Nucléaire : demandez le programme

Pourquoi la France a-t-elle lancé le projet ASTRID ?

Dans les années 2000, la France est encore un leader mondial en matière de nucléaire civil, avec plus de 70 % de son électricité provenant de réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP).

Toutefois, cette période est marquée par une montée des préoccupations environnementales et économiques, notamment concernant la gestion des déchets nucléaires et l’épuisement potentiel des ressources en uranium [lien réservé abonné].

Des siècles d’énergie bas-carbone dorment dans nos stocks d’uranium appauvris. Pourtant, la France a abandonné ASTRID, un projet de réacteur nucléaire surgénérateur qui aurait permis d’exploiter ce potentiel.

Il est essentiel de comprendre que l’uranium lorsqu’il est extrait du sol contient 2 isotopes : l’U238, en grande majorité (plus de 99 %), qui est non fissile par les réacteurs actuels et l’U235, isotope fissile, mais présent en très faible quantité.

Or, comme les surgénérateurs comme ASTRID ont la capacité de transformer l’U238 en plutonium (Pu239), exploitable pour produire de l’énergie.

Cela aurait non seulement permis une production d’énergie bien plus élevée, mais également rendu possible l’exploitation des stocks d’U238 déjà disponibles en France, estimés à 250 000 tonnes. De quoi alimenter le parc nucléaire pendant des centaines de milliers d’années, le rêve.
 
Pourquoi 2025 sera une année record pour l’énergie nucléaire [lien réservé abonné]

En 2025, les réacteurs nucléaires du monde entier devraient produire 2 900 TWh d’électricité, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent

Aujourd’hui, le nucléaire représente seulement 9 % du mix électrique mondial, bien loin des 18 % atteints à la fin des années 1990. Néanmoins, elle se place tout de même en 2ᵉ position des énergies décarbonées, juste derrière l’hydroélectricité.

En 2023, le nucléaire produisait tout de même 20 % de plus que l’éolien, et 70 % de plus que le photovoltaïque.

Dans les pays développés, le nucléaire participe, en moyenne, à 17 % du mix électrique.

Actuellement, la Russie et la Chine disposent du leadership technologique de l’énergie nucléaire. Sur les 52 réacteurs dont la construction a démarré entre 2017 et aujourd’hui, 25 disposent d’un design chinois, tandis que 23 d’entre eux sont de conception russe.

Le développement des SMR [lien réservé abonné] devrait, d’ailleurs, être boosté par la montée en puissance des investisseurs privés,
 
Les 90 projets en cours dans le monde ne verront pas le jour, mais les SMR correspondent à de réels besoins dans les domaines de la technologie, de l’industrie ou pour la production d’hydrogène et de carburants synthétiques. Google en a commandé sept et Amazon, Microsoft et Meta lui emboîtent le pas. Et puis il existe déjà en fait des dizaines de SMR en service dans le monde… Ce sont les réacteurs qui équipent des sous-marins et des porte-avions à propulsion nucléaire en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Chine, en Inde et en Russie.

Cela fait déjà plusieurs années que les petits réacteurs nucléaires modulables (SMR) sont à la mode. Les annonces de projets, de développements, de lancement de start-ups se sont succédées et multipliées, aux Etats-Unis, en Asie et en Europe.
 
zizou a dit:
Et puis il existe déjà en fait des dizaines de SMR en service dans le monde… Ce sont les réacteurs qui équipent des sous-marins et des porte-avions à propulsion nucléaire en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Chine, en Inde et en Russie.
On parle de réacteurs embarqués ou " chaufferie nucléaire " dans le cas de la propulsion nucléaire qui équipe la marine nationale. Ce n'est pas vraiment comparable avec les futurs smr hormis l'aspect compact.
La chaufferie nucléaire à été conçu pour des besoins bien spécifique , elle a évoluée depuis les années 70 en fonction des avancées technologies et de la demande des armées.
Aujourd'hui, les futurs smr peuvent s'appuyer sur le rex des réacteurs embarqués mais leur conception et leur mode de fonctionnement seront bien différents.
zizou a dit:
Cela fait déjà plusieurs années que les petits réacteurs nucléaires modulables (SMR) sont à la mode. Les annonces de projets, de développements, de lancement de start-ups se sont succédées et multipliées, aux Etats-Unis, en Asie et en Europe.
Oui et je crains que la France et globalement l'Europe se fasse ( une fois de plus ) devancé par les USA et la Chine malgré le projet prometteur Nuward porté par EDF.
 
