calculés soit par la méthode du mois normalisé (***) soit par la méthode lombarde (###)
(***) Intérêts annuels divisés par (365/(365/12)) c'est à dire divisé par 12
(###) Intérêts annuels divisés par (360/30) c'est à dire divisé par 12
=> Le résultat sera donc strictement identique
=> Ce qui me fait redire, dans l'affaire traitée par la CA de Douai ci-dessus évoquée, que s'il s'agit d'échéance pleine (??? j'en sais rien) la cour n'a pu absolument rien démontré et que si la banque, ses juristes et avocats n'ont pas su argumenter c'est tant pis pour eux.
Discussion close sur l'échéance pleine.
Vous suivez toujours ?
Maintenant venons en au cas l'échéance majorée que vous exposez ci-dessous; mes démonstrations répondront en même temps, je pense, au post de agra07
Il y a deux façons de faire.
Dans ce cas il manque une information intéressante pour livrer des calculs exacts à savoir la durée du prêt.
Mais ce n'est pas grave; on supposera que cette durée est de 48 mois; ce n'est pas certain mais c'est plausible.
Et même si les chiffres - dans l'absolu - ne sont pas exacts, les principes de calculs et raisonnements le seront parfaitement.
Nous partons donc du principe d'un crédit de 20.000€ à 6,60% sur 48 mois.
Ainsi qu'indiqué ci-dessus avec ces paramètres l'on calcule une échéance qui sera alors de 475,22€
Puis l'on calcule l'intérêt compris dans cette échéance suivant la pratique bancaire du mois normalisé c'est à dire en divisant les intérêts annuels par "12" soit => 20.000€ x 6,60% / 12 = 110€
De là l'on en déduit la part d'amortissement dans la première échéance soit => 475,22€ - 110€ = 365,22€
Dans le cas d'une échéance majorée, c'est à partir de là que les choses peuvent changer suivant les pratiques bancaires.
=> Première façon de faire = la banque fige/conserve/stoke en mémoire la partie "amortissement" comprise dans l'échéance => qui sera donc de 365,22€
Comme ci-dessus, dans un second temps, l'on va procéder au calcul des intérêts sur une période de 53 jours dans le cas évoqué:
=> Méthode "exact/exact"
+ Intérêts = 20.000€ x 6,60% / 365 x 53 = 191,67€
+ Échéance = 365,22€ + 191,67€ = 556,89€
+ Capital restant dû = 20.000€ - 365,22€ =
19.634,78€
=> Méthode "mois normalisé"
+ Intérêts pour un an = 20.000€ x 6,60% = 1.320€
+ Intérêts pour un mois normalisé = 1.320€/12 = 110€
+ Intérêts pour un jour = 110€ / (365/12) = 3,616438.....€
+ Intérêt pour 53 jours = 110€ / (365/12) x 53 = 191,67€ (l'on remarque le résultat strictement identique à celui de la méthode "exact/exact" = Normal puisque même base 365j et même nombre de jours 53)
+ Échéance = 365,22€ + 191,67€ = 556,89€
+ Capital restant dû = 20.000€ - 365,22€ =
19.634,78€
=> Méthode "lombarde"
+ Intérêts = 20.000€ x 6,60% / 360 x 53 = 194,33€
+ Échéance = 365,22€ + 194,33€ = 559,55€
+ Capital restant dû = 20.000€ - 365,22€ =
19.634,78€
Que remarque t-on ?
Dans ce cas de figure la méthode lombarde conduit bien à un surplus d'intérêts et à une échéance plus forte et, en cela, elle est bien illégale et sanctionnable.
Mais il est inexact d'affirmer qu'il y a un effet "boule de neige" avec des répercussions en cascade sur les échéance suivante = c'est absolument faux.
Et c'est logique et normal puisque - dans les trois cas de figure - c'est le même amortissement de capital qui a été pratiqué et que l'on obtient de ce fait exactement le même capital restant dû après paiement de l'échéance.
Vous suivez toujours ?
=> Seconde façon de faire. Voyons maintenant l'autre pratique possible; celle ou la banque calcule une échéance ou fixe une échéance cible à la demande de son client/emprunteur.
Dans cette hypothèse, contrairement au cas ci-dessus où c'est la part d'amortissement de la première échéance qui était bloquée/stockée, ici ce sera la totalité de l'échéance => donc 475,22€ dans l'hypothèse d'école prise.
Avec cette donnée, procédons alors à la même chronologie des opérations que ci-dessus:
=> Méthode "exact/exact"
+ Intérêts = 20.000€ x 6,60% / 365 x 53 = 191,67€
+ Échéance = 475,22€
+ Amortissement = 475,22€ - 191,67€ = 283,55€
+ Capital restant dû = 20.000€ - 283,55 =
19.716,45€
=> Méthode "mois normalisé"
+ Intérêts pour un an = 20.000€ x 6,60% = 1.320€
+ Intérêts pour un mois normalisé = 1.320€/12 = 110€
+ Intérêts pour un jour = 110€ / (365/12) = 3,616438.....€
+ Intérêt pour 53 jours = 110€ / (365/12) x 53 = 191,67€ (l'on remarque le résultat strictement identique à celui de la méthode "exact/exact" = Normal puisque même base 365j et même nombre de jours 53)
+ Échéance = 475,22€
+ Amortissement = 475,22€ - 191,67€ = 283,55€
+ Capital restant dû = 20.000€ - 283,55 =
19.716,45€
=> Méthode "lombarde"
+ Intérêts = 20.000€ x 6,60% / 360 x 53 = 194,33€
+ Échéance = 475,22€
+ Amortissement = 475,22€ - 194,33€ = 280,09€
+ Capital restant dû = 20.000€ - € =
19.719,11€
Que remarque t-on dans ce second cas de figure ?
Non seulement la méthode lombarde génère un surcoût en intérêts et est donc illégale et sanctionnable.
Mais - en plus - elle réduit la part d'amortissement comprise dans la première échéance et gonfle donc le capital restant dû...........et - là - oui il y a un effet "boule de neige" avec répercussions sur les échéances ultérieures.
Pour votre affaire de CA Douai, tant que je n'ai pas tous les détails j'éviterais bien de donner une conclusion.
A plusieurs reprises - dont deux récentes que vous pourrez retrouver sur le forum - j'ai démontré des décisions scandaleuses de TGI et de cour d'appel qui affirmaient péremptoirement des choses sans les démontrer et complètement fausses (Accroissement TEG si intérêts intercalaires => c'est exactement le contraire + obligation Taux et durée de période contraire au code de la consommation au moment de l'offre de prêt)
Ca va; vous avez suivi et compris ?
Cdt