D'avril à juin, « le redémarrage de la production a été sensible, avec une hausse de 35,3% » alors que les trois premiers mois de l'année avaient encore été marqués par un recul de 8,7%, selon le « tableau de bord trimestriel » publié mardi par l'observatoire.
Et l'an dernier, la récession des marchés immobiliers s'était accompagnée d'un fort recul de la production de crédits, « de 26,4% pour l'ensemble des prêts bancaires », rappelle la même source.
Toutefois, « le marché n'a pas encore retrouvé le niveau d'activité qui était le sien avant le déclenchement de la crise actuelle », nuance l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
La modification du PTZ a pénalisé les ménages modestes
En ce qui concerne le profil des emprunteurs, l'observatoire remarque que les ménages les plus modestes – aux revenus inférieurs à 3 fois le Smic – souhaitant devenir propriétaires ont été très affectés par la « reconfiguration du prêt à taux zéro (PTZ+) » survenue l'an dernier. Leur indicateur de solvabilité a enregistré une « chute sévère » pour redescendre à « l'un de ses plus bas niveaux observés depuis le début des années 2000 », dès le premier trimestre 2013. Cette chute a toutefois pu être enrayée grâce à l'amélioration des conditions de crédit – qui sont à l'heure actuelle à leur plus bas taux historique, 2,95% en moyenne – et à une progression des apports personnels.
Mais si les ménages modestes dotés d'un apport personnel suffisant ont pu réaliser leur projet, « les autres, en revanche, ont été évincés du marché de l'accession par les remises en cause successives du PTZ+ » (aujourd'hui exclusivement réservé aux logements neufs respectant un certain niveau de performance énergétique, NDLR), note l'observatoire.
Les « ménages à revenus moyens (de 3 à 5 fois le Smic) » ont été pénalisés eux aussi par la modification du PTZ, mais aussi par « le blocage du marché de l'ancien – difficultés de revente – et les conséquences de la crise économique ». L'apport personnel qu'ils peuvent mobiliser a connu un recul prononcé au deuxième trimestre, de 13,2% sur un an, depuis le début de l'année 2013 après une hausse de 7,9% en 2012.
Enfin les ménages aisés ont vu eux aussi leur indicateur de solvabilité se replier fortement l'an dernier : « le ralentissement de la hausse des prix (+0,4 % en 2012 après +4,1 % en 2011) n'a pas été suffisant pour contrebalancer l'impact du blocage du marché de la revente sur ces ménages ». Depuis le début de l'année 2013, il se « maintient à un niveau moyen », grâce à la baisse des taux d'intérêt et la relative stabilité de l'apport personnel que les ménages aisés peuvent mobiliser.