Après près de 40 ans d’interdiction, Rome amorce son retour vers l’atome. Le gouvernement italien a adopté une loi établissant un cadre pour la relance du nucléaire civil. L’objectif : renforcer la sécurité énergétique du pays, diversifier son mix électrique et accélérer la décarbonation. Une stratégie qui s’inscrit dans une dynamique mondiale de relance du nucléaire.
 
zizou a dit:
Après près de 40 ans d’interdiction, Rome amorce son retour vers l’atome. Le gouvernement italien a adopté une loi établissant un cadre pour la relance du nucléaire civil. L’objectif : renforcer la sécurité énergétique du pays, diversifier son mix électrique et accélérer la décarbonation. Une stratégie qui s’inscrit dans une dynamique mondiale de relance du nucléaire.
La France devrait donc progressivement perdre la fourniture d'énergie nucléaire vers l'Italie (environ 10 % de l'électricité en Italie est origine nucléaire, essentiellement importée de France)
 
A l’issue du Conseil de politique nucléaire qui se tenait à l’Elysée, la relance du nucléaire en France patauge [lien réservé abonné].

Trois ans après l’annonce par Emmanuel Macron d’un programme de construction de nouveaux réacteurs EPR2, rien n’est en ordre de bataille.

Que ce soit le financement, de l’ordre de 80 milliards d’euros, d’une première série de six réacteurs ou même les plans techniques des EPR2. La responsabilité d’une situation qui, selon la Cour des comptes [lien réservé abonné], pourrait mener à un échec [lien réservé abonné] retentissant est partagée entre l’appareil d’Etat, incapable de mettre en œuvre les décisions politiques de l’exécutif, et… EDF.
 
Le principal souci est sans doute le financement...
 
MDacier a dit:
Le principal souci est sans doute le financement...
C'est clair avec le temps qu'on perd depuis 10;ans avec la réforme des retraites....:oops:
 
Buffeto a dit:
C'est clair avec le temps qu'on perd depuis 10;ans avec la réforme des retraites....:oops:
Je doute que le passage de la retraite à 66, 68, 70 ou même 105 ans ne résolve tous les problèmes de financement :censored:
 
freddo89 a dit:
Je doute que le passage de la retraite à 66, 68, 70 ou même 105 ans ne résolve tous les problèmes de financement :censored:
Déjà si on résoud le déficit des retraites ça dégage des marges de manœuvres
 
Buffeto a dit:
Déjà si on résoud le déficit des retraites ça dégage des marges de manœuvres
Ça ne dégage rien du tout, les autres gouffres sont encore plus profonds :confused:
 
MDacier a dit:
Le principal souci est sans doute le financement...
Peut-être, mais il y a aussi un perte de savoir faire...
L' EPR de Panly a déjà 3 ans de retard.
Pour la construction de celui de Flamanville, il a fallu faire appel a de la main d'oeuvre étrangère en masse ( ex: il n'y avait pas suffisamment de soudeurs...)
 
Jamais un réacteur nucléaire avait produit autant d’électricité en une seule année. Le réacteur n°2 de la centrale de Taishan (Chine), de type EPR, a battu un record absolu de production. En 2023, celui-ci a été capable de produire 12,8 TWh d’électricité grâce à un excellent facteur de charge. Ce record pourra-t-il être battu, dans les années à venir, par Flamanville, l’unique EPR français ?
 
Fin 1996. Superphénix est arrêté définitivement. Le réacteur à neutrons rapides [lien réservé abonné] fait les frais de l’alliance de la Gauche plurielle autour de Lionel Jospin, alors que les Verts réclament l’arrêt et le démantèlement du réacteur comme condition parmi d’autres à leur ralliement. Pourtant, Superphénix avait enfin commencé à produire sensiblement en 1996, après plus d’une décennie de déboires techniques et administratifs.

