« Nous ne devrions pas nous sentir totalement en sécurité lorsque nous sommes sur la route, parce que ça n’est pas vraiment sans danger. C’est pourquoi les routes sans signalisation sont plus sûres, précisément parce que les gens sont vigilants face au risque d’accident : ils surveillent le comportement des autres ; les conducteurs attendent d’avoir croisé le regard des autres automobilistes avant de s’élancer ; les piétons font attention à la circulation autour d’eux, et les voitures font attention à eux également. Donc parce que les gens se sentent moins en sécurité, ils ne relâchent pas leur vigilance, ce qui les incite à prendre moins de risques, ce qui rend finalement le système plus sûr. Les feux rouges et les panneaux de signalisations partent d’une bonne intention, mais en nous encourageant insidieusement à baisser la garde, ils modifient l’algorithme fondamental qui règle notre comportement individuel. Ceci se traduit par un effet pervers au niveau global. »