Un statut de « dominés » dans le champ résidentiel n’est pas sans effet sur les comportements électoraux de ces populations. Lors du scrutin législatif de 2024, comme pour toutes les élections depuis la fin des années 1990, on constate que le niveau de vote RN est indexé sur ce que l’on a appelé un « gradient d’urbanité », c’est-à-dire la distance qui sépare la commune étudiée de l’agglomération de plus de 100 000 habitants la plus proche. Sur le plan national, l’intensité du vote RN est la plus faible (24,6 %) dans les zones situées à moins de dix kilomètres du centre d’une agglomération de 100 000 habitants, puis, au fur et à mesure que l’on s’éloigne du sommet de la hiérarchie urbaine et de ces communes dont le capital résidentiel des habitants est tendanciellement le plus élevé, le vote RN monte en puissance alors que le capital résidentiel diminue. Le vote RN se maintient à des niveaux très élevés dans les zones rurales éloignées de plus de cinquante kilomètres d’un centre urbain principal.