Porté par une alliance industrielle européenne, réunissant la France, l’Italie et l’Allemagne, il s’agissait, d’un record sur le plan technologique : au moment de son démarrage, il était le réacteur le plus puissant du monde. Réacteur à neutrons rapide à caloporteur sodium (RNR-Na) de 1200 MWe, il devait être le plus puissant surgénérateur du monde. Mais tout cela n’a pas suffi. Le réacteur est aujourd’hui en démantèlement.

Dans un réacteur à neutrons rapides (RNR), les neutrons ne sont pas modérés, c’est-à-dire ralentis, comme c’est le cas par exemple par l’eau dans un réacteur à eau pressurisé (REP) comme l’EPR. Dans Superphénix, puisque l’eau ne peut être utilisée pour transmettre l’énergie thermique générée par les réactions de fission nucléaire, c’est du sodium liquide, porté à environ 550 °C, qui est utilisé : il est dit en effet « transparent aux neutrons ». Le sodium, de symbole chimique « Na », donne ainsi son nom au concept complet : « RNR-Na »

Ce concept technologique présente des avantages, comme permettre de moduler notamment les quantités de plutonium [lien réservé abonné] produites et consommées. Ainsi, il est possible d’en produire plus qu’il n’est consommé (surgénérateur),
 
@zizou

Il me semble que le copier-coller est interdit sur le forum sauf s'il apporte une plus-value :
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zizou a dit:
Fin 1996. Superphénix est arrêté définitivement. Le réacteur à neutrons rapides [lien réservé abonné] fait les frais de l’alliance de la Gauche plurielle autour de Lionel Jospin, alors que les Verts réclament l’arrêt et le démantèlement du réacteur comme condition parmi d’autres à leur ralliement. Pourtant, Superphénix avait enfin commencé à produire sensiblement en 1996, après plus d’une décennie de déboires techniques et administratifs.

Porté par une alliance industrielle européenne, réunissant la France, l’Italie et l’Allemagne, il s’agissait, d’un record sur le plan technologique : au moment de son démarrage, il était le réacteur le plus puissant du monde. Réacteur à neutrons rapide à caloporteur sodium (RNR-Na) de 1200 MWe, il devait être le plus puissant surgénérateur du monde. Mais tout cela n’a pas suffi. Le réacteur est aujourd’hui en démantèlement.

Dans un réacteur à neutrons rapides (RNR), les neutrons ne sont pas modérés, c’est-à-dire ralentis, comme c’est le cas par exemple par l’eau dans un réacteur à eau pressurisé (REP) comme l’EPR. Dans Superphénix, puisque l’eau ne peut être utilisée pour transmettre l’énergie thermique générée par les réactions de fission nucléaire, c’est du sodium liquide, porté à environ 550 °C, qui est utilisé : il est dit en effet « transparent aux neutrons ». Le sodium, de symbole chimique « Na », donne ainsi son nom au concept complet : « RNR-Na »

Ce concept technologique présente des avantages, comme permettre de moduler notamment les quantités de plutonium [lien réservé abonné] produites et consommées. Ainsi, il est possible d’en produire plus qu’il n’est consommé (surgénérateur),
Par respect pour le(s) auteur(s) :
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Bonjour,
Jeune_padawan a dit:
Il me semble que le copier-coller est interdit sur le forum sauf s'il apporte une plus-value :
Ce n'est pas interdit, c'est un juste équilibre. ;)

On peut mettre un extrait et le lien vers l'article par respect pour l'auteur et son travail.

Sauf si c'est vers un site concurrent !!! o_O Malheureux !!! :loufoque: Verboten !!! :ROFLMAO:

Pour ces derniers, en a déjà parlé dans cette discussion :
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Cdlt.
 
lopali a dit:
On peut mettre un extrait et le lien vers l'article par respect pour l'auteur et son travail.
Merci pour la précision(y).
 
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