Voici une « bonne nouvelle » bien paradoxale, nichée dans le dernier baromètre mensuel de l'Observatoire Crédit Logement-CSA : « Le coût des opérations réalisées recule depuis début 2023, après les tensions des dernières années ». Comment le « coût des opérations réalisées » peut-il baisser alors que les taux immobiliers s'envole ? L'observatoire mesure chaque mois le « coût relatif » de l'acquisition d'un logement - coût du crédit immobilier inclus - au regard des revenus des nouveaux emprunteurs. Or, ce « coût relatif » baisse en 2023. Non pas parce que le prêt est moins cher, mais parce que les revenus de ceux qui parviennent à emprunter augmentent.
« Les revenus des emprunteurs augmentent plus rapidement depuis début 2023 », relève l'Observatoire Crédit Logement-CSA. Ainsi, les salaires et autres revenus d'activité des ménages parvenant à emprunter pour acheter dans le neuf grimpent de 7,6% sur les 7 premiers mois de l'année. Et de quasi 8% pour acquérir une maison ou un appartement dans l'ancien.
« Les revenus des emprunteurs augmentent plus rapidement depuis début 2023 »
La baisse du « coût relatif » de l'achat immobilier ne s'explique donc que par l'effacement des ménages les plus modestes. « Nombre de ménages sont maintenant contraints à l'abandon de projets, des plus modestes aux plus ambitieux (surface et qualité des biens, localisation, ...) », appuie l'observatoire dans son édition de juillet.
Zéro apport ? Des taux tutoyant 4,50%
Les taux moyens constatés en juillet par cet observatoire s'approchent dangeureusement des 4%, ce qui semble confirmer les prévisions des courtiers de taux moyens dépassant les 4% à la rentrée scolaire.
Durée de remboursement | Taux moyen en juillet 2023 | Taux moyen en juin 2023 |
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Prêt sur 15 ans | 3,52% | 3,32% |
Prêt sur 20 ans | 3,73% | 3,51% |
Prêt sur 25 ans | 3,89% | 3,69% |
Source : Observatoire Crédit Logement/CSA - juillet 2023
« Sur les prêts immobiliers à 25 ans accordés en juillet, les taux dépassaient 3,80% pour les trois quarts des emprunteurs », pointe l'observatoire. Pire : la moyenne grimpait en juillet à 4,32% « pour les emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel », voire « 4,50% pour une petite partie d'entre eux », ajoute l'observatoire. « Il faut revenir en fin de l'année 2011 pour observer une configuration de taux comparable. »
Le baromètre des taux des prêts immobiliers, mis à jour chaque mois